Ce qu’il faut savoir sur I Hate Running Backwards, c’est que Binx Interactive n’est en fait pas totalement seul dans le développement du titre, car ils sont visiblement épaulés par le studio Croteam Incubator, qui doit être pour le coup étroitement lié avec le studio Croate Croteam. Dans son concept d’évoluer à reculons comme le nom du titre l’indique, ce Serious Sam à la rogue-like est-il en fin de compte une assez bonne pioche pour s’y intéresser ?
J’aime pas courir à reculons !
Le titre peut être vachement trompeur mais ne vous inquiétez pas, vous êtes bel et bien en face d’un Serious Sam des familles. Pour la faire courte, le titre nous indique assez rapidement que Sam et ses amis se sont perdus dans le continuum espace-temps. Et pour le coup, nos héros vont devoir de nouveau affronter ce bon vieux Ugh-Zan cette fois-ci réincarné en un énorme Mecha, rien que ça ! Nos protagonistes devront donc traverser toute une armada de monstres issus de Serious Sam évidemment, et mettre hors d’état de nuire Ugh-Zan version Mecha.
Vous l’aurez compris, le scénario du soft tient sur un timbre poste et ne reste pas très intéressant. Ceci dit, le concept des p’tits gars de Bink Interactive est plutôt aguicheur et bien trouvé. En effet, le soft vous obligera à déplacer votre personnage à reculons dans les cinq niveaux du soft, avec au passage un gros aspect rogue-like qui devrait faire plaisir aux amateurs du genre. Cela nous donne qui plus est une furieuse impression d’être en face d’une sorte de rail shooter à scrolling vertical, sauf que vous évoluez totalement à reculons, et il faut dire que le concept est plutôt original en soi.
Côté style graphique, I Hate Running Backwards n’a pas cherché bien loin visuellement parlant. Le titre adopte clairement un visuel totalement pixel art et voxel plutôt coloré, et qui ferait presque penser à un Minecraft. D’ailleurs, et chose plutôt appréciable, les décors sont entièrement destructibles, mais on pourra bien évidemment admettre que le titre est techniquement faiblard quand on regarde de plus près. Par contre, on retrouve au moins tout le bestiaire immédiatement reconnaissable et bien connu des Serious Sam, en passant par des décors qui restent sensiblement familiers aux titres de Croteam. On a un peu à boire et à manger en somme, tout comme la construction des niveaux, assez génériques pour un rogue-like. Cela dit on retrouve encore une fois des tonnes de références, et une pointe d’humour à la Serious Sam, c’est déjà ça.
Pour la durée de vie, en combien de temps pouvez-vous finir ce rogue-like qu’est I Hate Running Backwards ? Très honnêtement, et si vous vous débrouillez bien, vous en aurez pour trois heures pour le finir d’une traite. Au passage, la spécificité sympathique du soft, c’est que vous avez la possibilité d’emprunter des raccourcis, afin de passer au niveau suivant sur lequel vous étiez mort auparavant. Cela permet d’enlever le petit côté frustrant des rogue-like, où vous devez systématiquement terminer le jeu sans mourir, au risque de devoir recommencer de zéro. Pour 14,99 € on peut dire que c’est limite en ce qui concerne la durée de vie, mais le côté procédural du soft étant bien foutu, la rejouabilité est assurée, surtout qu’il y a de la coopération jusqu’à deux joueurs en local.
Un shooter à reculons vraiment efficace !
En manière de gameplay pur, I Hate Running Backwards se révèle avoir des mécaniques efficaces dans un premier temps. Vous aurez juste à bouger votre personnage, pendant que le scrolling vertical avance petit à petit. Et pendant ce temps, vous devrez logiquement dézinguer tous les ennemis qui vous arrivent à la tronche, jusqu’à par la suite arriver au boss du niveau. Le déroulement des niveaux s’effectuera systématiquement de la même manière, et pourra forcément devenir assez répétitif à la longue. A contrario, on retrouve tout cet aspect totalement fun et jouissif d’un Serious Sam, où il faut littéralement déposer son cerveau et tirer dans tout ce qui bouge.
