Il est facile de cracher sur les adaptations d’animés, qui sont par trop souvent les victimes de géants n’ayant que faire d’idées originales, préférant capitaliser sur ce qui marche (ou du moins a marché) : l’Arena Fighting. Pourtant, lesdites adaptations sont en perte de vitesse depuis un moment, et on peut clairement distinguer un avant et un après Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 3. Ce qui n’a pas empêché Bandai Namco de commander récemment des titres dispensables tels que Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba et Jujutsu Kaisen : Cursed Clash. Même Bleach n’est pas épargné, puisque la franchise de Tite Kubo empruntera elle aussi cette voie avec Rebirth of Souls… Pourtant l’espoir n’est pas totalement mort, et étrangement, c’est Fairy Tail qui l’a fait renaître.
L’espoir de titres s’écartant enfin de ce schéma si prévisible, si ennuyeux. Certes, plusieurs jeux, ces dernières années, ont tenté autre chose, notamment One Piece Odyssey et le sobrement nommé Fairy Tail. Mais les résultats soufflent le chaud et le froid. Ce qu’il fallait à l’industrie, c’est un bon coup de pied aux fesses, une voix s’élevant pour annoncer des projets d’envergures moindres, mais aux concepts vraiment différents. À quoi bon nous faire revivre encore et encore les événements de nos animés favoris, puisqu’on les connaît déjà sur le bout des doigts ? Avec Fairy Tail Dungeons, la franchise de Mashima s’essayait au Rogue-Like façon Slay the Spire, et parvenait à nous convaincre avec son visuel sympathique et ses mécaniques bien huilées.
Deuxième essai dans le même registre, toujours dans un style très indépendant, très pixel-art, Fairy Tail : Beach Volleyball Havoc emprunte quant à lui la voie du jeu de sport au gameplay basique, à forte orientation multi. Un concept qui semble farfelu sur le papier, mais après tout, pourquoi pas ?! Puisque l’idée des trois projets (le dernier n’ayant pas encore été montré) de cette petite mouvance est d’explorer quelque chose de différent autour de Fairy Tail, tous les coups sont permis. Dommage que, malgré ses bonnes intentions, le présent titre se révèle plutôt limité… mais laissez nous développer dans ces quelques lignes qui, c’est promis, ne contiennent plus le moindre grain de sel à l’intention de Bandai Namco et autres géants de l’industrie nippone.
Conditions de test : Nous avons passé environ cinq heures sur le titre dans une version Steam envoyée par l’éditeur. Ce qui nous a permis de débloquer tout ce qui pouvait l’être, de faire plusieurs parties à plusieurs sur le même écran, et de faire un tour exhaustif de la proposition.
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ToggleUne question de plastique
La première chose à noter concernant ce tout petit projet, c’est qu’il ne fera assurément pas surchauffer votre configuration, même si celle-ci est destinée à de la bureautique. Celle requise est ridiculement maigre, et le jeu ne pèse pas plus de 800 Mo, ce qui annonce d’emblée la couleur : en termes de contenu, de graphismes et ambitions, nous sommes sur quelque chose de très modeste. Ce qui n’empêche pas Fairy Tail : Beach Volleyball Havoc d’être plutôt agréable à l’œil, se permettant des modélisations façon pixel-art de plus de trente personnages, pour un résultat assez convaincant.
Alors bien sûr, cela s’accompagne de son lot de limitations, comme des animations rudimentaires en jeu, ou des effets visuels qui font parfois un peu cheap. Mais il faut reconnaître que le titre a un petit quelque chose qui accroche l’œil malgré tout, ce qui est d’autant plus valable si l’on connaît bien l’univers de Fairy Tail, évidemment. En tant que jeu pensé pour le fan service, Fairy Tail : Beach Volleyball Havoc fonctionne plutôt bien au niveau de son visuel, ce qui est déjà un très bon point.
Que les plus puritains d’entre vous détournent le regard, Fairy Tail demeure Fairy Tail, même lorsque l’on parle de 2D low-poly. Ainsi, oui les personnages féminins sont fortement mis en valeur, et leurs avatars dans Beach Volleyball Havoc ne se privent pas de mettre en avant leur plastique. Qu’on aime ou pas, il faut au moins reconnaître que le titre a le mérite de rester dans le ton de l’œuvre dont il s’inspire. Ce qui est aussi valable dans la petite galerie, qu’on débloque en jouant, et qui fait bien son taff de petit cadeau destiné aux fans hardcore. Dommage que le reste soit limité.
