Parfois, il suffit d’un spin pour se dire qu’on est foutu. CloverPit est ce genre de jeu. On y entre pour “essayer vite fait” et on en ressort trois heures plus tard, le regard vitreux, le cœur battant, comme si on venait de perdre au casino de sa propre vie. Mais pour moins de 10€, ce roguelike hypnotique mérite-t-il vraiment qu’on lui sacrifie son sommeil et sa santé mentale ?
Sorti sur PC (9,99€ sur Steam), le jeu du studio indépendant Abiding Bridge et édité par Future Friends Games reprend les codes du roguelike et les transpose dans une mécanique de machine à sous infernale. Le résultat ? Un mélange hyper addictif, parfois frustrant, mais souvent euphorisant.
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TogglePayer ou mourir
CloverPit réussit un petit exploit : faire d’une mécanique de machine à sous un roguelike étonnement riche. Chaque spin devient une partie d’échecs avec le destin. Le principe est simple : vous devez payer vos dettes avant que la sentence, c’est-à-dire le game over, ne tombe. Point. Et pour ça, vous n’avez qu’une seule arme : une machine à sous maléfique.
Pour y parvenir, vous achetez des “porte-bonheur” qui interagissent entre eux. Et c’est là que la magie opère : des dizaines de synergies, parfois farfelues, parfois brillantes, transforment chaque run en laboratoire de builds improbables. Quand un build fonctionne, l’effet est jouissif. La machine explose de multiplicateurs, les gains s’empilent et l’adrénaline monte.
Ce n’est pas seulement un jeu de stratégie probabiliste, c’est aussi une expérience sensorielle. Visuellement austère, oppressante, CloverPit enferme le joueur dans une atmosphère carcérale où chaque spin est une question de survie. La dette plane comme une ombre, rappel constant que l’échec n’est jamais loin. Résultat : le jeu met une pression étonnante pour un « petit » roguelike. On se surprend à retenir son souffle devant un résultat, à sourire nerveusement quand la chance tourne, à maudire son écran quand la machine refuse de coopérer.
Un gameplay qui tient du jackpot
Chaque run consiste à atteindre un quota d’argent fixé pour éviter la sentence. Plus vous avancez, plus le montant grimpe, et plus la tension monte. Ce qui semblait être une partie tranquille se transforme rapidement en course contre-la-montre où chaque spin devient vital.
Le cœur du gameplay repose sur les porte-bonheur qui s’additionnent et interagissent entre eux. Certains augmentent les gains d’un symbole particulier, d’autres augmentent votre chance, d’autres encore changent carrément les probabilités d’apparition. L’ensemble donne une profondeur insoupçonnée : CloverPit n’est pas juste “une machine à sous déguisée”, c’est un terrain d’expérimentation mathématique et stratégique.
C’est là que CloverPit brille. Au début, on se contente de poser un ou deux porte-bonheur et de prier pour que ça passe. Mais rapidement, le jeu révèle toute sa richesse : les combinaisons créent des builds complètement différents. Un build centré sur les trèfles et les multiplicateurs peut vous donner une machine infernale qui explose le compteur. Un autre build basé sur les symboles rares, comme les 7, devient une loterie ultra risquée : tout ou rien. Et parfois, un build bancal se révèle être un coup de génie, grâce à un bonus inattendu.
Quand un build fonctionne, l’effet est jouissif. On assiste à une cascade de gains, à un écran saturé de bonus. Mais attention : le hasard n’est jamais loin et la moindre mauvaise série peut vous ramener brutalement sur terre. C’est peut-là l’une des faiblesses du titre : même avec un bon build, la chance reste maîtresse et certaines runs finissent en frustration pure. Par ailleurs, le titre aurait besoin d’un rééquilibrage : certains builds sont tellement puissants qu’ils éclipsent tout le reste, d’autres sont trop faibles pour valoir le coup.
La répétitivité : le cycle infernal
Alors oui, CloverPit peut devenir répétitif. Mais c’est une répétitivité addictive : le même décor, les mêmes mécaniques, les mêmes spins… et ce bruit que fait la machine à sous quand elle est activée… Comme un joueur qui rejoue toujours les mêmes numéros au loto en espérant que “cette fois, ça va tomber”.
C’est la malédiction des roguelikes, mais ici, elle prend une tournure particulière : chaque run ressemble à la précédente, mais la promesse d’un build miracle ou d’une combinaison encore inconnue suffit à vous rattacher à la machine. Une boucle infernale où on râle en même temps qu’on replonge.
Comptez 20 à 30 heures pour terminer CloverPit. C’est la durée qu’il faut pour tester un bon paquet de builds, débloquer la majorité des porte-bonheur et découvrir une partie des secrets du jeu. Et si vous êtes du genre à ne jamais quitter la table tant que le casino est ouvert, la chasse aux succès vous tiendra pour quelques heures supplémentaires.
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