Dévoilé pour le toute première fois en août dernier, voilà que Falcon Age est enfin de sortie depuis le 9 avril exclusivement sur PS4 et le PlayStation VR. Développé par les p’tits gars de Outerloop Games qui en sont à leur première production, ce titre jouable sur PSVR et PS4 reste un voyage totalement charmeur certes, mais pas dénué de défauts cependant.
Ara et le faucon contre la Outer Ring Company
Falcon Age dans sa narration, débute assez timidement. Nous prenons le contrôle d’Ara, une jeune fille emprisonnée contre son gré par des robots, et provenant d’une corporation nommée la Outer Ring Company. Cette dernière s’échappe un beau jour, et récupère au passage un bébé faucon orphelin. Notre héroïne se fait ensuite assommer par une mystérieuse inconnue. C’est à partir de là que vous allez très vite découvrir ce qu’il se trame dans ce monde dystopique où des rebelles se battent justement contre ladite compagnie en question, aux méthodes qui sont qu’on se le dise, peu scrupuleuses.
Incontestablement, la narration est malheureusement générique, et surtout un peu trop timide. De plus, l’histoire aura la sale manie de laisser encore des questions qui restent en suspens. Nous avons aussi le sentiment que Falcon Age ne fait qu’effleurer la surface de son background. Mais cela dit, on appréciera tout particulièrement cette relation presque fusionnelle entre notre petit faucon tout choupi et Ara, qui ferait presque penser à la relation entre le héros de The Last Guardian, et son griffon. On retrouve donc un ton poétique dans cette relation mais cela n’est pas véritablement anodin. Effectivement, il s’avère que nous avons à l’écriture Meg Jayanth qui avait œuvré notamment sur Samsara mais aussi Cassandra Kham, qui s’est entre autres attelé à un certain She Remembered Caterpillars jadis.
L’histoire est certes bien écrite, mais amenée de façon assez inexploitée, maladroite et surtout trop timide. Les choix auraient pu apporter aussi un plus, mais ne restent que très anecdotiques dans le fond.
Du coup, on trouve là néanmoins une écriture assez soignée dans les dialogues, où nous avons des choix de réponses au passage. En parlant à divers personnages au long de notre périple, nous aurons bel et bien des choix de dialogues. Bien que cette idée soit franchement bienvenue, force est de constater qu’il s’agit hélas d’une grosse illusion. Pour faire simple, les choix à effectuer à certains moments clés du jeu n’apporte strictement rien et vous n’aurez ni des embranchements, ni des fins différentes. Vous n’aurez en somme qu’une seule et unique fin pour le moins inachevée certes, mais qui reste tout aussi déchirante dans sa finalité.
Falcon Age réussi dans son gameplay ?
Outre des choix de dialogues qui ne servent à rien, est-ce que Falcon Age parvient-il à séduire avec son gameplay ? Oui et non. Mais ne soyons pas mauvaise langue, la production d’Outerloop Games déborde de qualité à première vue. Déjà, les combats dans Falcon Age sont très intéressants en matière de game design. Ara peut utiliser son bâton pour taper les ennemis, mais aussi utiliser un lasso dans son bâton afin de les étourdir. Par la suite, la bougresse peut envoyer littéralement son faucon pour s’occuper des ennemis étourdis, et ainsi les taper jusqu’à les détruire. Globalement cela rend les combats pour le moins assez nerveux mine de rien, mais surtout complémentaires et diablement amusants pour le coup.
Cette relation d’Ara avec son faucon est tout bonnement géniale et surtout interactive. En effet, Ara peut aussi siffler pour faire revenir instantanément le faucon sur son bras gauche, et même lui donner des ordres en pointant tel ou tel objet pour attaquer, ramasser ou encore déterrer certains coffres bourrés de ferrailles ou minerais, ainsi que mines dangereuses à désactiver. Notre héroïne peut aussi le caresser ou lui enlever les vilaines fléchettes qu’a pu recevoir la pauvre bête via des méchantes tourelles, afin que notre bébête emplumée puisse retrouver de la vie instantanément.
D’ailleurs, il y a bien la jauge de santé à surveiller pour notre faucon. Et pour qu’il se retrouve en pleine forme niveau vie, il y a un système de recettes à collecter tout au long du jeu. En chassant ou en récoltant des fruits avec notre faucon, vous pourrez réaliser diverses recettes avec les différentes aliments ramassés via une sorte de robot mixeur. Ces différentes mixtures seront ensuite à donner à notre bestiole à plumes et en fonction des diverses recettes, vous aurez la possibilité de lui octroyer des bonus de vitesse, furtivité ou encore une résistance à l’électricité pendant un court laps de temps. Cette feature est une bonne idée dans l’ensemble, mais elle aurait mérité d’avoir un peu plus de profondeur. Cela dit, le système en lui-même fonctionne quand même bien.
