On se rappelle incontestablement des nombreux beat’em up en 2D qui ont bercé notre enfance dans les années 90 et les Final Fight, Street of Rage, ou encore Golden Axe. Le genre ne courait pas les rues cette année, et donc nous étions forcément heureux de voir un nouveau titre de cette trempe débarquer avec Raging Justice. Le titre est développé par les p’tits gars de MakinGames, qui en est à sa première tentative de développement. Le soft est d’ailleurs d’ores et déjà disponible sur PC, PS4, Xbox One, et Nintendo Switch depuis le 8 mai dernier. Maintenant, reste à savoir si le titre est si fun à jouer, ou est-ce qu’il s’agit là d’une purge.
Du Beat’em up à l’ancienne…
Si l’on excepte bien évidemment l’histoire du soft, qui nous plongera dans une ville truffée de voyous semant le chaos et un maire pris en otage, que vaut véritablement le contenu du soft ? Et bien, on trouvera globalement un contenu qu’il y avait dans les fameux beat’em up des années 90 en somme. Vous aurez tout d’abord un mode histoire à la narration dispensable, et jouable dans trois modes de difficulté – mauviette, normal et difficile -. En fonction de la difficulté bien entendu, vous aurez un nombre de crédits qui variera cela va de soi, mais vous disposerez systématiquement de trois vies de base par crédit. Aussi, vous aurez le choix comme dans un Final Fight voire un Street of Rage le choix entre trois personnages aux attributs sensiblement différents, mais nous y reviendrons bien plus tard.
En supplément, il sera aussi possible de jouer à une sorte de mode survie nommé tout simplement combat. Ce dernier vous demandera en toute logique d’écraser les différentes vagues d’ennemis, dans le but de simplement faire du scoring, et tout cela sur les quatre seules maps disponibles. Pour un titre tarifé à 9.99 €, le contenu global reste assez léger, surtout que le mode histoire se bouclera assez facilement en deux petites heures de jeu en mode normal. On pourra toujours éventuellement y revenir pour faire tous les défis des neuf différents niveaux, mais encore faut-il en avoir l’envie. Mais qu’à cela ne tienne, il faut savoir que le soft se joue qui plus est en coopération en local, soit une bonne occasion d’inviter quelques amis pour se faire quelques parties de Raging Justice.
On aura compris que le contenu reste assez léger en l’état, et on attendait au moins un autre petit mode supplémentaire pour contenter les joueurs, ou pourquoi pas de la coopération en ligne… Mais outre cela, là où le bât blessera, ce sera sa direction artistique pour le moins atypique. Qu’on se le dise, on ne sait vraiment pas ce qu’ont voulu faire les développeurs, mais il faut dire que cette orientation artistique risque de beaucoup déplaire, et a malheureusement tendance à rendre le jeu assez moche visuellement. Alors oui certes, on veut bien que MakinGames veuille certainement rendre hommage aux beat’em up des années 90 et le style graphique 16-bit mais quand même, le rendu final reste de mauvais goût et plutôt nauséabonde que ce soit en terme d’animation, voire des couleurs choisies, assez ternes.
Mais du coup excellente transition, que valent les graphismes en dépit de ce style visuel particulier et pas forcément bien choisi ? Il n’y a pas à dire, c’est complètement moche de bout en bout. Les arrière-plans nous donnent l’impression qu’il s’agit de bêtes papiers peints collés de ci de là, sans parler des textures totalement immondes… Cela dit, heureusement que le jeu n’en reste pas moins fluide mais la modélisation même des modèles 3D enlaidie finalement le tout, avec des animations qui sont pas forcément folichonnes, comme nous l’avons déjà dit plus haut… On a la furieuse impression que les développeurs étaient partagés entre proposer quelque chose de rétro et moderne… Mais pour le coup non, la mayonnaise ne prend absolument pas !
… Avec un gameplay cataclysmique ?
On se dit que le gameplay pourrait peut-être limiter la casse mais il n’en est rien, malgré quelques bonnes idées. Déjà, et chose intéressante, il y a ce système d’arrestation. Une fois que vous avez bien amoché certains ennemis ils sont complètement assommés, et il vous suffit tout simplement d’appuyer sur la touche saisir pour procéder à leur arrestation, et ainsi récupérer de la santé. Cette idée est fort louable et assez subtile, mais dommage que l’on ne puisse pas l’utiliser dans des conditions optimales, car les autres ennemis aux alentours peuvent nous enchaîner sans que l’on puisse faire quoi que ce soit…
Et puis justement en parlant des combats, ceux-ci en deviennent à certains moments complètement illisibles ! Effectivement, plus vous augmentez le niveau de difficulté, plus il y a d’ennemis, et plus c’est complètement le bazarre sur notre écran. On n’arrive plus à s’y retrouver, on peut même se faire enchaîner sans pouvoir complètement rien y faire, et puis la perspective reste tout simplement immonde, surtout quand on sait que Final Fight, Double Dragon, ou Street of Rage faisaient cent fois mieux à l’époque. En sus, on pourra aussi pester sur une répétitivité assez lassante des combats, et surtout des choix de game design douteux, en l’occurrence des passages où des ennemis nous balancent des tonneaux à gogo sans possibilité de les éviter, des motards assez pénibles à éliminer, et j’en passe…
Au-delà de ça, on peut évidemment contrôler trois personnages, aux attributs légèrement différents. Vous avez dans un premier temps Rick Justice – bonjour l’inspiration… -, un flic qui dispose d’un style de combat assez brutal. Ensuite vous aurez Nikki Rage, une militaire au style assez précis et équilibré, et elle peut faire assez mal au niveau de ses coups de poings notamment. Enfin, on a Ashley King, assez vif mais faisant peu de dégâts. Le joueur aura l’embarras du choix, même si on finira assez souvent par tout simplement choisir Rick Justice ou Nikki Rage, faisant beaucoup plus mal en terme de dégâts. Il n’y a qui plus est pas de système d’upgrade pour améliorer par exemple l’un de nos trois protagonistes, chose finalement assez décevante, et on retrouvera malgré tout un peu trop souvent quelques similitudes entre nos trois personnages…
Néanmoins, on pourra apprécier les quelques armes qu’ils nous sont donné de ramasser au cours de nos combats. Des épées, des couteaux, des battes de Baseball ou encore des dynamites et divers objets comme des poubelles et des caisses, seront de la partie pour les balancer à la tronche de nos adversaires. C’est concrètement le seul élément fun que l’on peut trouver sur Raging Justice comme les premières minutes, pas déplaisantes dans le fond. Mais on déchantera vite quand on commencera à se faire enchaîner sans pouvoir s’en sortir convenablement, et puis quand on verra aussi le design des boss, pas forcément impressionnants sauf le boss de fin, et puis parfois recyclés dans certains niveaux…
Pour clôturer le test, nous allons enfin abréger les souffrances du soft avec sa bande-sonore. Pas de doublages à signaler mais le texte est en français dans un premier temps. Ensuite, les musiques, on n’y prête absolument pas attention tellement celles-ci ne sont pas du tout en accord avec tout l’univers mis en place par les développeurs. Pas une seule musique n’arrive à nous marquer, et puis l’atmosphère musicale reste malheureusement très en retrait en globalité. En tout cas non, Raging Justice ne rend pas vraiment hommage aux beat’em up des années 90 musicalement parlant, c’est une certitude.
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