Qu’elle fut longue, cette attente de Metroid Prime 4. Annoncé pour la toute première fois en 2017, le titre a vu son développement être repris de zéro en 2019 par le studio historique de la franchise, Retro Studios. Pas loin de 7 ans après, nous sommes de retour dans la combinaison Varia de Samus Aran pour de nouvelles aventures. Qu’on se le dise tout de suite, Metroid Prime 4 : Beyond est un très bon jeu dont on sent que les développeurs n’ont pas voulu réinventer la roue.
Vénérable licence made in Nintendo, Metroid accompagne la firme depuis la NES. Le personnage de Samus Aran est culte et pourtant, la saga n’a jamais permis à Nintendo d’écouler des quantités astronomiques de copies. Pour apporter un peu de fraîcheur, Nintendo mandate Retro Studios dès 1999. Les développeurs texans sont donc chargés de développer un jeu Metroid en 3D dans lequel on se retrouve à l’intérieur de l’armure de Samus. Pensé comme un “First Person Adventure”, Metroid Prime reprend l’ADN de la saga avec des portes fermées vers lesquelles revenir plus tard, des ennemis dans tous les sens, des pouvoirs à obtenir et des améliorations à débusquer. Deux autres opus suivront sur GameCube et Wii, un titre sortira sur DS et puis, à partir de 2007, plus rien à l’exception du très dispensable Federation Force. C’est donc avec excitation que les fans ont appris à l’été 2017 qu’un Metroid Prime 4 était en préparation. Manque de bol, en 2019, Nintendo annonce publiquement que le développement n’avait pas atteint les standards de qualité (quoi que cela veuille dire) et que la production allait être reprise à zéro par Retro Studios. Autrement dit, Nintendo veut son Metroid Prime 4 et préfère jouer la sécurité en confiant le projet au studio qui a réalisé les trois premiers.
Conditions de test : Nous avons terminé Metroid Prime 4 : Beyond sur une version Nintendo Switch 2 fournie par l’éditeur avec 91 % d’analyse et 77 % des objets en 20 heures.
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On ne savait donc pas dans quelle mesure Retro Studios allait repenser sa propre formule afin de faire de Metroid Prime une licence pertinente en 2025. Au cours des quelques vidéos de présentation de Metroid Prime 4 : Beyond et de la preview, on avait constaté qu’on aurait en face de nous un jeu visuellement très agréable, détaillé et doté d’éclairages assez impressionnants. On savait aussi qu’une moto, nommée Vai-O-La, serait de la partie, sans qu’on sache trop à quoi elle servirait. Pour cette critique, nous avons donc reçu une version Nintendo Switch 2 du jeu complet. Dans le cadre de cette nouvelle aventure, Samus commence son périple sur une planète de la Fédération Galactique où se trouve un centre de recherche. Ce dernier est violemment attaqué par les Pirates de l’Espace, guidés par le rival maléfique de Samus, Sylux.
À cause d’un artefact alien, Samus se retrouve téléportée sur la planète Viewros et, très rapidement, elle est chargée par le dernier autochtone encore en vie, un Lamorn, de trouver les 5 clés qui permettront de repartir et d’emporter tout le savoir de ce peuple manipulant des pouvoirs psychiques. À partir de là, on commence à explorer une vaste forêt tropicale offrant des points de vue à couper le souffle. On récupère un premier pouvoir et, premier changement majeur, on se rend compte qu’on n’est plus tout à fait seul pour sauver le monde (ou du moins faire en sorte de préserver quelque chose). Plusieurs membres de la Fédération Galactique, offrant des profils variés, sont à retrouver dans les différents biomes. Ils peuvent temporairement nous accompagner ou nous faire profiter de précieux conseils lorsqu’on commence à tourner en rond. Certains conseils, peu nombreux, se déclenchent seuls, mais il est également possible d’en demander lorsqu’on ne sait plus vraiment où se situe la prochaine étape du voyage.
Metroid Prime 4 : Beyond aère une structure qui reste très classique
À la lecture de ces lignes, vous vous dites peut-être que Metroid Prime 4 : Beyond est un jeu en monde ouvert. Détrompez-vous. Ce nouvel opus comprend une zone centrale désertique autour de laquelle se trouvent une zone forestière, une zone gelée, une zone pleine de lave ou encore une gigantesque centrale utilisant la force d’un orage permanent. Cette zone désertique intriguait énormément, et il n’y avait finalement pas de quoi. Cet espace comporte des ressources à ramasser, quelques ruines à explorer pour obtenir des améliorations (on y reviendra) et quelques combats. On peut la parcourir à pieds mais le plus pratique reste d’utiliser la moto Vai-O-La. Rapidement obtenue, elle peut filer à toute allure à l’aide d’un boost à cooldown, tirer des projectiles, prendre des tremplins pour atteindre certains lieux et même se transformer pour passer, par exemple, un lac de lave. Cela offre un peu d’air à la progression, mais rien qui ne vienne véritablement bousculer l’ensemble. On aurait même aimé y trouver plus de ruines ou de débris avec, pourquoi pas, des défis supplémentaires plus nombreux.
