À l’instar de Pac Man, Bomberman est devenu avec le temps un véritable monument du jeu vidéo. Il faut dire que, bien que la licence s’essouffle depuis quelques années (ce que ne démentira pas le décevant Super Bomberman R), le bougre a été porté à toutes les sauces depuis sa toute première apparition. Il n’en fallait pas plus pour que les émules pleuvent au fil des années, bien qu’elles restèrent chaque fois plutôt discrètes. Dernière en date, Bombslinger, un titre indépendant qui reprend de loin le concept de ce bon vieux poseur de bombe, tout en ne manquant pas d’y apporter de subtiles modifications.
Direction le Western Spaghetti
On connaît tous Bomberman et son concept classique mais efficace, faisant principalement la part belle aux affrontements multijoueurs, ainsi que son univers relativement générique mais tout à fait sympathique. Ainsi, lorsque l’on aborde le cas d’un titre en reprenant la recette, on a vite fait de craindre que les différences avec le modèle ne soient que superficielles, pour ne pas dire invisibles. Heureusement, dans le cas de Bombslinger, c’est tout le contraire, et ce n’est évidemment pas pour déplaire.
D’un coté, le titre de Mode4 et Plung In Digital est pourvu d’un univers plutôt original, puisqu’il prend place dans une sorte de western teinté çà et là d’éléments qui détonnent, notamment quelques détails steampunk. Un mélange agréable qui n’est pas sans rappeler les Steamworld de Image & Form, tout particulièrement Dig et sa suite. Bien que, pour le coup, oubliez les robots, et dites bonjour à un bestiaire complètement barré, composé à la fois de paysans armés de fourches que de boucs en colère. Quant à son postulat, Bombslinger vous propulse dans les bottes d’un vieux cow-boy dont la femme et la ferme viennent d’être réduites en cendres par d’anciens compagnons d’arme. Rien de très original, ni de bien emballant, et finalement on s’en moque un peu, puisque c’est la seule bribe de scénario à laquelle nous aurons droit au cours de cette courte mais intense aventure dans le far west.
Jeu indépendant oblige, du moins en théorie, au-delà de son univers sympathique, le titre ne nous décollera jamais vraiment la rétine, puisqu’il reprend cette bonne vieille vue du dessus dont on a l’habitude avec Bomberman. Le tout servi avec des graphismes old school qui rendent cependant plutôt bien grâce à une direction artistique réussie, en dépit d’un aspect général assez pauvre. Heureusement, les divers niveaux changent beaucoup d’ambiance, tout particulièrement vers la fin du jeu. Il est finalement simplement dommageable que les combats de boss ne soient pas mis plus en valeur par une mise en scène ou des arènes moins banales…
Un concept magnifié
Mais c’est surtout via son concept que le titre se démarque. En effet, s’il reprend de loin la recette d’un Bomberman donc, il propose toutefois un mode de jeu principal axé aventure, qui ne sera pas sans rappeler de bons souvenirs aux joueurs de Tournament sur Game Boy Advance. Dans celui-ci, il faudra évoluer dans des nivaux générés aléatoirement, à la manière d’un Pokémon Donjon Mystère, au travers desquels il sera possible de dénicher toutes sortes de bonus, mais aussi de tomber sur pléthore d’ennemis près à en découdre, le tout en n’oubliant pas de monter de niveau pour obtenir diverses améliorations.
La particularité de cette façon de faire, c’est que chaque partie est véritablement différente, au point que vous risquez de ne pas tomber sur le même boss en recommençant de zéro, d’obtenir des améliorations différentes en gagnant de l’expérience, ou encore la taille de chaque niveau peut varier du simple au quintuple. De quoi permettre un potentiel de rejouabilité conséquent, malgré la très faible durée de vie du titre en ligne droite, se limitant à une petite heure d’acharnement. Par ailleurs, sa difficulté ne sera pas sans poser problème, notamment à cause d’ennemis ayant troqué les bombes contre des armes à feu pouvant vous allumer à distance…
Et ne vous y trompez pas, orientation old school oblige, en cas de décès Bombslinger ne vous fera pas le plaisir de vous laisser recommencer votre niveau avec tous les items acquis jusque-là. À l’instar de bon nombre de titres 8 ou 16 Bit, la mort signifiera le retour à la case départ, dépourvu de munition, d’arme, de bonus, et même de magot. Il faudra donc parfois avancer à tâtons dans son aventure pour le moins ardue, histoire de ne pas devoir recommencer sans cesse, ou dilapider ces deniers durement gagnés en potions de santé.
Bien entendu, que serait un Bomberman-Like sans son mode multijoueur ? Et c’est malheureusement là que se situe le petit bémol de ce titre indépendant, au delà de son prix un poil élevé si vous voulez mon avis. En effet, la section Bataille, de son petit nom, ne propose que deux modes de jeu, qui n’ont absolument rien d’original, puisqu’il s’agira bien évidemment de se castagner à plusieurs, et uniquement en local de surcroît. Vous allez certainement me dire qu’il en va de même pour la grande majorité des Bomberman et de leurs émules, et vous auriez raison. Mais n’est-on pas en droit d’attendre un peu plus d’originalité à ce niveau, surtout provenant d’un jeu essayant de renouveler les codes du genre ?
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