Notre faucon en herbe peut également être customisé durant l’aventure. En effet, et en réalisant les diverses missions que l’on vous donne ou en passant par la case marchand, votre faucon peut obtenir de nouveaux équipements. Certains sont complètement cosmétiques et n’apportent rien malheureusement, tandis que d’autres vous permettent de donner de vrais bonus à votre compagnon de route. Les équipements pourront être par exemple un sonar pour détecter des mines, ou bien encore des chapeaux de faucon ou divers types de becs qui vous donneront des bonus de dégâts. En bref, cela apporte un tout petit plus dans son gameplay. On regrette cependant qu’il n’y ait pas plus de possibilités de personnaliser notre faucon plus en profondeur avec des statistiques pointues par exemple.
Falcon Age n’est pas avare du tout en bonnes idées, mais est plombé justement par une répétitivité, et surtout un manque de profondeur dans ses mécaniques de jeu.
Côté progression, Falcon Age nous embourbe dans un monde semi-ouvert, qui n’en est finalement pas vraiment un. La map proposée dans le soft est petite mais finalement linéaire, dans la mesure où nous visiterons en définitive tous les endroits de la carte sans exception. On aurait vraiment aimé pouvoir visiter d’autres environnements annexes, mais ce ne sera finalement pas du tout le cas. D’ailleurs, la plupart des missions que l’on nous proposera sera en général de fermer des raffineries, gardées par quelques robots peu recommandables et en activant un mécanisme avec notre bâton électrique. Il y aura bien deux ou trois quêtes qui changeront un peu, mais il ne sera uniquement question d’aller chercher des objets pour des PNJ, et ce sera tout…
Nous avons vu mieux niveau progression, et notez que vous pouvez plier facilement le soft en 5 heures via le mode histoire. Sachez qu’il y a aussi un mode imprégnation, qui vous propose de jouer à Falcon Age avec des « combats optionnels ». En fait, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un mode où les ennemis ne vous attaquent même pas, et où vous pouvez donc suivre l’histoire. Très honnêtement, passez directement en mode histoire pour avoir un minimum de challenge, même si la difficulté est au final ultra abordable.
Sachez aussi que le titre est jouable en version VR comme non VR. Il est également possible de jouer avec les PS Move ou le Dualshock 4, mais préférez quand même le gameplay aux Move car l’ergonomie est clairement bien meilleure au niveau des touches, notamment avec le système de déplacement plus pratique que les déplacements traditionnels à la manette. En somme, voilà un autre titre qui a été bâclé à la manette en somme, et qui casse l’immersion si vous ne disposez pas des PlayStation Move.
Techniquement parlant, Falcon Age souffre très clairement, surtout sur PS4 standard. La distance d’affichage est franchement à la peine, et la PS4 a parfois du mal à charger les décors devant vous lorsque vous tentez de rusher en mode téléportation. Nous avons droit du coup à du clipping assez conséquent, une bonne couche d’aliasing, et des textures relativement pauvres si on compare aux jeux VR du moment, qui sont bien plus beaux que Falcon Age, définitivement.
On déplorera également les quelques bugs de collisions ou encore les petits ralentissements qui ruinent un peu l’expérience de jeu. Heureusement, le style graphique un peu cartoon employé parvient néanmoins à sauver les meubles, même si nous aurions aimé des décors vachement plus variés. Le titre commence légèrement sur la fin du jeu, mais il se réveille beaucoup trop tard malheureusement. Certainement que le soft sera plus fluide sur PS4 pro, mais force est de constater que la PS4 commence sérieusement à toussoter sur les jeux VR actuels. Ou alors, les développeurs n’ont pas eu le temps d’optimiser le soft comme il le fallait.
En dernier point, le sound design ne fait pas tant de miracle. Si la traduction française est de bonne qualité, on regrette des doublages totalement hachés, auxquels on ne finit par ne plus y prêter la moindre attention tellement ceux-ci en deviennent complètement rares sur la longueur. Quelques musiques sortent cependant du lot pour nous immerger dans ce monde dystopique, futuriste et énigmatique, mais les trois quart des thèmes musicaux finiront eux aussi rapidement aux oubliettes. Dommage en somme, il y avait un certain potentiel à exploiter à la clé.
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