Dans les productions québécoises pullulant dans l’industrie vidéoludique, un certain Zorya: The Celestial Sisters est sorti le 17 février dernier sur PC. Développé par Madlife Divertissement, le titre nous immerge dans un univers où nous contrôlons deux sœurs célestes avec Ayu et Solveig. Le tout, dans un gameplay orienté casse-tête en coopération, tout en proposant une jouabilité différente d’une protagoniste à l’autre. Très alléchant sur le papier, le soft ne l’est pas tout autant dans la pratique.
Conditions de test : Nous avons joué et terminé toutes les constellations de Zorya: The Celestial Sisters en coopération en 6h de jeu. Cette durée de vie ne comprend évidemment pas tous les collectibles à récupérer sur les différents niveaux. Le titre a été testé sur PC principalement à la manette avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Sommaire
ToggleDeux sœurs céleste en froid…
Le pitch de Zorya: The Celestial Sisters est on ne peut plus basique. Le titre raconte l’histoire de deux sœurs célestes soit l’une du soleil nommée Solveig, et l’autre se prénommant Aysu, la divinité de la lune. La première devra donc aider Aysu à retourner dans les cieux après son exil et de très mauvaises rencontres afin de rétablir l’ordre, et ainsi permettre à Aysu de récupérer ses pouvoirs disséminés sur Terre.
Qu’on se le dise, à aucun moment le soft ne nous emballera sur sa narration, très plate et disposant de cinématiques que l’on a plus envie de passer qu’autre chose. Honnêtement, mis à part la plupart des illustrations dans les cinématiques qui disposent d’un assez bon coup de crayon et grouillant de détails sympathiques, le reste ne sera finalement qu’assez anecdotique.
Autant dire que le résultat est franchement décevant, d’autant que les doublages horribles du soft n’aident absolument à s’attacher à nos deux sœurs, qui tomberont bien vite dans l’oubli. Cela dit, outre la trame extrêmement oubliable et avec des moments assez peu marquants, la direction artistique est plaisante. Le côté mignon tout plein du soft mélangeant graphismes 3D et habillage un poil crayonné remonte le niveau d’une écriture bougrement faiblarde.
… Pour deux gameplay et un principe rébarbatif
Sur le point gameplay, le bébé de Madlife Divertissement nous propose deux jouabilités totalement différentes. Effectivement, la jouabilité de Solveig se présentera en vue-du dessus. Cette dernière aura la faculté de faire bouger le temps, et ainsi faire pivoter le soleil et donc les ombres, afin de permettre à Aysu de passer d’ombre en ombre. Egalement, la bougresse pourra utiliser le rayon du soleil pour activer divers mécanismes ou étourdir les quelques gardes voulant du mal à Aysu. Il faut bien l’avouer, si l’originalité du gameplay est présente, celle-ci se révèle vite très rébarbative, le joueur étant plus spectateur qu’acteur dans la progression d’Aysu car vous n’aurez qu’à faire bouger le temps en faisant pivoter le soleil ni plus ni moins, voire activer quelques mécanismes. D’ailleurs, même la caméra est ici complètement imbuvable et mal fichue, entrainant une lisibilité discutable.
En somme, aucune évolution n’est donc présente dans la jouabilité et c’est bien dommage, comme le gameplay d’Aysu. En choisissant cette protagoniste, le soft prend la forme d’une vue troisième personne où vous devez avancer d’ombre en ombre sans vous faire toucher par la lumière du soleil, qui vous élimine en un seul coup. Notre sœur céleste peut également utiliser le pouvoir du vent pour repousser les gardes, et ce sera tout ce qu’elle peut faire. Ici, on retrouve donc un gameplay plateforming plus traditionnel, mais entaché hélas par des imprécisions dans la maniabilité rigide qui gâche significativement l’expérience de jeu, surtout quand le titre demande de la précision pour progresser à travers les diverses ombres.
Autant dire que malgré la complémentarité des deux gameplay, Zorya: The Celestial Sisters ne parvient jamais à nous emballer à cause de ses nombreux défauts, mais aussi de sa redondance et répétitivité extrême. Concrètement dans chaque niveau, votre but sera de récupérer une essence de la nuit, et ainsi passer au puzzle suivant. Dans le fond, les puzzles mélangeant ombres et lumières restent relativement bien travaillés et arrivent parfois à proposer quelques mécanismes à activer pour faire progresser l’autre joueur. Seulement voilà, on en revient au même problème : le sentiment de progression et d’évolution dans le gameplay est totalement nul. Qui plus est, le level-design nous force même des fois à tricher pour finir le puzzle et récupérer ladite essence de la nuit. De plus, quelques bugs qui viennent faire irruption, obligeant le joueur à relancer le niveau. En somme, l’ennui sera bien présent dans les compartiments du jeu, et le soft aurait mérité mieux dans son peaufinage.
Autant dire que ce n’est pas la joie mais au moins, la durée de vie saura plus ou moins nous contenter. Comptez entre 6 et 7 heures pour voir le bout des nombreux puzzles de Zorya: The Clestial Sisters, sans vraiment atteindre le 100 % sur ceux-ci. C’est une bonne durée de vie dans l’absolu, et sachez que le titre dispose même d’un pass payant pas trop cher – 19,99 € -, permettant aux joueurs le possédant d’inviter un de ses amis à jouer avec lui gratuitement. Cela permet ainsi de payer le jeu complet une seule fois pour les deux joueurs, comme le fait assez souvent le studio Hazelight avec No Way Out, voire plus récemment It Takes Two. Le geste est plus que louable mais qu’on se le dise, le titre ne sera pas plus palpitant que cela, et l’absence de vrais serveurs permettant de jouer avec de parfaits inconnus se fait ressentir.
D’autant qu’évidemment, si vous n’avez pas d’amis pour la coopération hors ligne, il vous sera bien délicat de jouer au titre de Madlife Divertissement car contrôler Aysu et Solveig en même temps peut rapidement devenir impossible pour résoudre tous les puzzles du soft. De même que si vous n’avez personne pour jouer en ligne dans votre liste d’amis Steam, l’impossibilité de voir le plein potentiel du titre sera de la partie, et vous forcera donc à finalement jouer seul, pour le résultat évoqué auparavant.
Eclaircie dans la technique, orage dans la bande-son
Dans son aspect purement graphique, le titre de Madlife Divertissement n’est pas si vilain tout compte fait. Le soft se dote de quelques textures pour le moins agréables, et la plupart des effets d’ombres et de lumières sont globalement réussis comme le cycle jour/nuit du pouvoir de Solveig. Ce côté là a été vraiment soigné, même si l’on tiquera forcément sur des animations étranges et peu naturelles mais également un moteur graphique un peu dépassé, ne nous impressionnant pas plus que ça techniquement parlant. Néanmoins, le titre tourne au moins convenablement même sur les petits configs.
Hélas, nous allons par contre terminer sur une assez mauvaise note, avec son sound design. Entre des doublages vraiment exécrables, en passant par des musiques de six notes qui vous tapera très vite sur le système, Zorya: The Celestial Sisters n’est pas si céleste que ça sur sa bande-sonore. En clair, ce sera un point que l’on oubliera très, très vite dans la production de Madlife Entertainment, qui aurait pu avoir largement mieux.
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