Les diverses zones marquées dont on parlait plus haut sont autant de grands donjons à parcourir, comme dans les anciens épisodes. Plein de salles resteront fermées au premier passage, des informations sont à découvrir par l’intermédiaire du scan et tout un tas d’adversaires attendent le canon de Samus. On a trouvé qu’au-delà d’une réalisation impeccable (à l’exception de quelques textures peu flatteuses), ces zones manquaient un peu de folie en termes de game design. Pour quiconque a déjà joué à un Prime, on reconnaîtra aisément les passages et structures qui attendront qu’on revienne avec les capacités adéquates. Ne nous faites pas dire ce qu’on n’a pas dit : on s’y amuse, on y combat férocement et on va faire la nique aux différents boss (très bien) conçus par Retro Studios. On aurait juste aimé ne pas rapidement comprendre que, dans l’ensemble, on retrouvait les mêmes choses qu’avant. Le tout étant très bien réalisé, on s’en accommode en se disant juste qu’on savait où on allait.
Le pouvoir de l’esprit et des éléments
Alors, petite déception à venir dans la conclusion ? Eh bien non, pas vraiment, car Metroid Prime 4 : Beyond a permis à Retro Studios de repenser globalement la progression, et l’ensemble se fait de plusieurs manières. Tout d’abord, nous avons des pouvoirs psychiques. Hérités des Lamorn par Samus, ils offrent tout un tas de pouvoirs supplémentaires venant compléter le panel classique composé de la Morph Ball ou des missiles ainsi que de leurs améliorations. Par exemple, le Gant Psychique permet de manipuler certains éléments.
Les interrupteurs de portes et autres énigmes s’en servent, mais pas seulement. Chargez une bombe en mode Morph Ball, sortez-en, activez la visière psychique et, à l’aide du Gant Psychique, faites-en un projectile. On aurait aimé que la manipulation soit plus simple, mais c’est assez satisfaisant à réaliser. On retrouve également un lasso psychique permettant d’arracher certains éléments et même un tir qu’on peut contrôler directement vers un point précis. Cela ajoute de la variété à l’exploration de niveaux relativement linéaires et complète un panel de tirs élémentaires. Feu, glace et foudre viennent compléter un arsenal qui a beaucoup grandi et qui permet de vivre des situations différentes et de plein de manières possibles.
En somme, Metroid Prime 4 : Beyond permet à la franchise de gagner en rythme et d’offrir aux joueurs quelque chose de moins “classique” tout en conservant une structure globalement héritée des anciens épisodes. Reste le cas du désert qui, s’il aère l’ensemble, se transforme un peu en zone d’action FedEX et de farm de ressources. C’est léger, mais on sent une forme d’essoufflement au moment de retourner ouvrir les dernières portes un peu partout. Le dynamisme est quant à lui apporté par des pouvoirs et améliorations qu’on récupère de façon plus éclatée et qui nécessitent un peu plus d’implication dans l’exploration.
Ce gameplay méritait plus de narration : c’est chose faite
Pour lier le tout, Metroid Prime 4 : Beyond se pare d’une narration plus poussée, et c’est en réalité une avancée bienvenue. Le lore de ce nouvel univers ne se raconte plus seulement à travers les scans, mais également à travers l’apparition ponctuelle du Lamorn qu’on rencontre au début, les interventions des soldats que l’on rassemble et par l’intermédiaire de cinématiques beaucoup plus nombreuses et parfois hautement épiques. D’ailleurs, sachez à ce sujet que la musique reste globalement fidèle à ce qu’on connaissait mais qu’elle est à la fois plus marquée et plus présente.
Ces formes de narration viennent donner plus de corps au tout, rendant l’aventure moins fonctionnelle qu’avant. Mieux encore, elles sont bien dosées et on continue, même si Samus n’est plus vraiment seule, de ressentir qu’elle est la seule à réellement pouvoir faire quelque chose. L’équilibre n’était pas évident à trouver et, comme tout le monde, on a craint que le soldat rencontré dans la preview devienne pénible. Au moment de faire le bilan, ce dernier se montre très attachant et n’est pas aussi omniprésent qu’on aurait pu le craindre. Nous allons terminer ce (déjà trop) long développement par un point sur la fluidité, le rendu et la prise en main. Nous avons joué à la version Nintendo Switch 2 du titre et ne nous avancerons donc pas sur l’expérience offerte par la version Nintendo Switch. Confrères et créateurs de contenu s’en chargeront très bien, rassurez-vous. Donc, sur Nintendo Switch 2, nous en avons à la fois profité en 4K à 60 images par seconde via le dock, ainsi qu’en 1080p/60 fps et en 720p/120 fps en mode portable.
Sachez que si vous avez un écran compatible 120 Hz vous pourrez bénéficier de cette fréquence. Dans l’ensemble, Metroid Prime 4 : Beyond est un jeu magnifique, même si on se doute qu’il aurait pu aller encore plus loin s’il n’avait pas eu à être cross-gen. Nous sommes également passés de la manette Nintendo Switch 2 Pro aux Joy Con 2 afin d’utiliser le mode souris. La précision de la visée en mode souris est redoutable, d’autant qu’on passe du mode classique à ce dernier sans autre manipulation que changer la position des mains. Votre serviteur ayant de petites mains, il a cependant connu un peu d’inconfort au moment d’atteindre les boutons ABXY situés sur le côté en mode souris. En jeu, le système de verrouillage fonctionne aussi bien qu’avant, mais on a eu quelques difficultés avec la caméra dans certains espaces et lors d’affrontements en moto. Rien d’insurmontable, rassurez-vous : dans l’ensemble Metroid Prime 4 : Beyond se joue avec fluidité et dynamisme.
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