Ça y est, le coup d’envoi pour Rematch a été donné officiellement le 19 juin. Le jeu de foot arcade compétitif et multijoueur avait déjà fait monter la sauce chez les joueurs rien qu’avec son premier trailer, lors de son annonce au pré-show des Game Awards 2024. Mais ce n’est pas tout. Car le titre du studio français, déjà auteur des excellents Absolver et Sifu, était également parvenu à rameuter un monde immense sur la bêta, qui a récolté un petit succès. Désormais enfin disponible pour tout le monde, force est de constater que la nouvelle production orienté football arcade made in Sloclap est un beau cocktail détonnant de tout ce qu’a fait le développeur auparavant. Cependant, il y a évidemment quelques couacs regrettables qu’il faudra sincèrement rectifier au plus vite.
Conditions de test : Nous avons passé seize heures de jeu sur Rematch, ce qui équivaut à environ une centaine de matchs et à vadrouiller sur le prologue et mode entrainement. Nous avons testé tous les modes de jeu (3v3, 4v4, 5v5), ainsi que son mode classé en 5v5 uniquement. Le soft a été testé à la manette principalement sur PC avec 32 Go de Ram, une RTX 3070 et un i5 12-400 (2.50 Ghz).
Sommaire
ToggleUn contenu à sévèrement Rematcher
Sur son troisième jeu, Sloclap fait un tout autre virage en matière de contenu avec Rematch. Si vous vous attendiez à avoir au minimum un petit mode solo comme le proposait Rocket League à son lancement, nous sommes loin du compte. Tout d’abord, sachez que le soft nous propose un petit prologue, faisant office de tutoriel et lançant la saison 0 du jeu. Rien de bien transcendant hormis l’ascension d’un joueur passant son temps à faire du foot de rue, jusqu’à la consécration en signant dans un club prestigieux.
Autant dire que c’est tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent pour le solo, avec également un mode entrainement. Effectivement, ce mode-là va surtout se focaliser sur vous entrainer sur le contrôle de votre protagoniste fraichement créé et personnalisé, voire sur les tirs ou poste de gardien. Encore une fois, rien de bien folichon sur les modes hors ligne, faisant juste office de bêtes tutoriels. On aurait aimé un mode championnat hors ligne à la Rocket League, et on espère réellement que les développeurs finiront par l’ajouter dans un futur proche.
Pour le reste, Rematch va notamment se projeter sur ses trois modes phares en multijoueur. En somme, vous aurez du 3v3, 4v4 et 5v5. Du plus simple au plus tactique dans l’approche, ces derniers auront tous un point commun pour gagner : marquer plus de buts que l’adversaire. À noter par ailleurs que la victoire peut vite se dessiner s’il y a quatre buts d’écart avec l’événement Mercy Rules qui s’active après un 3-0 par exemple. Bien entendu, s’il y a qu’un seul but d’écart, l’équipe adverse aura la possibilité de renverser la tendance avec les événements dernier tir ou dernière attaque/défense, pour tenter d’égaliser ou de garder sa cage inviolée. Cet événement se déclenche par ailleurs même s’il y a un gros score, ce que l’on ne trouve pas tellement approprié. Evidemment, sachez que la prolongation sera de la partie, avec but en or pour sceller le score.
Ces trois modes de jeu offrent donc une approche différente dans la façon de jouer et plus il y aura de joueurs, plus ce sera stratégique. En clair, les joueurs devront forcément privilégier le collectif. Sachez enfin que le titre dispose d’un mode 5v5 classé, avec les mêmes rangs qu’un Rocket League avec bronze, argent, or, voire platine. Ces rangs sont par division, et vous gagnez des points de RP faisant monter une jauge, jusqu’à la prochaine division. En revanche, pour monter en rang supérieur, vous serez dans l’obligation de gagner au minimum deux matchs sur trois, afin de passer en l’occurrence de bronze à argent. Ce système est bien ficelé, et il y a fort à parier que les joueurs apprécient ce mode classé à sa juste valeur.