Pour vous défendre également, sachez que nos différents personnages auront deux pétoires à leur disposition. D’ailleurs, en fonction du personnage choisi qui plus est, les deux armes de base changeront radicalement – on ne compte pas le flingue avec munitions illimités que vous avez de base quand vous n’avez plus de munitions – ainsi que leurs capacités passives. A chaque niveau, vous pourrez ramassez des munitions pour vos armes, une arme secondaire totalement aléatoire dans des caisses prévues à cet effet, et bien entendu de la vie. De plus, on retrouvera également des événements totalement aléatoires comme des taureaux garous qui vous fonceront dessus à certains moments de votre partie en l’occurrence. Il est également plus qu’appréciable que la composition des niveaux change drastiquement à chaque nouvelle partie, tout comme les ennemis qui nous attaquent. Qu’on se le dise, la rejouabilité sera plus qu’assurée, comme nous l’avons évoqué plus haut.
Concrètement, si le contenu semble totalement gargantuesque en matière d’armes et de protagonistes jouables – on rappelle que l’on peut jouer également le héro de Shadow Warrior à savoir Lo Wang, rien que ça ! – il semblerait que le soft s’offre quelques défauts pas forcément très agréables non plus. Pour commencer, nous avons la caméra. Si cette dernière est obligée d’aller à une vitesse prédéfinie, il s’avère qu’elle n’est parfois pas du tout optimale, surtout quand notre personnage se trouve derrière un élément du décor… En sus, la difficulté est mal dosée et ce, même si avant de passer le portail en début de jeu, vous avez activé le mode bébé – l’équivalent du mode facile -, qui vous donne le droit d’avoir un cœur de plus.
Effectivement, on lui reprochera de se doter d’un niveau final un peu trop relevé, avec un boss pratiquement impossible à battre si vous êtes seul. C’est à partir de là que l’on voit que le soft est vraiment taillé pour jouer en coopération, et pas en solo… Donc oui c’est bien beau de pouvoir également mettre des bâtons dans les roues en activant par exemple des malédictions avant votre partie, mais si le jeu est déjà un peu tarabiscoté de base, vous allez souffrir, c’est une certitude. Egalement, on notera une lisibilité parfois mi-figue mi-raisin qui plus est, mais dans l’ensemble, ce n’est pas non plus une catastrophe.
Au-delà de ça, vous aurez également un système de bonus à vous mettre sous la dent, comme tous les rogue-like qui se respectent. D’ailleurs, vous pourrez les obtenir de deux façons. La première s’obtiendra à chaque fin de niveau. Concernant la seconde façon, il suffira de remplir entièrement la barre jaune en haut de l’écran, tout simplement en jouant. Une fois remplie, vous pourrez choisir un bonus parmi les trois proposés, allant d’un bonus de santé, en passant par une augmentation des dégâts critiques, et j’en passe. Ce système permet d’améliorer un peu notre personnage en cours de partie, ce qui n’est pas déplaisant. Bien entendu si vous mourrez, vous perdez tout et vous devrez recommencer de zéro.
A noter également que chaque personnage, au nombre de douze, se dotent d’une barre d’attaque ultime située à gauche de l’écran, et qui variera en fonction de ces derniers. Pour terminer, sachez que le soft se dote de l’intégration Twitch, permettant aux viewers de voter pour mettre des bâtons dans les roues au streamer ou au contraire, lui donner un coup de pouce.
Niveau bande-son pas de doute, on est bel et bien en face d’un bon vieux Serious Sam. Qu’on se le dise, les développeurs ne se sont pas véritablement foulés en matière de sound design, car toutes les musiques, ou bien encore les bruitages, proviennent notamment de Serious Sam II. Mais néanmoins, le tout colle parfaitement à l’ambiance des cinq niveaux que nous aurons à parcourir, et quel pur plaisir d’entendre le fameux « AAAAHHHH!! », de ces kamikazes sans tête. Vous l’aurez compris, vous ne serez pas dépaysé du tout si vous avez déjà fait un Serious Sam dans votre vie.
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