Qu’il fait du bien de voir de la variété dans les adaptations de mangas en jeu vidéo en dehors des sempiternelles licences Dragon Ball, Naruto ou encore One Piece (non pas qu’elles soient mauvaises). Mais soyons honnête, une fois que l’on sort de ce carcan, les résultats sont assez moyens, voire pas bons du tout. On se souvient notamment des jeux Fairy Tail et Fairy Tail 2 qui n’ont pas brillé, en témoignent les tests que nous avons réalisé. Si on parle de ces deux exemples, c’est parce qu’une autre œuvre du mangaka Hiro Mashima se voit aujourd’hui adaptée en jeu vidéo, il s’agit d’Edens Zero. Développé et édité par Konami, cet action-RPG nous offre l’opportunité de (re)découvrir plusieurs événements marquants de l’œuvre originale avec la promesse d’inclure aussi du contenu et des quêtes exclusives. Malheureusement, l’histoire se répète encore une fois et ce titre est plutôt à ranger aux côtés des aventures de Natsu et ses compagnons…
Conditions de test : Nous avons testé le jeu sur PlayStation 5 durant un peu moins de vingt heures, le temps de terminer l’aventure principale, accomplir une partie des quêtes annexes et d’explorer le monde ouvert de Blue Garden. Précisons également qu’avant de lancer le jeu, nous ne connaissions absolument pas l’univers d’Edens Zero.
Sommaire
ToggleUn contenu ultra généreux
Le mode histoire d’Edens Zero reprend les événements tels qu’ils sont décrits dans l’œuvre originale en commençant par l’arrivée de Rebecca sur Granbell et sa rencontre avec Shiki. Les nouveaux venus dans l’univers ne seront de fait pas perdus pour comprendre et suivre le scénario. Notez tout de même qu’il faudra faire abstraction des premières minutes de l’aventure très confuses mêlant combats, dialogues et cinématiques sans rapports évidents et qui pourraient donner l’impression d’avoir loupé quelque chose. Le tout deviendra plus clair en progressant dans l’histoire, mais c’est une séquence dont on aurait facilement pu se passer, étant plus confuse qu’utile.
Comptez environ douze à quinze heures pour terminer la quête principale du jeu. Celle-ci se découpe en dix chapitres, chacun dédié à un arc du manga. L’œuvre intégrale n’est cependant pas couverte par le jeu. Seuls les arcs de la saga « Cosmos Sakura » sont ici dépeints, avec le dernier arc « Edens One » en guise de cliffhanger. Est-ce que la suite est prévue dans un DLC ou un second épisode ? Il faudra se montrer patient pour le découvrir.
Ne connaissant pas l’œuvre originale, nous ne pourrons pas vous affirmer si oui ou non l’adaptation du manga est fidèle, mais nous avons tout de même eu l’impression que tout allait parfois un peu trop vite. Les éléments clés semblent bien présents, mais il est fort probable que les événements plus mineurs de chaque arc aient été retirés du jeu. La narration reste tout de même plaisante et nous avons apprécié cette entrée dans l’univers d’Edens Zero.
Et ce n’est pas tout, en plus de son mode histoire, le titre nous offre un contenu annexe plus que généreux qui devrait vous occuper une bonne vingtaine d’heures supplémentaires. Il est ainsi possible d’explorer librement la planète Blue Garden. Ce « monde ouvert » que l’on qualifiera plutôt de très grande carte propose plusieurs biomes tels que des plaines, de la forêt, un désert, des montagnes enneigées et la ville principale de la planète.
L’exploration de ces différents lieux sera l’occasion de récupérer divers collectibles sous formes de notes permettant d’en apprendre un peu plus sur le lore de l’univers. Notez que récupérer ces notes est récompensé par l’obtention de jolies illustrations des personnages et des lieux de l’œuvre originale.
De très nombreuses quêtes annexes sont aussi à réaliser sur Blue Garden. Elles se divisent en trois groupes avec tout d’abord les quêtes de guilde. Au début de l’aventure, notre groupe d’aventurier est classé au rang E soit le rang le plus bas. Pour progresser, il faut (en plus de progresser dans l’histoire principale) accomplir ces quêtes de guilde. Elles sont scénarisées et exclusives au jeu bien que l’auteur ait été consulté pour l’écriture. Ne vous attendez cependant pas à de la grande narration, ces dernières sont assez pauvres avec peu de mise en scène (et aucun doublage).
En parcourant Blue Garden, on pourra également tomber sur des quêtes appelées « récits ». Sur la forme, ces quêtes annexes sont assez identiques à celles de la guilde, à la différence qu’elles font plus facilement intervenir les personnages secondaires de l’œuvre originale.
Enfin, il restera un gros paquet de quêtes « FEDEX » demandant au choix de vaincre un ennemi, protéger une personne, survivre un temps donné ou livrer des ingrédients. Rien de bien palpitant, mais un bon moyen d’obtenir de l’expérience et des ressources.
Vous l’aurez compris, Edens Zero offre un contenu annexe généreux, même s’il est assez pauvre en pur intérêt scénaristique. On ne pourra cependant que vous conseillez de vous y intéresser un minimum au cours de l’histoire principale, ne serait-ce que pour l’expérience et les pièces d’équipement obtenues, facilitant grandement la progression dans la trame principale.
