Test Rogue Wizards – Le ramassage de butins en mode facile
Le genre Rogue-like reprend des couleurs avec des titres aussi bons qu’addictifs comme The Binding of Isaac ou encore Enter the Gungeon pour ne citer que les plus récents. De ce fait la concurrence promet d’être rude mais voyons si Rogue Wizards saura se démarquer.
« La Magie pour tous »
Comme beaucoup de titres de ce genre, le scénario n’est qu’un prétexte pour enchaîner les donjons, mais dans Rogue Wizards, nous sommes quelque peu confus par l’univers posé. Explications.
L’histoire nous emporte dans le monde de Rilfanor où la population est divisée en deux catégories de personnes. Les « Elams », des aristocrates possédant un don pour la magie, et les « banlits » qui n’ont aucun talent pour la pratiquer. De plus, il est interdit aux femmes d’utiliser la magie pour, soit disant, ne pas affaiblir le pouvoir de leurs progénitures. Alors que l’on pense que cette ségrégation sera importante dans l’histoire, il n’en est rien. On apprend de suite que la direction de la guilde des mages est prise de force par un affreux Jojo qui veut briser l’équilibre entre les différents éléments magiques.
Au final, on se retrouve devant un banal combat entre le bien et le mal. Dans la peau d’un voleur qui trouve, par hasard, un parchemin magique qui l’emporte dans la ville de la guilde des « mages résistants », vous aurez la lourde tâche de ramener la paix. Et oui, sans qu’on sache vraiment pourquoi, les Banlits se retrouvent avec un potentiel magique plus élevé, et les femmes sont dorénavant tolérées pour combattre la menace.
L’intrigue n’a vraiment ni queue ni tête dans le fond, la seule chose dont on soit certain c’est qu’il faut démolir le grand vilain méchant. Pourquoi compliquer les choses inutilement dans ce cas ? Les personnages ne sont pas développés, et seuls de cours dialogues rasoirs nous apprennent des petites choses sans intérêt. Heureusement, vous ne jouerez pas à Rogue Wizards pour son intrigue, mais on ne comprend pas les choix scénaristiques des développeurs, il n’y a rien de mal à faire quelque chose de simple pour ce genre de jeu.
Loot, loot, loot
Heureusement, le cœur du titre ravira les chercheurs de trésors qui devront explorer tous les donjons pour libérer les différents mages corrompus, mais ils pourront surtout gagner en puissance. En plus des mécaniques classiques propres au genre, Rogue Wizards se paye le luxe d’intégrer des éléments de RPG. A commencer par le gain de niveau qui permet de booster vos statistiques. Ces dernières sont importantes, non seulement pour devenir plus fort, mais aussi pour porter les différents équipements que l’on ramasse un peu partout. Une hache peut, par exemple, demander un certain nombre de points de force.
Boucliers, lances, épées, baguettes, arcs,… la liste d’armes est plutôt conséquente. C’est surement l’une des grandes forces du titre, on loot encore et encore une tonne d’objets à chaque fois que l’on tue un monstre ou bien que l’on ouvre un coffre. L’avarice nous gagne rapidement, si bien que l’on est sans arrêt à la recherche d’une arme ou d’un équipement toujours plus puissant. En plus d’offrir des approches de combat différentes, les armes et les équipements possèdent de nombreux enchantements très variés. Le paramètre le plus important reste néanmoins les dégâts élémentaires des armes (feu, foudre, glace…) qu’il faut particulièrement prendre en compte pour s’adapter aux faiblesses des ennemis.
En outre, il est également nécessaire de s’adapter aux types d’ennemis. En effet, le bestiaire propose des adversaires aux capacités uniques. Certains utilisent des attaques de zone, d’autres sont adeptes du corps à corps, les plus virulents invoquent des petits monstres… La tonne d’outils en notre possession n’est donc pas là par hasard puisque l’on doit sans arrêt changer d’armes pour être le plus efficace possible. Malgré tout, une fois que l’on a compris le principe, le challenge devient bien fade. On précise que les déplacements et les actions s’effectuent au tour par tour lorsque que l’on rencontre une menace. Le level design des donjons, généré aléatoirement, n’aide pas puisque l’on est très souvent dans des espaces restreints qui laissent peu de place à des stratégies poussées.
Comme si cela ne suffisait pas, en tant que mage apprenti, chaque niveau gagné permet aussi d’acquérir une quantité impressionnante de sorts et de les améliorer. Nous sommes donc mitigés par le gameplay qui est très riche et propose une multitude de possibilités, cependant le manque de challenge évident gâche un peu ce potentiel.
Une ville moins magique
Durant votre périple, vous rencontrerez d’autres laissés pour compte comme vous qui deviendront vos alliés jusqu’à ce qu’ils trouvent la sortie en votre compagnie pour s’installer dans la ville principale. Si les développeurs nous vendent un système de construction dans cette petite cité, la réalité est un peu moins belle, un nouveau bâtiment apparaît après avoir complété une mission principale ou après une rencontre de bonne fortune. Il est tout de même nécessaire d’upgrade le magasin d’armes et l’échoppe de l’armurier régulièrement mais le tout reste quand même très basique. Ce système de construction est donc un bonus et non une fonctionnalité importante. Les services proposés sont néanmoins intéressants comme la création de potions, ou la faculté de pouvoir enchanter les objets. D’autres sont un peu moins utiles comme le stockage des objets qui est rapidement superflu vu que ces derniers deviennent vite obsolètes. Même chose pour les pets (ou animaux de compagnie) qui, en plus d’être aussi solides que des chips en donjon, doivent se reposer un très long moment avant de pouvoir être réutilisés.
Visuellement, cette petite ville est un bon exemple du design soigné et l’aspect cartoon du jeu. Les personnages, et les différentes animations (notamment les sortilèges) sont impeccables de même que les ennemis qui sont, de plus, très inspirés artistiquement. La musique impressionne beaucoup moins mais remplie son office en offrant une ambiance appropriée. Pour un jeu vendu une quinzaine d’euros, la durée de vie est plus que correct avec sa dizaine d’heures, toutefois le soft est disponible uniquement avec les textes en anglais. Au vu de la pauvreté scénaristique, il n’y pas vraiment besoin d’avoir un haut niveau dans la langue Shakespeare pour apprécier.





Rogue Wizards conviendra aux fans de Rogue-like en manque mais il reste très moyen dans l’ensemble. Son aspect cartoon, ses nombreux items, et les nombreux sorts sont à saluer, toutefois la difficulté n’est pas la hauteur. C’est comme si l’on tuait des insectes avec un bazooka, c’est drôle un moment mais on se lasse vite. Spellbind Studio fait une bonne performance mais ne brille pas vraiment dans le domaine.
- Grande variété d'armes et d'équipements
- Bestiaire soigné
- Graphiquement très propre avec un style cartoon
- Des sortilèges assez classes
- Histoire décousue et inintéressante
- Challenge inexistant
- Rien ne le démarque vraiment de ses concurrents
- Uniquement en anglais
Rogue Wizards

- Editeur / développeur Spellbind Studio / Spellbind Studio
- Date de sortie 27/09/2016
- Plateforme PC / PlayStation 4 / Switch / Xbox One
- Genre Roguelike/lite / RPG