Parfois, certains jeux parviennent à se démarquer par un concept original et l’on se dit « Tiens, ça a l’air sympa, je me laisserais bien tenter ! ». Mais on oublie souvent qu’une bonne idée ne suffit pas toujours et qu’il est tout aussi important d’être capable de la mettre en œuvre. Drive!Drive!Drive fait partie de ces jeux atypiques au concept de base fort original et qui ne demandent qu’à être brillamment concrétisés. Sorti sur PS4 et PC le 13 décembre dernier, le jeu de course développé par Different Cloth propose de contrôler plusieurs véhicules simultanément et sur plusieurs pistes. Voyons ensemble avec la version PS4 si la réalisation est à la hauteur de ce concept plutôt sympathique !
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ToggleUn jeu simple d’accès au concept original
Pour entrer un peu plus dans le détail de ce que propose DDD (nous l’appellerons comme cela tout au long du test, pour des raisons de commodités évidentes), il s’agit en réalité de participer à des courses de voitures se déroulant sur plusieurs pistes simultanément. Sur chacune des pistes se trouve le même nombre de voitures, avec une pour chaque concurrent, dont une pour le joueur, bien sûr. Il sera alors nécessaire durant ces courses se déroulant sur un seul tour de contrôler tous ses véhicules afin de finir avec le meilleur classement possible. Il est alors nécessaire d’alterner entre chacun de ses véhicules durant la course. Par exemple, si vous participez à une course sur trois pistes, il sera indispensable d’alterner entre chaque. Ce système implique qu’un pilote virtuel prenne le relais lorsque vous ne contrôlez plus la voiture en question. Seulement voilà, un peu comme tous vos concurrents, le pilote virtuel est stupide et roule aussi bien qu’un aveugle au volant d’une F1. Il ne faut donc pas compter piloter qu’une seule voiture lors d’une course en espérant voir les autres se débrouiller sans vous !
Enfin voilà, l’idée de base est plutôt intéressante et celle-ci s’applique sur chacun des modes de jeu proposés (nous les verrons en détails un peu plus loin). Côté commandes, les contrôles sont d’une simplicité enfantine puisqu’il n’y a que peu de touches à utiliser : La gâchette droite sert à accélérer, la gauche à freiner ou faire marche arrière, tandis que combiner les deux permet de faire des dérapages. Le stick gauche permet bien entendu d’orienter le véhicule dans la direction souhaitée. La touche triangle sert ensuite à remettre sa voiture dans le sens de la marche au cas où l’on chute dans le vide ou que l’on se plante. Très importante, la touche cercle permet d’utiliser la nitro afin d’aller ponctuellement plus vite.
Cette commande est bien sûr limitée puisque qu’on dispose d’une certaine réserve de nitro qui s’épuise assez vite. Il est néanmoins possible d’en récupérer en effectuant des dérapages. La flèche du haut et du bas permettent par contre d’alterner entre les différents circuits, visibles en bas à gauche de l’écran avec les différents circuits superposés. Enfin, la touche carré permet de recommencer la course depuis le début. Les contrôles n’ont vraiment rien de compliqué, bien qu’il soit arrivé de nombreuses fois, dans les situations d’urgence, d’appuyer par réflexe sur carré pour freiner… la faute au conditionnement des anciens jeux de course utilisant cette touche. Il aurait donc peut-être été plus judicieux de placer la commande pour relancer la course sur un autre bouton.
Dans son contenu, DDD dispose en tout premier lieu d’un mode Campagne qui nous propose dix mondes différents ayant chacun un thème bien particulier (la glace, les dinosaures, etc.). Un seul monde est débloqué au départ, et il faudra venir à bout des cinq courses de celui-ci pour espérer débloquer les autres mondes, disposant eux aussi de cinq courses, et ainsi de suite. Avant chaque course, il est possible de choisir entre dix véhicules à débloquer au fur et à mesure et disposant d’une apparence et de caractéristiques bien différentes : vitesse, accélération, maniabilité, démolition, etc. Il est plutôt appréciable d’avoir des voitures différentes les unes des autres mais force est de constater que leur utilité n’est pas évidente dans la mesure où dès que l’on a trouvé la voiture aux caractéristiques les plus équilibrées, on n’éprouve pas le besoin de changer selon la course, et ce durant toute la Campagne. Il aurait pourtant pu être utile que certains véhicules soient plus utiles que d’autres selon les courses, ce qui n’est pas vraiment le cas. En outre, certaines voitures trop massives ne sont pas du tout pratiques dans la mesure où elles donnent une trop mauvaise visibilité durant les épreuves. On préfère donc naturellement pencher vers les véhicules les plus fins… dommage.
Des erreurs de conception qui ne pardonnent pas malgré de bonnes intentions
Dans les cinq courses présentes dans chaque monde, plusieurs modes sont disponibles. D’abord, on compte le Classique mode où il faut terminer avec le meilleur score possible. Les classements sur chaque piste s’additionnent, il faut alors se retrouver avec le score le plus petit possible. Par exemple, si l’on termine 1er, 3ème et 4ème, le score total sera de 8. Le but est bien entendu d’avoir le minimum, à savoir 3. Mais d’autres modes sont également disponibles, comme le Contre la montre, où il faudra faire le meilleur temps additionné sur les différentes pistes. Enfin, on trouve aussi le mode où il faut attraper un certain nombre de cristaux sur les pistes. Selon votre score, il vous sera décerné une médaille soit en bronze, en argent ou en or, sauf si votre score n’atteint pas le minimum possible, auquel cas il faudra recommencer la course. Bien qu’il soit appréciable d’avoir différents modes de jeu, on aurait peut-être aimé des modes plus variés, surtout pour un titre avec un concept de base aussi original.
