Avec Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian, les joueurs ont droit à deux épisodes de la série Atelier en 2025. Si Atelier Yumia: L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée incarne de nouvelles ambitions et trace l’avenir de la franchise, Resleriana adopte une approche plus nostalgique et traditionnelle. Le titre reprend l’univers du jeu mobile Atelier Resleriana: Forgotten Alchemy and the Liberator of the Polar Night, fermé en mars dernier, et se présente aussi comme un hommage aux différents opus de la saga, réunissant de nombreux personnages emblématiques pour séduire les fans de longue date. Mais vaut-il la peine de replonger dans un nouvel Atelier si l’on a déjà bien écumé Yumia ?
Conditions de test : nous avons terminé le jeu sur PS5 et effectué la majorité des quêtes annexes. Nous avons également débloqué la quasi-totalité des recettes.
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ToggleLe Super Smash Bros. Atelier
L’histoire d’Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian débute dans la paisible ville de Hallfein, autrefois prospère grâce au commerce et à l’exploitation minière. Un jour, une catastrophe mystérieuse frappe la cité : une brume rouge recouvre les lieux et fait disparaître la majorité de ses habitants. Isolée, Hallfein est alors déclarée zone interdite. Des années plus tard, deux jeunes gens décident de revenir sur ce territoire marqué par la tragédie. Rias Eidreise souhaite redonner vie à la boutique de son grand-père, disparu lors de la catastrophe, tandis que Slade Clauslyter cherche à percer les secrets des objets laissés par son père, dont un mystérieux Geist Core, une pierre réagissant à d’antiques mécanismes disséminés dans la ville.
Leur rencontre les mène à la découverte d’un Atelier caché, lié aux mystères de la région. Tous deux décident alors d’aider à la reconstruction de Hallfein grâce au pouvoir de l’alchimie. Le jeu déroge légèrement à la tradition de la série, qui introduit d’ordinaire une nouvelle protagoniste, en mettant en avant un duo. Un choix qui n’est pas totalement inédit, puisque Atelier Escha & Logy: Alchemists of the Dusk Sky avait déjà adopté cette dynamique. Reste que Rias incarne bel et bien l’alchimiste de cet opus, même si sa progression manque un peu de subtilité avec une évolution assez rapide.
La relation entre Rias et Slade apporte une touche de nouveauté, mais la narration demeure assez simpliste et peine à réellement captiver. En réalité, ce contexte multidimensionnel sert surtout de prétexte à un vaste crossover rassemblant de nombreux personnages issus des précédents épisodes. Progressivement, l’équipe de six personnages principaux s’étoffe avec des figures bien connues, jusque dans les débuts de la franchise. On retrouve ainsi Raze (Mana Khemia), mercenaire venu prêter main-forte, la magicienne Wilbell (Atelier Ayesha), ainsi que deux héroïnes emblématiques : Sophie et Totori. Si les explications scénaristiques de cette réunion restent parfois floues, le groupe profite d’une belle dynamique et de personnalités suffisamment marquées pour enrichir l’évolution du duo principal. À côté de ce noyau, d’autres visages familiers font leur apparition, comme Ryza, Ayesha, Logy ou encore Resna, issue du jeu mobile.
Il faut toutefois reconnaître qu’un néophyte risque de passer à côté d’une partie des références sans avoir parcouru les épisodes précédents, d’autant que le jeu est très bavard, parfois trop pour son bien. Toujours est-il que l’on conserve cette atmosphère bienveillante qui fait le charme de la série avec un ton léger, idéal pour se détendre sans trop réfléchir. Par contre, il est dommage de ne pas avoir bénéficié d’une traduction française pour ce titre, alors que Yumia y a eu droit.
Une ville à reconstruire
Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian revient à une formule plus traditionnelle, avec de l’exploration pour récolter des ressources, des combats au tour par tour et, bien sûr, de l’alchimie. Exit le monde ouvert introduit dans Atelier Yumia, place à des zones cloisonnées avec des biomes distincts. À cela s’ajoutent les « Dimensional Paths », qui transforment l’expérience en Dungeon Crawler où il faut gravir des étages pour atteindre un boss, chaque victoire permettant de remplir une page du livre vide de Slade, qui débloque progressivement des recettes secrètes d’alchimie.
