Si de prime abord il pourrait faire penser au sympathique Narita Boy, avec sa direction artistique particulière, il n’en est rien. Klang 2 est un jeu indépendant à l’ambiance psychédélique, comme le mentionne la page Steam du titre, mélangeant action et jeu de rythme. Il fait suite à Klang premier du nom paru en 2016. Licence peu connue, cette dernière est développée et éditée par Tinimations ainsi que Ratalaika Games.
Porté par son ambiance et une bande-son électronique aux sonorités pouvant côtoyer l’EDM et la Dubstep, le titre de Tinimations est une expérience originale qui mise avant tout sur son gameplay et le côté addictif du genre auquel il appartient. Sachez d’emblée que le challenge sera au rendez-vous et qu’il vous faudra faire preuve de rythme et de coordinations entre vos mains et vos yeux. Autant dire que ce n’est pas un jeu qui s’adresse à tout le monde.
Condition de test : Nous avons joué pendant environ 7 heures sur PS4, le temps de maîtriser le gameplay et de pouvoir affronter le boss final. Si l’aventure principale peut se terminer assez vite, cela dépendra en réalité de vos propres compétences. De surcroît, le jeu dispose d’une bonne rejouabilité.
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ToggleExpérience sensitive
Nous le disions en introduction, Klang 2 mélange action et jeu de rythme. Ceci étant, le titre dispose d’une histoire qui vient apporter un peu de contexte aux événements. Cette dernière va s’illustrer par le biais de petites cut scènes, plus ou moins statiques. On y incarne le personnage de Klang qui, prisonnier et accompagné par A-Eye un mystérieux protagoniste, souhaite se venger du terrible Sonus, le Soundlord qui domine l’univers dépeint et qui l’a trahi par le passé. Autrefois rivaux, Klang et A-Eye s’allient ici afin d’éradiquer cet ennemi commun. Bien sûr, tout ça cache d’autres intentions et quelques révélations liées aux Tuneblades, les armes utilisées par notre héros qui permettent de se défendre en utilisant la rythmique musicale.
Scénario prétexte et très nébuleux, ponctué par des dialogues peu inspirés, vous l’aurez compris l’idée était surtout d’installer un contexte. Peu engageant, le récit laisse des regrets car le lore présenté, que l’on peut découvrir via une section dédiée dans le jeu, dispose d’idées intéressantes, notamment au sujet de la question des cinq sens. Mais en l’état, le scénario manque de dynamisme et d’impact. On retiendra principalement la nécessité pour Klang de devoir se perfectionner afin d’espérer vaincre Sonus. Ce qui va passer par les deux modes de jeu disponibles, l’histoire principale et l’arcade.
L’histoire s’ouvre sur un tutoriel de bonne facture avant de nous faire entamer la boucle de gameplay qui sera utilisée durant tout le jeu. Vous devrez jongler entre l’histoire et le mode arcade. En effet, une fois un niveau de l’histoire complété, il faudra venir à bout des missions en arcade. Elles vont systématiquement se débloquer après la réussite d’une mission principale, et vont permettre de récolter des jetons nécessaires au déverrouillage de la suite du scénario. Par ailleurs, les fins de missions principales offrent la possibilité de discuter avec votre acolyte A-Eye, lequel vous en apprendra plus sur les tenants et aboutissants, ainsi que sur des événements passés, potentiellement relatés dans le précédent opus. D’ailleurs, les informations distillées sont données de façon intradiégétique, contribuant à renforcer l’immersion.
Le maître d’armes
Pour revenir sur le déroulement du jeu, sachez qu’entre les missions du mode histoire et celles de l’arcade, vous aurez accès à environ 30 niveaux et donc de morceaux musicaux différents. Le système de progression passe, nous l’avons dit, par l’obtention de jetons. Ils s’acquièrent via le système de notation des missions, allant de la lettre C à la lettre S. Pour chaque pallier vous obtenez un nombre défini de jetons, le maximum étant de 4 pour le rang S. Par la suite, le mode turbo sera accessible pour l’ensemble des niveaux, permettant de retenter ces derniers en vitesse plus élevée, changeant le rythme des musiques et accentuant bien entendu le challenge.
Si l’on note des pics de difficulté fréquents et parfois un peu frustrant, force est de constater qu’en suivant l’ordre établi par les développeurs on se sent progresser au fur et à mesure. Certains niveaux peuvent sembler de prime abord inaccessibles mais finissent par n’être que formalité. De fait, la difficulté est bien présente, car le jeu est exigeant, particulièrement sur la fin. Pourtant, il ne faudra pas nécessairement viser la perfection pour atteindre le boss final, mais cela va tout de même demander un sacré défi pour acquérir les fameux 150 jetons exigés.