Il est beau mon vaisseau
Après tous ces efforts et ces combats, Shiki et ses compagnons vont pouvoir faire des pauses bien méritées à bord de l’Edens Zero. Véritable QG, ce lieu, au-delà d’être le moyen de transport de notre équipe, va également être une pièce centrale dans notre aventure.
Au fur et à mesure de notre progression dans l’histoire principale, de nouvelles pièces et fonctionnalités vont se débloquer. Ainsi, on pourra se rendre dans les bains pour une amélioration des pouvoirs de nos personnages. C’est aussi là que l’on pourra participer à un mini-jeu type « Guitar Hero » pour obtenir des points à utiliser ensuite dans une boutique spéciale.
Restent la cuisine dans laquelle, en échange de quelques ingrédients, on peut réaliser de somptueux mets octroyant des bonus en combat ou du soin, ou encore les quartiers de l’équipage dans lesquels on pourra assister à des petites « tranches de vie » et au développement des relations entre les membres du groupe.
Enfin, on peut par ailleurs se rendre dans une pièce dédiée à l’équipement de nos personnages. Ici, il est possible de créer des accessoires purement visuels à équiper ensuite (oreilles de chat, épée dans le dos, etc.), et de modifier l’apparence de chaque personnage avec les tenues possédées sans impacter les statistiques de la pièce équipée. Sur ce point, Edens Zero nous offre un aspect très positif avec un vaste choix de tenues et accessoires permettant à tout le monde d’y trouver son bonheur.
Toujours dans cette même pièce, c’est là que nous allons pouvoir améliorer les armes et tenues pour obtenir de meilleures statistiques et être alors plus efficace lors des combats. Ce n’est pas la seule manière d’obtenir de l’équipement plus puissant puisqu’il est aussi possible d’en acheter dans les différentes boutiques du jeu. Malheureusement, lors de l’achat d’un équipement, il est impossible de comparer ses statistiques avec celles de la pièce équipée, causant parfois des dépenses inutiles.
Cependant, ce problème est un peu atténué par le fait qu’il n’y ait pas une multitude de statistiques à surveiller. En effet, seule la santé et les dégâts infligés sont à prendre en considération. D’autant qu’entre les personnages, il n’y a pas de classe ou de spécialisation particulière et que chaque équipement peut être équipé par n’importe qui (en fonction du sexe tout de même). Seules les armes diffèrent puisque chaque personnage dispose d’un type qui lui est propre.
Des combats un peu mous et des lacunes techniques
Edens Zero propose des combats en temps réels avec une prise en main assez simple. Notre équipe peut être composée au maximum de quatre membres (le choix est parfois imposé par l’histoire). Il est possible de changer de personnage à tout moment en combat, et chacun dispose d’un moveset et d’un gameplay qui lui est propre.
Par exemple, Shiki est un combattant au corps à corps tout comme Homura tandis que Rebecca ou Wize se jouent à distance. Du côté de la prise en main, on possède une attaque de base et deux spéciales, chacune assignée à sa propre touche. Si les possibilités sont assez pauvres au départ, il est possible de débloquer des améliorations et de nouveaux combos en progressant dans les arbres de compétences de chacun.
Malgré tout, on ne peut s’empêcher de trouver les affrontements de ce Edens Zero mous. La faute notamment à des adversaires qui ont tendance à vite devenir d’horribles « sacs à PV », mais surtout à des animations très rigides et des transitions entre les coups bien trop longues. Les ennemis plus puissants, et particulièrement les boss, offrent une expérience un poil plus intéressante. Bien qu’ils conservent l’aspect « sacs à PV », ils disposent de patterns d’attaques à mémoriser que nous avons trouvé assez variés entre chacun tout en étant originaux et bien réalisés.
En plus du moveset décrit plus haut, nos personnages ont encore deux cordes offensives à leur arc. La première, c’est un mode « boost » qui nous permet d’être plus rapide, plus puissant et plus résistant pendant un temps donné, tandis que la seconde est une attaque ultime. Chaque compagnon dispose de sa propre attaque ultime, et si les fans seront surement contents de retrouver les compétences tirées de l’œuvre originale, de notre côté, nous avons été déçus. Les attaques manquent de « punch » et on peine à ressentir la puissance, la faute à une animation trop pauvre techniquement.
C’est d’ailleurs le gros point noir du titre, il est en retard techniquement sur à peu près tous les niveaux. Déjà visuellement, le jeu est vraiment très avare en détails. Les environnements sont plats, ils manquent de richesse, de profondeur et de ce petit truc en plus pour nous faire voyager. Heureusement, les personnages restent assez réussis et respectent le chara-design du manga, y compris dans l’animation de leurs visages et expressions faciales.
Principalement visible dans l’exploration de Blue Garden, la distance d’affichage est catastrophique. Les ennemis et le détail des textures de l’environnement ne s’affichent qu’à quelques mètres seulement. Et on le répète, pour la pauvreté visuelle affichée, ce n’est absolument pas excusable.
On ne s’épanchera pas non plus sur le peu de modèles d’ennemis proposés, impliquant de fait un sentiment de copié-collé omniprésent. En revanche, on est bien plus critique envers la qualité des animations et de la mise en scène d’un autre temps proposées par le jeu. Le mode histoire s’en sort un peu mieux avec quelques mises en scène sympathiques, mais la globalité de l’expérience d‘Edens Zero repose sur des dialogues en champ-contrechamp avec des personnages figés sur place.
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