L’alchimie reprend une place centrale avec le système de « Gift Color Synthesis ». Concrètement, il s’agit d’associer des ingrédients selon une recette, de relier leurs Gift Colors (chaque ingrédient dispose d’une paire de couleurs positionnées à gauche et à droite de la ligne de synthèse) afin de transférer des traits, puis d’optimiser la préparation via des emplacements additionnels qui boostent les effets. Certaines combinaisons permettent même de “transformer” la recette pour débloquer de nouveaux objets. Le système se révèle rapidement addictif, en encourageant l’expérimentation et la recherche du mélange parfait.
S’il faudra consacrer de longues heures de grind pour obtenir les objets adéquats, la récolte en elle-même reste très simple. Un coup de lance ou de bâton suffit à ramasser automatiquement les ressources aux alentours. Le vrai défi est de dénicher des ingrédients dotés des bons traits (bonus d’attaque, critique, poison, paralysie, etc.). Heureusement, les « Dimensional Paths » permettent de croiser aléatoirement des fées dans les environnements. Celles-ci offrent systématiquement un choix entre trois bonus : amélioration des traits d’objets, regain de PV pour l’équipe, ou encore d’autres effets ponctuels. Elles peuvent même être recrutées pour aider à gérer la boutique.
En effet, l’autre grand pan du jeu est la gestion de l’échoppe de Rias, héritée de son grand-père. On y vend ses synthèses afin de générer des bénéfices, utilisés pour acheter de nouveaux ingrédients ou recettes, mais surtout pour investir dans la mairie et faire progresser les cinq quartiers de la ville. Ces investissements modifient l’apparence d’Hallfein, débloquent de nouveaux marchands et ajoutent du contenu annexe. Les fées recrutées peuvent d’ailleurs être assignées à l’une des trois tâches (ménage, gestion, ventes) afin de booster encore les gains d’or.
C’est dans les vieux pots…
Ce lien organique entre alchimie et reconstruction est indéniablement une excellente idée. La boutique donne un sens économique aux synthèses et rythme la progression urbaine. Ainsi, cette gestion apporte véritablement un caractère unique à Atelier Resleriana dans l’histoire de la série.
En matière de combat, le titre reste sur une formule assez classique, mais efficace. Gust abandonne le système en temps réel exploré dans Atelier Yumia pour revenir à un affrontement strictement au tour par tour, accentuant ce retour aux racines qui devrait séduire les fans de longue date. Lors d’un combat, chaque personnage dispose d’options familières : attaque de base, compétence (consommant des points TP) ou utilisation d’objets. Ces derniers, fabriqués via l’alchimie, héritent souvent de traits transmis par les ingrédients, rendant leur usage tactique puisque certains peuvent déclencher des effets bonus ou des synergies. Une barre d’initiative permet d’anticiper l’ordre des actions et les effets de buffs ou débuffs à venir, un système qui évoque notamment The Legend of Heroes pour les connaisseurs.
Pour dynamiser ces affrontements, Gust a intégré un léger élément de timing. A l’approche d’une attaque ennemie, un appui précis permet de bloquer (ou réduire) les dégâts, voire d’éviter certaines altérations d’état. Mais la vraie nouveauté repose sur le système de « Unity ». Chaque action (attaque, compétence ou objet) génère des points qui remplissent une jauge, permettant ensuite d’exécuter des attaques combinées. Plusieurs personnages (deux ou trois) peuvent ainsi agir dans une même séquence ou prolonger une chaîne d’actions. Mieux encore, certaines combinaisons débloquent des effets bonus spectaculaires. Par exemple, deux bombes lancées consécutivement invoquent une attaque de feu prenant la forme d’un phénix. Le positionnement (trois personnages en avant, trois en arrière) influence aussi l’activation de ces combos et la possibilité d’appeler un renfort en milieu de tour.
Reste que la difficulté générale se révèle assez faible, à l’exception d’un brutal pic face à un duo de boss particulièrement coriaces, l’un des rares moments où l’on se retrouve réellement à chauffer le chaudron pour optimiser ses armes, équipements et objets offensifs. Ce retour aux sources s’accompagne toutefois d’un léger downgrade graphique par rapport à Yumia. Si les modèles de personnages et la palette de couleurs demeurent soignés, les environnements affichent un rendu plus daté, proche de l’ère PS4, avec des décors parfois pauvres en détails. Les habitués de la série ne seront pas dépaysés, mais on pouvait espérer mieux visuellement.
Côté audio, la bande-son signée Gust conserve l’ADN de la licence, alternant entre morceaux paisibles pour l’exploration et compositions plus intenses pour les combats. Les doublages japonais sont solides comme toujours, mais aucune option en anglais n’est proposée cette fois.
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