Ce qui rend la tâche si ardue c’est le gameplay. Très facile à prendre en main, puisqu’il suffit d’appuyer sur une touche action, que vous pouvez choisir, tout en se servant du stick analogique pour orienter son personnage, il suffira alors de suivre le rythme et de réagir au bon moment et de la bonne manière en fonction des patterns des éléments mis en scène. La complexité découle du héros qui effectue des sauts et esquives. Constamment en mouvement, il vous oblige à garder un œil sur sa position pour pouvoir viser précisément. Car oui, pendant que vous êtes concentrés sur la réussite de votre épreuve, en arrière-plan le jeu est vivant, mettant en scène les affrontements en direct. Une erreur de votre part vous causera donc des dégâts, ce qui affecte votre barre de vie et peu conduire à la mort.
Plus que la nécessité de suivre la cadence et de coordonner vos yeux et vos doigts, sans quoi vous ne vous en sortirez pas, Klang 2 vous contraint à rester attentif à votre position et votre santé. Le but étant finalement de survivre jusqu’à la fin d’une musique. Il est toujours possible de récupérer de la vie petit à petit en réussissant simplement à toucher des cibles. Les remontées malgré un mauvais départ sont toujours possibles. Il y a aussi un système de combos qui va augmenter un multiplicateur, de x1 à x6, vous octroyant une résistance aux dégâts adverses. Et chaque ennemi n’a pas la même force de frappe, certains pourront vous tuer d’un seul coup sur une simple erreur si votre multiplicateur est trop bas. Il faut se familiariser avec ces subtilités afin de progresser efficacement.
Electro Juke-box
Rapidement addictif, le titre de Tinimations est grisant et dynamique. Puis, sur PS4 en tout cas, les temps de chargement sont relativement rapides ce qui permet de rejouer un niveau de manière quasi instantanée, limitant la frustration de l’attente. Pour peu que vous accrochez, la rejouabilité est plutôt bonne. Bien que le gameplay soit le cœur de l’expérience Klang 2, il faut avouer que l’univers du jeu est assez attrayant avec sa direction artistique marquée. Les teintes violettes et bleues apportent un côté « simulation virtuelle » qui peut faire penser à des œuvres comme Tron ou au jeu Narita Boy. Une direction artistique cohérente avec l’univers instauré.
Les musiques sont primordiales dans un jeu de rythme, et celles choisies ici collent elles aussi à l’ensemble. En s’attachant les services de talentueux compositeurs, Blind, James Landino, Nhato, etc, les partitions musicales transcendent l’expérience. Malgré l’omniprésence de sonorités électroniques, EDM et Dubstep majoritairement, il en ressort quand même une certaine hétérogénéité dans le genre, tout en gardant une ligne évidemment commune. Par contre, nul doute que si vous êtes réfractaire à ces styles musicaux vous pouvez passer votre chemin. Il paraît compliquer de profiter de Klang 2 sans en apprécier la majorité des partitions. Avec ses 30 musiques disponibles, il y a de quoi tomber sur quelques tracks vraiment bonnes. Mais la grande force de la bande-son est surtout dans la construction rythmique, qui est le plus souvent très bien retranscrite par le gameplay. D’autres effets sonores viennent agrémenter le tout, suffisamment discrets et perceptibles pour s’imbriquer harmonieusement aux diverses strates instrumentales sans en perturber l’appréhension.
Cette maîtrise des studios sur le gameplay rend l’approche sensitive vraiment importante en sollicitant pleinement trois de vos sens. On soulignera tout de même le petit manque de lisibilité qui peut survenir lors de certaines séquences. En cause, les arrière-plans parfois un peu trop fournis. Néanmoins, une fois que l’on maîtrise assez bien le gameplay on développe une forme d’instinctivité nous faisant passer outre. Ce qui n’est pas le cas des imprécisions du stick analogique. En effet, particulièrement sur certains niveaux exigeants qui demandent un tempo soutenu, en plus de devoir virevolter dans tous les sens avec le stick, des imprécisions peuvent survenir et vous gâcher la partie. Et ce malgré une manette en très bonne état. Heureusement, on s’en sortira toujours à force de ténacité, bien que l’agacement peut montrer le bout de son nez. En clair, nous vous déconseillons de lancer Klang 2 si votre stick gauche est trop abîmé.
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