Test OmniBus : Voyage au pays de l’irrégularité
Par Ao_Kiji
L’avis des lecteurs
Partagez votre avis (0)Développé par le studio Buddy Cops, OmniBus fait partie de la pelleté de jeux au ton décalé et à l’aspect rétro édités par Devolver Digital. Son inspiration graphique en 3D tire clairement du côté de la PlayStation première du nom. Après un passage par la case aperçu, OmniBus arrive chez nous en test, pour sa sortie officielle. Voyons ensemble si ce titre au concept bien particulier fait bien son job.
OmniBus, le bus à tout faire
Différents modes de jeu sont disponibles à l’écran titre. D’abord le mode Histoire, le plus important, puis un mode Promenade mais également un mode Versus. Ces deux modes bien qu’ils présentent leurs propres spécificités, ne sont pas ceux qui nous intéresserons le plus. Disons simplement que le premier vous lâche dans un niveau où il faudra réaliser des figures afin d’obtenir le meilleur score possible. Quant au second, il propose de s’affronter entre amis sur un niveau où le but sera d’éjecter l’autre pour gagner. Le mode Histoire adopte lui, une toute autre vision, bien centrale dans le soft.
OmniBus propose ainsi de contrôler différents types de bus dans différents niveaux que l’on va choisir sur une carte que ne renierait pas Super Mario Bros 3, tout comme au niveau de certains effets sonores ou niveaux proposés. Différents mondes sont disponibles et à la fin de chacun d’eux, il faut affronter un boss pour pouvoir passer au suivant. Chaque niveau, où la physique aura à chacun d’eux un effet différent, va débuter de la même manière : téléporté sur des niveaux chaque fois différents, un personnage nous sommes d’accomplir un objectif par l’intermédiaire d’une boite de dialogue.
Tout ceci se fait bien entendu sur un ton décalé en permanence. Les missions n’ont pas grand-chose de sérieux. Tantôt vous aurez à braquer une banque, d’autres fois ils faudra détruire une statue (parce qu’elle est moche), planter du maïs et le ramasser… chaque mission propose des objectifs bien différents et complètement loufoques. Mais l’aspect le plus intéressant de ce jeu, c’est surtout que chaque niveau a une physique différente.
Des niveaux aux objectifs variés
La variété est réellement au cœur de cet OmniBus, tant et si bien que l’on se retrouve parfois à rouler contre la paroi d’un immeuble afin d’y déloger un singe ayant élu domicile à son sommet et vous balançant des voitures. Ou alors, vous aurez à tenter d’éviter d’être aspirés par un trou noir, en jouant avec la gravité de votre bus pouvant « s’aimanter » par le bas. Ainsi, l’objectif varie à chaque fois. Parfois vous devez tenir le coup pendant un certain laps de temps, d’autres vous devez réaliser une action le plus vite possible, ou même réaliser des figures avec votre bus, un peu à la Tony Hawk Pro Skater, pour obtenir un maximum de points.
Chaque niveau a donc ses propres règles, avec une physique à prendre en compte, sachant qu’un tremplin, s’il est utile quand vous êtes au sol, dans le cas d’un niveau à la verticale, vous allez logiquement vous décoller du mur et tomber. Dans cette quête de la variété, différents bus sont disponibles et se débloquent au fur et à mesure de l’aventure. La différence n’est pas uniquement cosmétique car chacun à son propre rôle et son propre fonctionnement selon la situation. Vous pouvez contrôler un bus tout à fait classique, pour ensuite conduire les célèbres bus rouges à deux étages afin de faire visiter la ville à des touristes. Mais attention, avec la vitesse et les tournants, ce bus risque de se renverser en tournant, et les touristes avec.
Notons également que chaque monde est doté d’un niveau bonus qu’il faudra débloquer en obtenant la médaille d’or à tous les niveaux d’un même monde. Et comme chaque objectif de niveau est différent, la manière d’obtenir une médaille l’est tout autant puisqu’il faudra soit faire le meilleur temps, le meilleur score, ou autre chose. Chaque monde bénéficie aussi d’un univers complètement différent, passant d’un style spatial à un style western. Il n’y a en soit rien d’original, mais au moins la lassitude ne viendra pas de cet aspect-ci.
Une irrégularité frustrante
Comme nous le reprochions dans l’aperçu, la variété amène néanmoins un gros problème d’équilibrage. Les niveaux sont toujours aussi irréguliers les uns des autres, dans la mesure où certains iront très vite à être accomplis, tandis que d’autres seront plus compliqués et prendront nettement plus de temps. Et on ne peut même pas dire qu’il s’agit d’une progression de la difficulté, puisque l’on se retrouve avec une difficulté souvent en dents de scie, avec une alternance de niveaux simples et beaucoup moins faciles. La difficulté n’a donc toujours pas une allure suffisamment progressive et cela entame clairement le plaisir de jeu. Dans certaines situations, l’erreur n’est pas permise et la frustration s’installe vite.
La physique est d’ailleurs toujours aussi capricieuse et a parfois des réactions très étranges, ce qui n’est en soit pas très étonnant pour un titre cherchant à la faire varier à chacun de ses niveaux… c’était le risque encouru. Mais son caractère parfois imprévisible aura souvent tendance à ruiner certaines de vos tentatives. Et si vous tentez d’obtenir la médaille d’or à chaque niveau, vous comprendrez vite votre douleur.
Les musiques sont par ailleurs toujours aussi sympathiques sur le fond, mais malheureusement trop peu nombreuses. D’ailleurs, pour un niveau vous avez toujours la même musique… en boucle. Alors imaginez effectuer des dizaines de tentatives sur une musique relativement courte et aux sonorités assez aiguës… vos nerfs ne vous diront certainement pas merci.
Du côté graphique, nous sommes en face d’un titre épousant la 3D typique des débuts de la PS1, ce qui fonctionne plutôt bien avec l’univers décalé d’OmniBus. Cela dit, les balbutiements de la 3D n’étaient pas forcément des plus glorieux, et il y a peu de chances que l’on trouve ça plus réussi aujourd’hui. Malgré son côté loufoque, il faut bien admettre que l’on commence à frôler l’overdose avec ces titres graphiquement orientés rétro. Ajoutons tout de même que pour sa sortie officielle, OmniBus a au moins le mérite de se décliner en plusieurs langues, dont le français, ce qui n’était pas le cas auparavant.





OmniBus dans sa version finale reste assez fidèle à lui-même, en bien comme en mal. S’il paraissait déjà bien finalisé au moment de notre aperçu, nous n’avons pas constaté énormément de différences et l’on retrouve donc avec plaisir la grande variété des niveaux, couplée une variété de la physique et des objectifs. Mais le titre de Buddy Cops traîne toujours les mêmes casseroles. Avec sa physique capricieuse, les niveaux irréguliers dans leur difficulté et les musiques aussi courtes que répétitives, votre patience risque de céder assez rapidement. Bien sûr, on s’amuse sur OmniBus, mais pas forcément à chaque niveau, et c’est certainement le côté parfois trop frustrant que l’on regrette le plus. Disponible pour le prix de 9,99€ (actuellement 8,99€), nous ne saurions faire autrement que de vous dire de bien vous renseigner avant de sauter dessus, malgré ses qualités indéniables.
- PC
Ce test a été réalisé à partir d'une version éditeur