Concernant la maniabilité de DDD, il faut bien reconnaître que tout se fait très simplement. Bien sûr cela varie selon le véhicule choisi pour une course, mais globalement on reste dans quelque chose de très typé arcade avec un gameplay instantanément accessible à tous, ce qui est une très bonne chose. Les véhicules se pilotent avec suffisamment de souplesse pour que ce soit agréable. Le hic est plutôt à aller chercher du côté de la réalisation des circuits en eux-mêmes. Même s’il est plutôt sympathique d’avoir des circuits avec des loopings, des sauts au-dessus du vide ou avec différents pièges (route cabossée, passages qui se ferment, sol qui se dérobe), difficile de ne pas dire que les courses sont souvent très agaçantes. Les loopings se négocient très mal dans la mesure où la voiture « accroche » le sol durant ces phases, rendant la maniabilité très désagréable. Il arrive même parfois dans ces loopings que le véhicule soit victime d’un bug et se retrouve coincé à l’envers sans raison…
Mais le plus gros problème est à aller chercher dans le principe même du titre, c’est-à-dire dans le fait d’alterner entre chacun de ses véhicules. Cela pose quelques problèmes parfois très frustrants, comme le fait de changer de véhicule et de se rendre compte que notre pilote virtuel nous a coincé dans un mur et qu’il accuse un retard considérable. De même, il est très difficile de suivre la totalité des cartes de la course et donc de voir exactement où se trouvent les pilotes que vous avez laissé en autonomie, ce qui amène parfois à prendre le contrôle au plus mauvais moment, comme par exemple lors de la négociation d’un virage sans barrière, vous amenant vers une inexorable chute.
Le système permettant de replacer son véhicule en cas de blocage est lui aussi très mal pensé et fonctionne relativement mal. Effectivement, il est arrivé extrêmement fréquemment qu’en activant la fonction pour replacer le véhicule, nous soyons directement placés en première position alors que logiquement, se bloquer ou tomber devrait faire perdre du temps, pas en gagner. Ainsi, on peut parfois profiter tranquillement de cette commande dans les phases les plus complexes pour se retrouver plus loin dans la course, en première position. A l’inverse, il est arrivé que le véhicule soit replacé à des endroits complètement inadéquats, comme à l’emplacement d’une porte qui se ferme, ce qui amène à être de nouveau coincé, ou même dans le pire des cas, à nous faire passer à travers le décor. Etre replacé en plein milieu des concurrents et en se faisant directement rentrer dedans nous amenant à être éjecté du circuit n’est pas non plus des plus agréable… il aurait été judicieux de donner un petit délai permettant au véhicule venant d’être replacé d’être intouchable.
Une réalisation artistique agréable mais un titre boudé par les joueurs
Bref, vous l’avez compris, Drive!Drive!Drive! est parfois très mal pensé et c’est bien dommage avec un concept de jeu aussi sympathique sur le papier, qui plus est avec des circuits disposant de thèmes plutôt agréables. Dans ce contexte, il faut bien comprendre que terminer le mode Campagne a parfois été un calvaire, bien que ce n’ait pas été très long (comptez 3-4 heures) … ce qui est assez symptomatique de la frustration engendrée par ces erreurs de conception. Bien entendu, il est possible de passer énormément de temps sur le titre pour peu qu’on ait envie d’obtenir toutes les médailles d’or, ce qui n’est pas une mince affaire. Il existe également un mode avec de nouveaux circuits plus complexes après avoir terminé le mode Campagne, mais encore faut-il ne pas s’être déjà lassés du titre à ce moment, ce qui fut notre cas. Malgré tout, on ne peut pas reprocher aux développeurs de ne pas avoir offert suffisamment de circuits.
Par ailleurs, il est même possible de créer ses propres circuits avec un éditeur intégré au jeu, somme toute assez simple d’utilisation. Il est ainsi possible de les partager en ligne et de noter ceux des autres. Malheureusement, le jeu n’étant pas très fréquenté, les circuits créés par la communauté sont trop peu nombreux et souvent pas originaux pour deux sous… c’est dommage, l’initiative était bonne. Un mode multijoueur est lui aussi de la partie et permet d’affronter d’autres joueurs. Là encore, difficile de vous donner notre avis au sujet de celui-ci sachant que trouver une partie avec d’autres joueurs relève du miracle pur et simple. On se contentera donc de dire qu’il est possible de créer et rejoindre des parties jusqu’à quatre joueurs.
En revanche, il faut dire que nous avons particulièrement apprécié la réalisation artistique de DDD ! La patte graphique est pour le moins originale puisqu’elle offre un univers futuriste tout en low-poly avec des couleurs très prononcées du plus bel effet, sans doute inspiré par l’univers du mythique film Tron. Clairement, c’est l’un des points forts du titre et le rend très agréable. Et le constat est le même du côté des musiques électroniques, tirant presque du côté d’un Kavinsky bas de gamme mais malgré tout assez sympathiques à écouter, et surtout bien raccords avec l’univers du jeu de course. Bref, il n’y pas grand-chose à reprocher à Different Cloth au sujet de la réalisation artistique, c’est quasiment du tout bon !
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