Déjà musicalement, puisque le titre tourne en rond de ce côté-là, au point où cela peut devenir assez agaçant sur des sessions de plus de vingt minutes de jeu. Rien de rédhibitoire, excepté peut-être chez les mélomanes ou les allergiques aux sonorités électroniques acidulées, mais il faut reconnaître qu’un minuscule effort supplémentaire n’aurait pas été de refus à ce niveau. D’autant que cette répétitivité ajoute fatalement à la redondance d’un gameplay un peu trop basique…
Et tu tapes, tapes, tapes
Avant de nous attaquer au gameplay, un petit point sur le contrôleur que nous avons utilisé, une manette Xbox One tout ce qu’il y a de plus classique, que la page Steam du titre indique comme non compatible (du moins à l’heure où nous rédigeons ces lignes). Pourtant, on vous assure que cela fonctionne parfaitement, et tant mieux d’ailleurs, parce que le gameplay au clavier ne nous a pas particulièrement emballé (mais c’est peut-être parce que le testeur n’est pas un gros joueur PC). À la manette, la prise en main est simple et immédiate.
Ce qui n’a rien d’étonnant finalement, puisque Fairy Tail : Beach Volleyball Havoc se joue à bien peu de touches. Vous aurez besoin du joystick de gauche pour déplacer votre personnage, de la touche A pour sauter, de X et Y pour rattraper la balle, taper, ou effectuer un lancer… et c’est tout. Quand on vous disait que le titre était limité, on ne plaisantait pas.
Le fait est que le gameplay est simpliste, et il est inutile d’y chercher une quelconque profondeur insoupçonnée : rien de plus n’est à attendre de Fairy Tail : Beach Volleyball Havoc que le strict minimum à ce niveau. Mauvaise chose ? Eh bien d’une certaine manière, non, puisque le fun est immédiat, et que l’on ne se perd pas en considérations stratégiques. Rattraper la balle et la renvoyer, ça sonne un peu débile, et ça l’est. Mais on parvient tout de même à prendre du plaisir dans ces joutes basiques.
Néanmoins, difficile de prendre du plaisir sur la durée, cela va de soi. Les matchs ont des règles très basiques, et la physique du titre est un peu aléatoire, mais saura faciliter la récupération de la balle, quel que soit le camp. Ce qui veut dire que, bien qu’elles soient extrêmement courtes pour le genre, les parties de volley tirent toutefois en longueur. Rien ne vient vraiment chambouler les matchs, malgré la présence de pouvoirs qui se déclenchent à intervalles réguliers.
Minimum syndical
Si ce n’est l’apparition de bonus, dès que l’un des camps marque, à attribuer à l’un de nos joueurs (le titre étant jouable en doublette ou en solo). Bonus qui ont bien un effet visuel marqué, et font réagir la balle de différentes manières, voire ajoutent des éléments sur le terrain pour compliquer la tâche adverse. Mais le résultat est un peu décevant, dans la mesure où les bonus / malus se ressentent finalement assez peu manette en mains.
Malgré tout, puisqu’il faut bien le souligner, on s’amuse sur Fairy Tail : Beach Volleyball Havoc. Sa proposition a beau être simpliste, il ne se moque finalement pas du joueur, en demeurant plutôt honnête. On nous a promis un jeu de volley dans l’univers de Fairy Tail, et c’est ce que l’on a eu, avec un beau casting en prime. Dommage qu’un unique mode de jeu soit disponible, avec une unique arène de surcroît. Cela étant, ledit mode de jeu se décline en quatre manières de jouer, en solo ou en multijoueur.
Et c’est clairement à plusieurs que le titre trouve tout son intérêt. En solo, on s’amusera trente minutes, à essayer tous les personnages et leurs spécificités, leurs pouvoirs respectifs étant plutôt bien retranscrits à l’écran. Mais l’ennui nous gagne vite. À plusieurs néanmoins, c’est autre chose, et on prend plaisir à se castagner, tant que les sessions ne sont pas trop longues. On notera d’ailleurs la présence d’un mode en local, qui demeure très appréciable. Reste qu’on attendait peut-être un peu plus.
A noter toutefois que, n’ayant pas pu connaître le prix avant de rédiger ces lignes, il ne sera pas pris en compte dans la note. On espère que Fairy Tail : Beach Volleyball Havoc sera proposé dans la même gamme de prix que Fairy Tail Dungeons, à savoir dans les 10 à 15 euros. Mais étant donné le contenu rachitique, au-delà de 8 euros, cela nous semble un peu trop cher payé. Cela étant dit, on peut passer au verdict.
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