En général, force est de constater que les studios indépendants espagnols arrivent toujours à nous surprendre. On se rappelle de certains titres comme Rime, ou encore Crossing Souls, qui avaient de la qualité à revendre. On retrouve aujourd’hui un autre studio espagnol aux commandes d’un titre VR horrifique, avec Intruders : Hide and Seek. Le bébé de Tessera Studio n’a d’ailleurs pas forcément fait parler énormément de lui avant sa sortie officielle. Mais bref, cela n’est finalement qu’une simple formalité, dans la mesure où c’est en général les titres indépendants qui font très peu de bruits qui peuvent en devenir surprenants. Reste maintenant à voir si dans notre test, Intruders : Hide and Seek, disponible sur le PlayStation VR depuis le 13 février dernier nous a convaincu, ou mis en mode facepalm.
Une nuit très mouvementée dans une maison de campagne
Le trailer d’Intruders : Hide and Seek promettait une nuit aussi angoissante que sanglante, mais ce ne sera finalement pas réellement le cas. Le soft vous donne la possibilité d’incarner Ben, l’aîné de la famille Richter. Ce dernier, arrivant dans une maison de campagne en compagnie de son père, sa mère ainsi que sa petite sœur Irène, vont devoir faire face à la pire nuit de leur vie. En effet, trois cambrioleurs envahissent la maison à la nuit tombée, séquestrent ses parents, et Irène part se cacher dans la zone secrète de son père dans ladite baraque. Ben devra tout tenter pour éviter de se faire lui aussi capturer par les cambrioleurs, mais aussi sauver ses parents et sa sœur Irène.
Au fil du jeu, la narration avancera logiquement, et nous saurons enfin quelles seront les motivations des trois cambrioleurs. Les bougres ne semblent d’ailleurs pas être les meilleurs amis du monde, et c’est ce que l’on apprécie en premier lieu. En effet, le fait qu’ils se chamaillent sur la suite de leur plan initial est en soi une bonne idée, et permet de comprendre plus ou moins leur psychologie. C’est concrètement le seul point positif plutôt sympathique, en dépit du background de chacun des protagonistes qui restent horriblement fades, plats, clichés ou encore sous-exploités. On pestera également sur un déroulement finalement générique de la trame en elle-même, très peu surprenante et très longue à démarrer par-dessus le marché. La finalité est prévisible également à des kilomètres, et le fait qu’il y ait la possibilité de faire un choix à la fin pour bénéficier de deux fins bien distinctes n’apportent pas grand-chose. Elles sont globalement proches, et finalement un peu bâclées et expédiées.
Autre bât qui blesse, ce sera sa construction banale dans son level-design, tout comme sa direction artistique. A aucun moment nous n’avons eu une once d’originalité sur le titre de Tessera Studios. On navigue tout le long du jeu dans une maison chic dans la cambrousse en tentant d’esquiver les cambrioleurs aux alentours. Du coup, on ressentira vite un aspect très monotone de parcourir encore et encore les mêmes pièces de la maison, excepté à la fin qui se déroule en extérieur, mais cela reste bien trop court, mais aussi dirigiste au possible. La direction artistique est également sans surprise, et fait furieusement penser à bon nombre de jeux d’horreur se déroulant dans une maison. Côté originalité, on a vu mieux, surtout qu’Intruders : Hide and Seek manque cruellement d’identité et de fraîcheur dans son habillage artistique.
Du cache-cache très barbant face aux cambrioleurs
Le gameplay d’Intruders : Hide and Seek est on ne peut plus simple, voire très simpliste pour un jeu VR. En somme, durant tout le jeu à connotation horrifique, vous devrez inlassablement échapper aux griffes des cambrioleurs, tout en réalisant des objectifs. Si jamais vous vous faites repérer par ces derniers, vous devrez tenter de prendre vos jambes à votre cou, et trouver une armoire, casier ou lit pour vous cacher, attendre que le cambrioleur parte de la pièce, et continuer votre bonhomme de chemin ensuite. Le titre est donc construit comme un jeu de cache-cache, avec des objectifs à remplir et continuer forcément la narration. Le gameplay est donc finalement ultra limité avec une touche pour interagir avec certains objets, courir, avancer, et ainsi se baisser. C’est simpliste en clair, mais pas dans le bon sens. Il faut en effet bien avouer que les phases d’infiltration à base de cache-cache deviennent trop vite barbantes, la faute à des déplacements d’une mollesse sans nom. On précise au passage que le titre n’est jouable qu’uniquement à la manette Dualshock 4, et c’est tant mieux car le jeu aurait été parfaitement injouable avec un PlayStation Move par exemple.
Les objectifs d’Intruders : Hide and Seek sont également d’une pauvreté sans nom, tout comme l’I.A. Vous devrez en général aller d’un point A à un point B de la maison tout en évitant de vous faire gauler, et tenter de temps de temps de vous cacher dans une armoire, casier ou lit quand vous vous faites courser. Grosso modo, vous devrez en général trouver le fameux objet à activer en surbrillance, et ainsi passer au prochain objectif suivant, soit le prochain chapitre du jeu en somme. Sachez qu’il y a également une map dans le jeu, qui n’est finalement que peu utile, et parfois difficilement lisible. Pour le reste, l’I.A. du soft est parfois complètement aux fraises car elle peut vous repérer de très loin, où parfois ne pas vous voir du tout alors que vous êtes justement tout près de l’un des bougres de cambrioleurs. Du coup, vous aurez de quoi pester à vous faire repérer pour rien en étant accroupi, voire pas du tout alors que vous êtes débout, et que vous faites du bruit. Vous l’aurez compris, la monotonie est de mise dans Intruders : Hide and Seek, et le jeu ne fait finalement jamais vraiment peur, et on s’ennuiera ferme dans le jeu avec une interaction limité, et des objectifs tellement faciles, répétitifs et manquant de variétés. Le seul point positif, c’est que le supplice ne durera qu’environ 2h30 en prenant son temps, avec un potentiel de rejouabilité nul. Pour 19.99 €, ça pique sévère.
Dans sa construction comme dans son gameplay, Intruders : Hide and Seek n’arrive jamais à nous passionner ni nous surprendre, et sonne la plupart du temps très creux et très barbant…
Techniquement parlant, ce n’est clairement pas la joie non plus. La production de Tessera Studio est daté au possible. Les animations sont incontestablement archaïques, la distance d’affichage est globalement ridicule pour un jeu VR, et les textures sont franchement vétustes quant à elles. Néanmoins, le jeu a le mérite d’être propre, mais les modèles 3D sont tout bonnement hideux, et malgré son côté tantôt un tant soit peu immersif, le ratage arrive par la suite. En effet, on se tape des bugs de collisions avec les décors ce qui fait qu’à certains moments on ne voit plus rien, et le calibrage avec la PlayStation Camera est franchement désastreux. Si le soft était sorti sur la période de balbutiement de la VR cela serait passé mais hélas, nous sommes en ce jour en 2019, et ce n’est pas acceptable.
On finit avec la bande-son. Le bébé de Tessera Studios n’est pas au mieux de sa forme sur ce domaine là également. Si quelques musiques sortent à la rigueur du lot pour nous procurer un minimum de tension et nous réveiller de notre léthargie, le reste ne vole pas bien haut, car le tout reste cependant vide et creux en terme d’ambiance sonore. De plus, l’acting en V.O. n’est pas des plus transcendant non plus, les cambrioleurs manquant hélas d’un charisme flagrant en définitive. Décidément, Intruders : Hide and Seek n’y arrive pas.
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