Deadpool revient enfin en jeux vidéo avec Marvel’s Deadpool VR. Cela fait un long moment que l’on avait plus vu un seul jeu vidéo Deadpool, le dernier remontant quand même à 2013, et la sortie du sympathique, mais sans plus Deadpool: The Game. Cette fois-ci, les joueurs auront le plaisir de revoir leur anti-héros préféré brisant sans cesse le quatrième mur, et il le fera en réalité virtuelle. Même si l’on aurait aimé avoir un jeu à part entière plutôt qu’un simple jeu VR, nous sommes heureux de revoir notre protagoniste déconneur et irrévérencieux.
D’ailleurs, le titre est développé par Twisted Pixel Games, qui était connu à l’époque pour l’excellent Splosion Man, et s’est depuis reconverti dans les jeux VR. Dernièrement, le studio nous a pondu quelques titres VR honnêtes avec Wilson’s Heart ou encore Defector. Le développeur s’attaque quand même à une grosse licence Marvel. Et après notre bonne impression l’été dernier, le soft peut être bien parti pour être l’un des meilleurs jeux VR de cette année.
Conditions de test : Nous avons terminé Marvel’s Deadpool VR en six heures de jeu. Nous avons ensuite joué quelques heures avec les autres Deadpool jouables, afin de voir les différences. Le titre a été testé sur le Meta Quest 3. Le test est garanti sans spoiler majeur.
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ToggleLes contrats !

Sincèrement, on ne savait pas trop à quoi s’attendre avec Marvel’s Deadpool VR en matière de narration. Et force est de constater que c’est surtout ce point-là qui nous a surpris très positivement. Après une introduction diablement hilarante avec des dialogues exquis dont seul Deadpool a le secret, notre anti-héros a pour objectif de récupérer l’heliporter de Nick Fury. Le vaisseau du Shield a en effet été pris d’assaut par le super-vilain Flag-Smasher, et Deadpool doit ainsi l’empêcher de se l’accaparer.
Mais après un combat très intense contre ce dernier, notre protagoniste est envoyé dans un portail, l’emmenant dans le Mojoverse. Dans cette émission TV intergalactique où divers champions s’affrontent pour faire péter l’audimat, Deadpool signe un contrat le sommant d’aller ramener divers super-vilains du multiverse dans ce Mojoworld dirigé par Mojo en personne. Bien évidemment, il y a des petits caractères dans le contrat que Deadpool a ommis avant de signer ledit papier.
Sans y aller par quatre chemins, la trame de départ est accrocheuse, et tout aussi divertissante. Il y a quelques rebondissements sympathiques, et les références à la pop culture comme les nombreux clins d’œils fusent toutes les dix secondes. Il n’y a pas à dire, Twisted Pixel Games a bien cerné le personnage de Deadpool qui n’hésite pas à briser le quatrième mur quand il en a l’occasion, sans oublier ses blagues désobligeantes ou hilarantes (le Dragon Ball Evolution qui a la pire note sur AlloCiné, ça nous a fait sourire).
On sent clairement que le studio a de la bouteille en matière de jeux VR, et le fait savoir. D’une part, par sa mise en scène qui utilise parfaitement les possibilités offertes par la réalité virtuelle, mais d’autre part via les quelques effets visuels bien en accord avec la technologie. Bien entendu, nous apprécions ces petits caméos qui sont surtout là pour brosser dans le sens du poil les fans invétérés de Marvel. Tous les personnages clés du soft sont au global toujours bien traités, tout en étant intéressants. Même la fin du jeu reste dans le ton de Deadpool, soit quelque chose d’ultra-déjanté de A à Z.
Si vous êtes en manque de Deadpool depuis l’excellent Deadpool & Wolverine, vous allez être servi avec cette adaptation vidéoludique, qui respecte soigneusement le matériau de base. D’ailleurs pour coller au mieux à l’esprit B.D., le titre se dote d’une esthétique cartoon. L’ensemble colle avec brio à l’univers comics Marvel, et le rendu est plus que satisfaisant. Honnêtement, Twisted Pixel Games a un certain talent quand il s’agit de respecter scrupuleusement un personnage de la trempe d’un Deadpool, tout en le faisant vivre dans une ambiance Comics qui fonctionne.
