Sortie le 9 octobre 2025 sur toutes les plateformes, Bye Sweet Carole est le nouveau projet du studio italien Little Sewing Machine. Le titre fascine depuis son annonce, grâce à sa direction artistique entièrement dessinée à la main, rappelant incontestablement les classiques de l’animation de Disney, le rendant singulier dans le monde moderne. Sous son esthétique horrifique, le jeu tente de s’imposer comme une œuvre singulière dans la jungle des jeux narratifs. Mais derrière cette ambiance originale et sa beauté artistique, se cache un soft souffrant de répétitivité et d’un rythme avec beaucoup de temps morts.
Conditions de test : Nous avons joué au titre pendant 9h sur PC, dont la majorité du temps en mode portable sur le Steam Deck de Valve, à partir d’une version envoyée par l’éditeur.
Carole aux pays des cauchemars
L’histoire de Bye Sweet Carole prend place dans une Angleterre du début du XXe siècle, plus précisément l’orphelinat de Bunny Hall cachant de nombreux mystères horrifiques, et ce pendant le mouvement des suffragettes qui commence à transformer la société. Le titre de Chris Darril nous met dans la peau de Lana Benton, à la voix insupportable et surjouée, une jeune orpheline à la recherche de son amie disparue Carole Simmons.
Cette enquête va très rapidement conduire notre protagoniste dans un monde parallèle au sien. Un environnement bien plus dangereux et effrayant nommé Corolla, où les monstres anthropomorphes sont omniprésents. Notre chère Lana est donc transportée dans ce conte aux mille cauchemars visuellement somptueux, mais où le rythme souffre d’une certaine longueur (ce qui se ressent surtout dans le gameplay), avec des chapitres semblant interminable à parcourir. L’histoire peine également à se lancer et à se renouveler, malgré la richesse de cet univers s’ouvrant à nous.
Sous son ambiance oppressante, rappelant rapidement l’univers d’Alice au pays des merveilles, Lana mène une véritable course contre-la-montre pour lever le voile sur la disparition de Carole. Les souvenirs de cette dernière sont au cœur de l’intrigue dans ce monde totalement corrompu et fragmenté. L’innocence s’efface petit à petit au profit de monstruosités remémorant certaines visions tordues d’un Little Nightmares.
Bye Sweet Carole ne tombe pas dans la facilité du jump scare et installe une tension à travers sa direction artistique et ses décors grisâtres et mélancoliques. Parfois même un peu trop, donnant une impression de vide et le sentiment de parcourir des décors sans âme lors de certains chapitres. Une oppression qui atteint ses limites rapidement, jusqu’au dixième et dernier acte, puisque le jeu écume quelques difficultés pour maintenir la peur jusqu’à sa fin, en plus d’un rythme lourd.
La beauté artistique ne fait malheureusement pas tout
Bye Sweet Carole est un véritable hommage aux productions vidéoludiques des années 90, mélange de jeux d’aventure avec un fort aspect narratif combiné avec un jeu de plateforme. Mais malheureusement, le côté plateforme n’est pas le point que nous retiendrons du titre, tant ces phases de gameplay sont hasardeuses avec une hitbox plus que médiocre. En plus d’avoir une caméra d’une certaine lenteur, son angle étant également très peu intuitif à un point où la zone d’atterrissage n’est pas visible. Notamment lors de certaines séquences de wall jump, où nous prions corps et âme pour ne pas voir Lana louper son saut entre deux murs et venir s’écraser comme une crêpe au sol.
Le soft de Little Sewing Machine se découpe en une dizaine de chapitres, tel un conte d’environ 8h, mais où l’enchaînement de ceux-ci devient rapidement compliqué, au vu de leur ressemblance et de leur longueur. En effet, ces derniers se composent de couloirs à parcourir et d’énigmes à résoudre, dont certaines demandent plus de réflexion que d’autres, sans pour autant être insurmontables, et heureusement, car ce n’est pas forcément le but recherché lorsque nous voulons jouer à ce type de production.
Durant nos différentes péripéties à travers Bunny Hall ou Corolla, différents ennemis viendront nous barrer la route pour nous empêcher d’avancer dans la résolution des différents puzzles. Ou plutôt, nous devrions évoquer le seul et unique véritable ennemi majeur du soft, M. Kyn. Ce dernier prenant l’apparence de plusieurs entités étant, pour le coup, toutes très recherchées dans leur design, accentuant encore et toujours l’un des points fort du titre, sa direction artistique.
Bien que chaque ennemi arbore un style visuel différent et soigné, ils ne sont pas un obstacle insurmontable pour Lana. On les rangera dans l’armoire à monstres intéressants visuellement, mais dont l’absence de menace les rend inutiles. En effet, ces derniers sont tous basés sur la même boucle de gameplay, consistant à poursuivre Lana pour l’empêcher d’avancer dans la résolution des puzzles, tel un Mr.X en puissance qui pourchasse un certain Léon dans un commissariat. Sauf que malheureusement, les esquiver se fait sans une once de difficulté, leur hitbox et leur lenteur ne les aidants pas à être une véritable menace pour Lana, d’autant plus que nous pouvons les traverser sans souci. De plus, le jeu manque de bruitages sonores qui, d’ordinaire, accentuent le stress chez le public.
Cependant, il est bon à noter que Bye Sweet Carole essaye à plusieurs reprises de renouveler le gameplay, en implémentant des nouvelles transformations et personnages. Sans être révolutionnaire, ces derniers amènent une légère impression de fraîcheur, manette en main dans la résolution des énigmes, notamment la tête de M.Baesie qui est insensible à la douleur lui permettant de traverser le feu, ou de s’électrocuter pour alimenter des générateurs. Des transformations et des personnages qui ne sont clairement pas révolutionnaires dans le paysage vidéoludique, mais qui nous changent de Lana le temps de quelques minutes.
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