Fun Punch Games a certainement voulu faire de Strikers Edge un jeu de baston totalement compétitif et addictif. Et pourtant, même si cela paraît assez véridique la première fois que l’on y joue, il faut bien admettre que dans pas mal de domaines, le bébé du studio indépendant pèche énormément, et vous comprendrez très vite pourquoi.
Un mode campagne dispensable, et un contenu famélique
Avant de partir en ligne pour tenter de terrasser vos ennemis contrôlés par les joueurs, un mode campagne est de la partie pour chaque personnage. Il y en a huit au total, et ils viennent en fait de diverses époques du barbare, en passant par le ninja, le spartiate, le chevalier, et bien d’autres, que nous vous laisserons découvrir. Un scénario est bel et bien mis en place dans ce mode campagne d’ailleurs, avec juste du texte à lire. Chaque campagne de chaque protagoniste, où le sang des dieux coulent dans leurs veines, tournera autour du même objectif. En effet, vous devrez terrasser les adversaires se dressant sur votre chemin, afin qu’ils retrouvent la rédemption auprès d’une mystérieuse montagne renfermant bien des secrets.
Très honnêtement, Strikers Edge n’aurait pas de trame scénaristique, cela aurait été la même chose car le tout est finalement que très peu intéressant, avec des dialogues plats. Qui plus est, on pourra juste pester aussi sur le fait que le background des personnages n’est même pas approfondi. Cela nous donne pour le coup la très désagréable impression que les huit campagnes des huit protagonistes n’est qu’un vulgaire entraînement hors ligne pour les joueurs avant de s’essayer au mode en ligne, totalement déserté car vous n’arriverez jamais à trouver une partie même en soirée…
Vraiment dommage que le mode campagne de Strikers Edge soit finalement vite oubliable, et que le contenu soit si insuffisant.
En sus d’une histoire inintéressante, Strikers Edge se paie également le luxe de s’offrir un contenu plutôt famélique. Outre un mode didacticiel pour apprendre les bases du gameplay de Strikers Edge, le soft s’offre aussi un mode campagne relativement court pour chaque personnage. Il y aura facile trois ou quatre combats pour chaque personnage, qui vous emmèneront par la suite à la fin de la campagne en question, avec un petit texte anecdotique et racontant ce qui arrive à votre héros. Chaque mode histoire pourra donc se clôturer entre 20 et 30 minutes voire un tout petit peu moins en fonction de votre façon de jouer. Autant dire qu’avec un mode histoire court et pas très intéressant ainsi qu’un mode en ligne quasiment désert, ça fait beaucoup pour 14.99 €…
Pourtant, de base, la direction artistique avait tout pour plaire, mais elle aussi est finalement fade. Le style graphique rétro est agréable, mais on regrettera des maps assez étriquées, sans compter sur le nombre de maps qui atteint le chiffre assez incroyable de cinq, pas plus. Autant vous dire tout de suite que vous en aurez fait assez vite le tour, tout comme des huit malheureux personnages que vous pouvez incarner… En somme, on est face à un contenu relativement léger du côté de Strikers Edge, qui aurait dû proposer beaucoup mieux à sa sortie ! En espérant que les développeurs proposent enfin du contenu gratuit au fil du temps pour ne pas laisser tomber le soft trop vite dans l’oubli. Mais à ce rythme-là, il y a peu de chance de voir le titre attirer d’autres joueurs à l’heure actuelle…
De la baston qui manque de finition
Après avoir vu les premiers trailers, on aurait pu penser que Strikers Edge allait être un bon Windjammers like avec des armes, tout bonnement addictif. C’est bel et bien le cas sur les premières minutes de jeu, jusqu’à ce que l’on se rende compte qu’au fur et à mesure, le titre atteint vite ses limites et montre toute sa panoplie de défauts, et quelques choix de game design douteux. Mais avant toute chose, comment se joue Strikers Edge ? Et bien, chaque joueur a sa propre partie du terrain dans les arènes, avec quelques rochers, troncs d’arbres, ou caisses pour se cacher et éviter les attaques ennemis. Vous avez la possibilité d’envoyer en fonction de votre personnage des projectiles simples tels que des lances, shurikens, haches et j’en passe, en faisant attention à la jauge d’endurance. Egalement, votre héros que vous contrôlerez pourra envoyer des attaques chargés, et chaque personnage aura sa propre grosse attaque, qui peut causer des états négatifs chez l’adversaire comme l’étourdissement, l’empalement, être gelé, en feu etc…
Vous n’aurez donc que deux attaques soit la simple et la chargée, et vous pourrez également esquiver simplement l’attaque de l’adversaire, ou la bloquer. En revanche, vous ne pourrez bloquer l’attaque de l’ennemi que trois fois après quoi vous serez forcé d’esquiver, et d’éviter les projectiles adverses comme vous le pouvez. Le tout est dans un premier temps assez nerveux et plutôt fun il faut bien l’avouer, et le gameplay devient rapidement intuitif. En revanche, et on s’en rend compte assez vite, le titre manque d’un dynamisme certain, et il est quand même assez invraisemblable que l’on ne puisse pas instantanément bloquer un projectile ennemi par réflexe alors que vous êtes en train de faire votre attaque chargée.
Fun et nerveux au premier abord, Strikers Edge montre au fil du jeu l’étendu de ses défauts, qui gâchent le gameplay pourtant bien rôdé de base.
C’est clairement le manque de dynamisme qui pêche un peu sur ce Strikers Edge, mais également le fait d’y jouer à la manette. Au combo clavier/souris, cela se laisse jouer sans déplaisir car la visée est plus précise mais via une manette, c’est tout simplement un véritable enfer pour vous déplacer, et viser correctement. Même le viseur en lui-même n’est pas véritablement folichon, et on s’emmêle vite les pinceaux, surtout si vous jouez en deux contre deux où là, le gameplay en devient hyper confus. On rajoute à cela quelques soucis de latence assez désagréables pour parader ou lancer nos projectiles, et on obtient là un gameplay qui manque complètement en précision, alors que le titre demande cela justement pour tenter de gagner les deux manches, et passer au combat suivant. D’ailleurs, sachez que l’I.A. en mode normal du moins n’est pas tip top, et a toujours le même pattern… Et il y a des chances pour que ce soit du même acabit sur le mode difficile du soft. Toutefois, on sera satisfait de voir que chaque personnage aura ses propres coups chargés, ce qui n’est pas un mal et apporte un peu de variété, et un petit côté stratégique se dégage un peu du soft malgré son côté répétitif assez prononcé.
Côté graphismes, ce sera vraiment le lot de consolation pour Strikers Edge, comme sa bande sonore. Le style pixel art est pour le coup assez détaillé au niveau des arènes, et les divers effets sont pour moins bien fichus. La physique reste également assez convenable surtout quand vos projectiles et ceux de l’ennemi s’entrechoquent, et les animations restent relativement convaincantes. Bien évidemment, on aurait aimé encore plus de détails mais pour une première production, le style graphique rétro est un bonheur pour la rétine. Côté bande son enfin, le titre de Fun Punch Games s’offre des musiques plutôt entraînantes et agréables pour l’ouïe, saupoudrées de quelques bruitages de bonne facture.
Cet article peut contenir des liens affiliés