La VR et Deadpool, le mariage parfait… ou presque

Sans trop de surprise, Marvel’s Deadpool VR reprend inévitablement les codes d’un jeu de tir en VR. Notre protagoniste à la combinaison rouge peut récupérer ses katanas et un grappin, respectivement à l’arrière et au bas de son dos, mais aussi ses armes au niveau de ses hanches. Évidemment, il faudra toujours singer le geste, comme pour prendre la grenade à lancer, au niveau de l’avant-bras gauche. De même, une touche est de la partie pour glisser ou effectuer un coup de pied sauté, mais également pour faire un saut et double saut, pour les séquences de plateformes.
Une fois les commandes parfaitement assimilées, nous sommes bien obligés d’avouer que les gunfights sont d’une fluidité sans pareil, mais aussi défoulant. Trancher des ennemis à coup d’epée est jouissif, et croiser vos katanas vous permet de parader, et contrer les coups de certains adversaires, afin de les étourdir et les enchainer avec nos deux armes blanches. Ça tranche, c’est fun, c’est tout aussi véloce, les armes à feux à utiliser ont un feeling des plus plaisants, et la visée est franchement impeccable. Autrement dit, les combats sont bien ficelés, avec même la possibilité de faire des exécutions sur des ennemis en faisant un coup de pied sauté lorsque l’icône s’affiche au-dessus de sa tête.
Par ailleurs, même s’il faut bien admettre que les combats finissent à la longue par se répéter, notez que les développeurs encouragent le joueur ou la joueuse à zigouiller les divers ennemis ou créatures avec style sur les quelques arènes de combats. Avec une jauge de montée en niveau représenté en spectateurs, vous devez justement varier vos coups portés à vos adversaires afin de la faire passer au niveau supérieur.
Cela vous donnera ensuite la possibilité de déverrouiller de nouveaux éléments à acheter dans une boutique, que nous aborderons plus tard. De plus, vous pourrez remplir une autre barre circulaire, qui n’est autre que l’attaque ultime de Deadpool. Une fois au maximum, et en fonction de l’équipement choisi avant la mission, vous aurez Spiral qui vous donnera l’arme aléatoire que vous avez sélectionné au préalable.
Pendant un court instant, vous serez ainsi autorisé à faire un carnage avec cette arme, qui peut être au choix, les cartes explosives de Gambit, ou encore les pistolets énergétiques de Starlord – rien que ça. C’est ici que nous allons ressentir la toute-puissance colossale de Deadpool, et sachez que même la mort n’est pas du tout punitive. Le bougre pouvant se régénérer à foison, une mort signifie recommencer au point de contrôle ou de poursuivre simplement le combat. Bon en même temps, avec un personnage comme Deadpool, difficile de le faire mourir définitivement.
Marvel’s Deadpool VR tente aussi quelques phases de plateformes, sans trop nous émerveiller. À cause justement de collisions hasardeuses et des sauts qui font un peu trop lunaires à notre goût. Il sera donc inévitable de tomber pour un rien dans le vide, vous forçant à recommencer le passage. Ces moments ont clairement de quoi agacer ; et bien que les combats sont évidemment au poil, il n’est pas rare que le titre soit de temps en temps un chouïa confus. Rien de bien méchant cependant, même si nous regrettons une interaction avec le décor pas si poussée, et d’un level-design qui – s’il est justifié par les blagues de Deadpool – reste linéaire sur les missions, et sans la moindre folie. Ceci est paradoxal pour un titre qui arrive autant à nous divertir à fond tout le long, bien que l’on accorde que le côté vertical des niveaux sauve les meubles.
En parlant de divertissement, le soft fait quand même fort avec les combats de boss, et l’utilisation bien exploitée de la VR. Les boss se présentent comme les combats basiques que nous avons tout le long du jeu, sauf qu’il y a une barre de vie à faire descendre. Ce n’est qu’ensuite que le résultat est un peu plus intéressant, avec des QTE qui se déclenchent au quart, à la moitié et au dernier quart de vie du boss. Il s’agira généralement de balancer une grenade, tirer sur des points précis, voire utiliser votre katana ou vos propres poings en mimant le geste.
Ces passages sont super pêchus et décuple justement l’aspect jubilatoire du titre. Même les petits mini-jeux ou séquences de quêtes à effectuer pour des PNJ permettent de souffler, tout en étant une grosse parodie de ce type de jeu qui propose parfois des quêtes à rallonge toute bête. Indéniablement, Marvel’s Deadpool VR touche un peu à tout dans ses phases de jeu, et parvient à rester tout aussi fun à chaque fois. En revanche, il ne réussit pas tout correctement, comme les fameuses arènes.