Indéniablement, le contenu du titre de Sloclap est honnête, mais manque d’épaisseur pour l’heure. S’il y a bien un aspect personnalisation sympa de notre personnage avec pas mal de possibilités d’édition, le reste est encore trop faible pour avoir envie d’y rester dessus malgré son côté addictif évident. D’ailleurs, il y aura de quoi grincer des dents avec sa boutique, où vous pouvez passer encore à la caisse contre de la monnaie virtuelle. Cette pratique sur un jeu payant est encore une fois limite. D’autant qu’un passe de saison est aussi de la partie, où vous débloquez des éléments cosmétiques en montant de niveau. Tout ceci montre que le titre aurait dû sortir en free-to-play. Cependant, l’ensemble n’est pas trop envahissant, étant donné que l’on peut vite acquérir de la monnaie virtuelle gratuite afin de customiser notre protagoniste.
Jeu Set et Rematch
Rematch va donc ici proposer un gameplay résolument arcade, avec des subtilités intéressantes. Outre la mobilité plutôt plaisante de notre personnage, ce dernier a un système d’endurance bien pensé. Une première jauge sera de l’endurance classique que vous utilisez en restant appuyé sur la touche, tandis que l’autre fera office de boost de vitesse. Pour l’utiliser, il suffira d’appuyer deux fois sur la touche d’endurance, ce qui vous permettra de dépasser les joueurs adverses un instant. Cette mécanique sera à utiliser de manière habile, surtout qu’elle ne se remplit automatiquement que si vous n’utilisez pas votre endurance.
Dans les autres mécaniques aussi bien ficelées, nous avons aussi les tirs et les dribbles. Le premier est d’ailleurs hyper satisfaisant, avec la possibilité de viser n’importe où une fois que l’on arme sa frappe. De plus, le joystick gauche vous permet de changer instantanément de types de frappes au moment de tirer avec des effets liftés, voire flottants pour tromper le gardien adverse. Cela permet de varier les plaisirs, et sachez que l’on peut faire aussi des passes classiques ou lobées (qui peuvent aussi faire office de tirs vicieux), même s’il y a un gros manque de précision une nouvelle fois.
Il en va de même pour les dribbles, comme les contrôles orientés, qui ont des soucis de précisions. Si le côté manuel du gameplay est une bonne chose dans le fond, il n’est pas rare que nos actions en jeu ne se passent pas comme prévu. Réaliser un bon contrôle ou de bons dribbles est parfois trop compliqué pour pas grand-chose, et même le boost de vitesse nous fait perdre le ballon parce que nous n’avons pas appuyé sur la touche adéquate lorsqu’un cercle lumineux apparait. Certains éléments de gameplay manquent donc de clarté, et c’est ce qui est regrettable. Mais une fois le tout bien maitrisé, force est de constater que chaque match reste passionnant, et surtout satisfaisant.
De nombreux écueils au niveau de la caméra sont aussi à noter. Étant donné que nous n’avons pas de caméra verrouillée comme sur un Rocket League, tout se manipule avec notre joystick. Et que dire, si ce n’est que le résultat est très contrasté. Il peut y avoir en effet autant de satisfaction que de frustration dans la gestion de la caméra, beaucoup trop enquiquinante à manier comme nous l’aurions voulu sur certaines actions parfois cruciales, dont devant le but adverse. Entre ça et les nombreuses imprécisions de gameplay et de collisions, la production de Sloclap aurait pu prétendre à bien mieux sur cet aspect.
Reste que le changement de poste dans le titre est une sacrée bonne idée dans l’exécution. Effectivement, un joueur peut tout à fait rentrer dans sa surface et devenir instantanément gardien de but, si son coéquipier a par exemple déserté la cage. Ce dernier peut aussi se transformer en libéro, et également se positionner en dernier défenseur si besoin.
D’ailleurs, sachez que contrairement à un joueur de champ classique, le gardien dispose d’une jauge d’endurance illimitée, et avec toujours sa jauge de boost qui se remplit progressivement une fois utilisée. Au passage, pour le poste de gardien, il va demander un temps de maitrise pour bloquer les diverses frappes adverses. Mais une fois que l’on contôle la mécanique de gardien, le résultat est plus que grisant. Néanmoins, il faudra déplorer les gros couacs dans les hitbox ou les animations, qui peut ternir l’expérience du match en cours et entrainer parfois des buts injustes que l’on peut se prendre.
