Développé par Glass Revolver et édité par Armor Games Studios, à l’origine de quelques petits jeux qualitatifs comme Never Give Up ou même Nauticrawl, ITTA a débarqué sur PC et Nintendo Switch le 22 avril dernier. Disponible pour un petit peu moins de 15 €, ITTA vous promet une expérience unique voire philosophique. Au programme : une bonne part de poésie, un peu de noirceur pour contrebalancer le tout et surtout, des phases de bullet-hell à vous crisper. Mais, est-ce que l’on tient là une réelle pépite ?
Conditions de test : Test réalisé sur PC durant 5 heures, nous permettant de finir la trame principale ainsi que les quelques quêtes optionnelles. Ce bullet-hell a été essentiellement joué avec une manette Xbox One.
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TogglePlongée dans l’inconnu
À peine le jeu lancé, vous voilà aspiré dans un monde plutôt étrange, où vous incarnez Itta, une jeune fille toute de bleue vêtue, qui se réveille d’un étrange sommeil. Et, première surprise : toute votre famille est morte et gît à vos pieds. Et comme si cela ne suffisait pas, une étrange entité blanche débarque dans votre vie, prend l’apparence d’un chat et vous suivra tout au long de votre périple.
Et, comme tout bullet-hell qui se respecte, vous voilà déjà armée du revolver de votre père ! En l’espace de quelques secondes, vous voilà avec un gardien astral, une arme et des parents décédés. La plongée dans l’inconnu ne fait que débuter.
ITTA ne vous explique pas vraiment ce qu’il vous arrive dès le début. Toute l’histoire se dévoile au fur et à mesure du titre, ce qui vous oblige à continuer encore et encore votre exploration, quitte à ne pas savoir où aller ni que faire. Votre gardien astral vous fera signe lorsqu’un objectif doit être fait, mais rien n’est vraiment explicité. Il faudra donc compter sur votre curiosité, et votre logique, pour braver les nombreux dangers que recèle ce monde étrange.
Accompagné d’une musique envoûtante, qui laisse à penser que l’environnement qui vous entoure est loin d’être dangereux, votre exploration sera ponctuée de différentes rencontres, notamment avec divers personnages qui éclaireront votre lanterne et vous apporteront un peu d’aide.
Vous vous rendrez vite compte que l’apparente quiétude qui règne dans ce monde n’est qu’illusion (si l’on oublie la mort des parents d’Itta dès le début, bien entendu). En effet, cet étrange univers abrite de nombreuses créatures (au nombre de 18) qu’il vous faudra combattre pour continuer à découvrir qui vous êtes, et ce que vous faites là.
Et c’est là que les séquences de bullet-hell (ou manic shooter) débarquent. Un peu comme pour Enter the Gungeon, vous devrez combattre des boss inondant la pièce de tirs, ne vous ne laissant que peu d’espace pour esquiver et essayer de survivre. Les jeux reprenant ces mécaniques de manic shooter sont connus pour leur difficulté assez élevée, ne laissant que peu de place à l’improvisation, et sont souvent assez punitifs. Il vous faudra mourir plusieurs fois avant de comprendre la mécanique d’un boss afin de le vaincre plus facilement.
À l’inverse du jeu précédemment cité de Devolver Digital, où vous pénétrerait des donjons, dans ITTA vous n’aurez qu’une seule salle : celle du boss. Il va falloir toutes les trouver, et arriver à battre chacune des créatures. Mais c’est là que le bât blesse, on est loin des combats difficiles, légions chez les manic-shooters.
Des séquences de combat parfois incohérentes
En effet, durant votre périple, vous allez rencontrer différents boss, proposant un type différent de gameplay et vous devrez essayer un maximum d’éviter les nombreux tirs qui vous ciblent. Sur le papier, on retrouve la recette d’un bullet-hell réussi. Malgré quelques boss qui vous tiennent tête, la plupart seront vaincus relativement facilement en spammant intensément la touche esquive autour du boss, tout en tirant dessus en même temps.
Et c’est sur ce point que l’expérience de jeu pêche. Un bullet-hell demande un minimum de réflexion pour découvrir les stratégies de chaque boss, requiert un minimum d’investissement pour découvrir les différentes fenêtres de tirs et surtout, vous récompense dès lors que votre technique vous permet de survivre face à l’assaut incessant des différents boss.
Malheureusement, dans ITTA, il n’y aura pas vraiment de stratégie à mettre en place pour vaincre les boss : esquivez et tirez, point final. Il existe, bien entendu, différentes phases de combat par boss, en fonction de sa barre de vie comme la plupart des jeux du genre, mais le gameplay restera le même de votre côté, les tirs de l’ennemi étant légèrement différent pour chaque phase, mais ne demande pas de changer de tactique.
Et, alors que pour certains boss, l’esquive suffira amplement pour gagner votre combat, parfois le gameplay devient incompréhensible, et certains tirs vous touchent alors que vous esquivez au bon moment, et parfois vous êtes en plein milieu d’un tir, qui ne vous touchera pas. Impossible dans ces conditions d’établir une réelle tactique pour arriver à bout des boss.
Malgré tout, il faut voir le côté positif de la chose : ITTA permettra aux novices du bullet-hell de s’initier au genre dans une relative quiétude, certains boss arrivant malgré tout à vous faire pousser quelques cheveux blancs ! En effet, ce genre n’est clairement pas facile d’accès en général, il suffit de citer Enter the Gungeon ou même Nuclear Throne pour comprendre à quel point le type bullet-hell demande de l’investissement et de la patience pour en venir à bout.
Et si d’aventure, un ou plusieurs boss vous posent réellement soucis, vous pouvez à tout moment activer le mode invincible et également augmenter le multiplicateur de dégâts. Point positif pour ceux qui veulent avant tout profiter de l’histoire, plutôt que les séquences de manic-shooter.
L’introspection au centre de l’aventure
ITTA est avant tout un jeu poétique, que ce soit par l’intermédiaire de ses graphismes ou même de sa philosophie. Le point fort du titre de Glass Revolver, c’est avant tout son histoire. Nous évoquions en début de test cette plongée vers l’inconnu qui vous prend au corps, et qui vous laisse perplexe au tout début.
Plus vous avancerez, plus vous comprendrez ce qui arrive à la petite Itta, et mieux vous comprendrez les réactions des différents personnages, toutes plus énigmatiques les unes que les autres en début de partie. Les quelques livres présents dans les différents mondes (au nombre de 3) vous apprendront également la raison de l’existence de ce lieu, et surtout, la responsable de cette désolation.
Plus qu’une histoire prenante et touchante, c’est également une introspection personnelle, l’illustration du combat contre ses démons intérieurs. Cette philosophie est omniprésente en jeu, et ce combat intérieur entre le bien et le mal (si tant est que ce soit si simple de le décrire comme cela) ne cesse de s’illustrer tout au long de votre périple. La fin du jeu, que nous n’évoquerons bien entendu pas pour vous laisser profiter au mieux de cette expérience vidéoludique, illustre en apothéose ce combat et la fin d’une ère.
Pour revenir à des aspects plus pratiques, comptez entre 4 et 6 heures de jeu pour venir à bout de la trame principale et des objectifs secondaires, relativement peu nombreux. Attention, si vous utilisez les modes invincibilité et multiplicateur de dégâts, la durée de vie risque de fondre assez rapidement et vous perdrez énormément de ce qui fait le sel d’ITTA.
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