Test Umiro – Tracer des destins d’un geste
Par Marc Pjc
Ce sera la petite équipe de Diceroll Studios à l’origine d’un groupe d’étudiants qui propose ce titre épaulés par l’éditeur Revolver Digital qui pour le coup change de ses registres afin de proposer un jeu concocté avec soin. Pour un prix allant de 3 à 4 euros et si vous cherchez un jeu mignon qui vous sortira des sentiers battus : Umiro a ce qu’il faut pour faire oublier notre quotidien le temps d’une petite série de casse-têtes qui demandent de l’attention et du timing pour déjouer les pièges présents à chaque nouveau niveau. À noter qu’il s’agit du premier jeu de ce jeune studio qui aura remporté déjà quelques prix depuis 2016 notamment au Tokyo Game Show.
La confiance sur le bout du doigt
Le principe est très facile d’accès : le jeu se présente sous forme de tableau où tous les éléments s’y trouvent où il faudra accompagner Huey (puis Satura) à récolter les cristaux pour retrouver leurs mémoires. Les deux écoliers se réveillent dans le monde d’Umiro sans savoir comment ils s’y sont retrouvés. De plus, leur lien d’amitié se retrouve affecté par une amnésie qui semble les avoir touchés tous les deux. De caractères bien différents, il leur faudra coopérer pour trouver la sortie de ce monde diablement enchanteur pour les yeux. La seule manière de retrouver la mémoire sera de récolter des cristaux spéciaux qui viendront redonner de la couleurs aux souvenirs des deux enfants. Le seul écueil à cette quête toute simple sera de déjouer les pièges de plus en plus corsés dans des niveaux labyrinthiques évolutifs. Bien qu’Huey et Satura se retrouvent dans des lieux qui leurs sont familiers, la coordination de leurs déplacements est l’élément clef de la réussite pour parvenir à bout des niveaux et espérer redonner à Umiro son éclat originel et au passage retrouver la mémoire.
La prise en main d’Umiro est enfantine, un vrai régal !
En effet, pour aider les deux enfants à s’en sortir, il faudra préalablement tracer leur parcours dans le niveau en anticipant les mouvements des potentiels dangers qui vous barrent la route afin d’atteindre un cristal bleu ou rouge (balises), selon le code couleur du personnage, recelant les mémoires perdues. Un cristal jaune optionnel au dénouement du jeu se trouve dans chaque niveau faisant office de collectible débloquant un niveau bonus. Les deux personnages se déplacent en tandem : synchroniser leurs actions est vital pour libérer le passage pour l’un ou l’autre jusqu’à atteindre une synchronisation parfaite permettant d’accéder au niveau suivant. L’histoire d’Umiro reprend de ses couleurs, dévoilant les péripéties oubliées par les protagonistes jusqu’au dénouement final de leur histoire.
L’influence graphique du fameux « Monument Valley » est palpabe
L’histoire est décomposée en 4 chapitres chacun découpés en 10 niveaux avec un niveau bonus par chapitre à condition d’avoir récupéré tous les cristaux jaunes du chapitre entamé. Le onzième niveau est plus difficile que tout le reste précédemment rencontré, le gameplay reste identique aux niveaux précédents et à venir. Au premier abord, la recette du puzzle-game d’Umiro semble être du grand classique, cependant, la formule change car une fois Satura dans l’équipe, les deux personnages se déplacent à l’unisson d’où l’intérêt de porter toute l’attention sur la planification de leur cheminement. Une fois leur trajectoire établie, le bouton « Play » en bas de l’écran permet aux deux enfants d’avancer et de suivre le chemin dessiné au doigt ou à la souris selon le support choisi.
Attention aux obstacles !
La difficulté s’accentue par la présence de pièges statiques ou en mouvement. En effet, des sphères noires, des fumées toxiques, des boutons pressoirs à usage unique dégageant la voie et les parcours labyrinthiques pourront stopper net le cheminement des jeunes protagonistes demandant de reprendre sa stratégie depuis le début ou depuis un cristal balise faisant office de point de contrôle. Comme dit précédemment, le timing est essentiel au bon déroulement de leur parcours, il se peut que le chemin tracé soit le bon mais qu’il ait été activé trop tôt ou trop tard. Les objets en mouvement sont la principale bête noire du jeu, en effet leur trajectoire est continue et impossible de d’enclencher une pause pour faire patienter nos personnages. Il faudra faire preuve d’astuce pour temporiser les mouvements de Huey et Satura pour les mener à bon port sans percuter d’obstacles. Le chemin pourra être rectifié partiellement ou totalement en cas d’échec histoire d’échafauder un plan B peut-être plus long mais plus sûr.
Une esthétique onirique
Umiro possède de très jolis visuels sobres et modernes à la fois. Les premiers pas dans cet univers gris dépourvu de couleurs prendra vie à partir des premiers tracés et à l’activation des cristaux parsemés sur les 40 tableaux du jeu. Les couleurs vives et douces à la fois, rappellent les résultats de dessins à l’aquarelle obtenant une palette de couleurs très larges et chatoyantes. De la bonne humeur se dégage des tableaux une fois colorés, un message crypté positif est relaté au travers de ces tableaux dépeints avec grand soin rien que pour le plaisir des yeux. Les petits détails reprennent de la vie avec l’ajout des couleurs, précédemment occultés par les teintes grisâtres des tableaux initiaux, donnent un intérêt de l’ordre esthétique au jeu qui possède déjà sa marque de fabrique bien prononcée dès son introduction.
De très beaux dessins qui donnent envie à s’intéresser plus en profondeur à l’univers d’Umiro
La vue isométrique est très bien exploitée, tous les éléments pour parfaire la progression sont sous les yeux sans avoir besoin de bouger la caméra : impossible d’oublier un détail tant les informations présentes à l’écran sont claires et précises. La narration est racontée par une suite d’illustrations peintes à la main en accord avec les visuels durant les sessions de puzzle-game, ajoutent une touche de secret à découvrir à l’histoire : poussant ainsi à connaître le fin mot du scénario ainsi que de dévoiler ce qui a bien pu emmener Huey et Satura à se retrouver dans une telle situation. La bande son bien qu’assez limitée donne un ton juste aux sessions de jeu. Pensé avant tout pour une expérience sur tablette/smartphone, ce n’est pas non plus l’objectif de tels supports. Simples mais de qualité, les musiques participent énormément à l’ambiance dépeinte dans les tableaux. L’ensemble permet de passer un excellent moment sur le jeu par touches de petites sessions rapides laissant place à de bonnes séances de réflexion sans stress.

















Umiro est un puzzle-game très agréable à découvrir, développé avant tout pour une expérience au tactile accusant un petit soucis de gameplay à la souris lors de la modification de parcours d’un des personnages, qui aurait pu être arrangé mais qui ne gène aucunement un gameplay fluide. L’adaptation au PC reste tout à fait légitime, ses visuels accrocheurs intéresseront toute génération de joueurs sans mal. Diceroll Studios a su donner vie à un univers enchanteur à la jouabilité se renouvelant tout le long, pivotant malgré tout autour de quelques maigres mécaniques qui feront tout de même la différence. La difficulté croissante sans devenir redondante proposant de nouvelles mécaniques à chaque nouveau chapitre, les niveaux deviennent de très bon casse-têtes et pour le petit prix annoncé, c’est un petit investissement à faire sans regret.
Ce test a été réalisé à partir d'une version éditeur