Défense, match, et réseau… On demande la VAR
La défense est, elle aussi, une feature exigeante qu’il va falloir aussi dominer. Dans le jeu sans ballon, vous pourrez donc réaliser des tacles glissés ou debout, voire effectuer des contres en sautant ou en appuyant au bon moment sur une touche pour éviter de se prendre un sombréro par exemple. Rematch demande ainsi de la rigueur dans la défense, et il n’est hélas pas très rare de devoir se louper, ou que les joueurs adverses bénéficient de contres favorables odieux alors que ce n’est pas censé être le cas. Avec ceci et les autres problèmes évoqués, on espère que Sloclap fera le nécessaire pour régler ces nombreux soucis d’équilibrages, qui pourraient bien dégouter certains joueurs à long terme.
Concernant ensuite l’agencement des matchs, autant dire qu’ils sont des plus passionnants. Si à un moment, certains matchs vont se suivre et se ressembler (c’est le principe du football), force est de constater que l’on peut tomber sur des matchs faciles à gagner, comme très indécis et pouvant basculer d’un côté comme de l’autre. D’ailleurs, il faut bien admettre qu’une fois le côté trop personnel de certains joueurs pourrissant les matchs et les actions passés outre, le titre se révèle ultra-plaisant lorsqu’une équipe se la joue uniquement collectif.
C’est à partir de là que l’on trouve toute la sève de Rematch : se faire des passes, réaliser de belles actions et décrocher la victoire finale. Clairement, sans l’attitude des joueurs un peu trop avare en passe, le teamplay reste sans aucun doute efficace et gratifiant, fun et addictif à souhait. On notera aussi les commandes rapides servant à demander la passe à un coéquipier, qui demeure efficace et fonctionnant bien. Et comme toujours et on ne cessera de la répéter : des joueurs toxiques demeurent sur le titre, ce qui est une nouvelle fois regrettable… Reste que le concept de Rematch tiendra le coup sans problème, et pourrait bien s’installer comme l’un des potentiels piliers de l’esport.
Par contre, il va falloir encore une nouvelle fois pester contre le code réseau du soft, et ses nombreux crashs. En effet, sur la centaine de matchs effectués, il n’a pas été rare d’y trouver de gros problèmes de lags en pleine partie, quelques bugs enquiquinants, et donc des crashs. Bien entendu, le dernier souci cité est depuis bien plus atténué que sur l’accès anticipé, mais cet écueil persiste et signe. Sloclap a encore du pain sur la planche pour rendre son jeu stable.
Une belle base artistique et sonore
Nous n’avons pas forcément évoqué les graphismes de Rematch, mais sachez que cela reste dans la lignée des précédents jeux du studio français. On retrouve ainsi cette esthétique peinture pas désagréable que l’on a vu depuis Absolver et Sifu, et avec un petit effet Galatik Football dans l’habillage. Chaque terrain holographique dispose d’une direction artistique chatoyante qui flatte la rétine. Le soft arrive quand même à rester dans une optimisation décente, même s’il doit encore s’améliorer sur ce point là, qui semble en bonne voie. Clairement il n’y a rien à dire, la direction artistique passe-partout de Sloclap marche à chacun de ses jeux, et c’est là que l’on voit tout le talent du studio.
Enfin, un petit mot sur son sound design, collant à la perfection avec l’univers footballisqieu de Rematch. Chaque thème musical rythme parfaitement les parties, et mention spéciale à la musique qui se stoppe à chaque frappe, comme si nous retenions notre souffle de savoir si notre gardien va stopper le tir ou non. Nous nous retrouvons en face d’une composition musicale organique qui sert à nous faire ressentir la tension des nombreux matchs que l’on effectue. Le peu de doublages que l’on entend est aussi de bonne qualité, et évidemment en français.
Cet article peut contenir des liens affiliés