Entrez dans l’arène de Mojoworld !

En effet, après chaque mission de capture d’un super-vilain, vous retournez dans le havre de paix (ou presque), qu’est le Mojoworld. Par ici, vous allez tout d’abord effectuer un niveau dans une grande arène. Dans ces dernières, vous devrez systématiquement jouer trois épreuves et logiquement les remporter. Entre faire manger le plus de nourriture à une grosse bestiole, voire à Headpool, en passant par des tourelles à détruire à la League of Legends, nous avons la sensation que Marvel’s Deadpool VR a cette volonté de parodier les divers modes multijoueurs de tous les jeux existants ; et il le fait de manière brillante.
Tout du moins, jusqu’à ce que l’on aille à l’écœurement. Ce sont clairement les passages les moins réussis du jeu, et il faut dire que cela devient particulièrement redondant sur la boucle de gameplay. Vous allez à chaque fois faire votre mission de capture, revenir à Mojoworld combattre en arène, et ainsi de suite. Cette répétitivité ne passe pas trop malheureusement, et en devient même soulantes à terme. À l’image du niveau final où nous pourrons juste vous dire qu’il devient tellement long que l’on se demande quand est-ce que cela va enfin finir.
Toutefois, le système de boutique reste dans le classique mais bougrement efficace. Avec l’approvisionnement, vous pourrez ici acheter les éléments que vous avez débloqués en progressant dans le jeu. Vous aurez la faculté de personnaliser votre équipement et ainsi changer de katana, pistolet, grenade, arme aléatoire ainsi que le skin ou le type de Deadpool. Car oui, il sera bel et bien possible de jouer des membres de la Deadpool Corp. À vous le Deadpool de l’âge d’or, TheDeadpool Kid ou encore la fameuse LadyPool. Si le gameplay ne change pas des masses, sachez que les jouer vous fera découvrir de nouvelles lignes de dialogues, ce qui est franchement appréciable.
En plus, vous pourrez accéder à certains niveaux secrets, à condition de sélectionner le bon type de Deadpool avant de rejouer les divers niveaux. La durée de vie qui n’excède pas six heures pourra donc être prolongée avec un peu plus de contenu à dégoter et à déverrouiller avec les niveaux secrets, mais aussi les collectibles. Effectivement, dans certaines missions, vous pourrez dénicher des comics à récupérer, et ainsi les zieuter via l’approvisionnement ensuite. Très franchement, Marvel’s Deadpool VR a pensé intelligemment à encourager les joueurs et les joueuses à continuer à jouer au titre après l’avoir fini, avec en récompenses des niveaux secrets avec les autres Deadpool.
Un bonbon visuel et sonore

On parlait plus haut de l’habillage graphique et oui, Marvel’s Deadpool VR est techniquement beau. Que ce soit sur les personnages comme sur les textures globales, Marvel’s Deadpool VR est carrément propre. Il y aura inévitablement certaines textures ou arrières-plans qui vont parfois manquer de finitions et de quelques légers bugs de collisions mais dans l’ensemble, la production de Twisted Pixel Games est un pur régal visuel.
Pour rester aussi dans le positif, le jeu tourne super bien sur le Meta Quest 3, et sans trop d’accrocs – hormis de légères chutes de framerate lorsque le casque commence à manquer de batterie. Rien de bien méchant, et le jeu reste immersif et ne nous sort jamais de cet univers si barré et particulier. C’est aussi le cas des temps de chargement qui ne nous ennuient pas avec quelques petites blagues, dans le ton du jeu.
On finit avec le sound design et là, Marvel’s Deadpool VR dépote, avec quelques écueils. Le doublage français est bien présent et il est très, très bon. Déjà, nous retrouvons Pierre Tessier qui rempile dans le doublage de Deadpool, puisqu’il avait déjà officié sur les trois films Deadpool. Il y aura cependant des soucis de synchro labiale malheureusement. Au passage, notez que si vous optez pour la VO, Neil Patrick Harris qui double Deadpool, s’en sort finalement aussi bien que Ryan Reynolds. Le résultat est donc prenant, au même titre que les musiques typées électro qui passent super bien, et rythment avec brio le soft.
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