Annoncé lors de la présentation de la Nintendo Switch 2 en avril, Drag x Drive a intrigué autant qu’il a repoussé par sa direction artistique très… « Industrielle ». Entièrement tourné ou presque vers le multi, Drag x Drive nous propose de devenir des joueurs de basket-fauteuil et d’affronter le monde entier dans des matchs en trois contre trois et quelques épreuves en interlude. Tirant pleinement parti de la fonctionnalité souris des Joy-Con 2, Drag x Drive est-il la bonne surprise de l’été qui démontre le potentiel de la fonctionnalité ?
Conditions de test : Nous avons passé une dizaine d’heures sur Drag x Drive à l’aide d’une version fournie par l’éditeur, profitant à la fois d’une session réservée à la presse et du Global Jam.
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Si vous aimez les expériences axées sur le jeu en équipe, le multijoueur en ligne et le basket et que vous avez une Nintendo Switch 2 à disposition, vous avez assurément entendu parler de Drag x Drive, d’autant que le titre met en avant le handisport sous une forme arcade. Le basket-fauteuil y est en effet à l’honneur avec des éléments de skate mais également de WCMX. Ce dernier est un sport en fauteuil ou en skate dans lequel les para-athlètes utilisent leur fauteuil pour réaliser des figures notamment issues du BMX. Amusez-vous à parcourir quelques vidéos sur la discipline et vous verrez à quel point c’est impressionnant.
Quoi qu’il en soit, Drag x Drive est un jeu de basket, dans lequel on affronte des adversaires en deux contre deux s’il manque des joueurs ou en trois contre trois. Le titre se joue intégralement en mode souris et en faisant glisser les Joy-Con 2 comme si on faisait avancer les roues. La prise en main est immédiate, mais comptez un temps d’adaptation pour maîtriser les virages, le fait de pivoter, de changer rapidement de direction ou de bien gérer la vitesse.
Ajoutez à cela la possibilité de se mettre sur une roue ou de réaliser des sauts, et vous avez un panel d’actions offrant une belle profondeur dans le gameplay. Et ce n’est pas tout, puisqu’il existe des techniques avancées permettant de dunker en arrivant dans le bon angle, de tourner sur soi-même en l’air et même de réaliser des backflips.
Le solo de Drag x Drive n’est qu’un vaste tutoriel, et c’est dommage
Les matchs ne durent quant à eux que trois minutes et il faut, bien évidemment, marquer le plus de paniers possibles. L’intégralité du jeu prend place dans un parc composé de deux terrains entourés de zones d’activités, de pipes et d’obstacles. Après un tuto explicatif obligatoire, on peut aller affronter des bots dans 10 niveaux de difficulté ou tenter d’obtenir des trophées en parcourant la zone.
Pour cela, il faut accomplir des défis dans un temps imparti. On parle de slalom, de tricks à réaliser dans les pipes en passant par des zones d’activation, atteindre une zone donnée le plus vite possible ou encore réaliser des paniers à la chaîne et sauter à la corde. À première vue, on se dit qu’il y a de quoi faire d’autant plus qu’au début, les objectifs, pourtant classés de 1 à 3 en termes de difficulté, semblent difficiles à atteindre.
On se rend cependant compte qu’on en fait vite le tour et que débloquer quelques éléments de personnalisation ne prend finalement pas énormément de temps. Ces éléments permettent notamment de changer de casque, mais ils ne sont pas les seuls. Par défaut, plusieurs couleurs sont disponibles pour les protections, les roues, le cadre et le casque. La texture peut aussi être modifiée afin de faire varier le rendu.
Même chose pour les affrontements contre les bots, qu’on boucle rapidement et vers lesquels on ne revient pas forcément faute d’un mode tournoi solo. Dix matchs sont à faire, tous plus difficiles que le précédent. On ne comprend pas pourquoi on est cantonné à ces affrontements-là et pourquoi on ne peut pas lancer une petite compétition. Ç’aurait également été l’occasion de donner naissance à de nouveaux personnages, qui seraient par exemple intervenus comme des joueurs légendaires doté d’un élément de personnalisation inédit à récupérer…
Des matchs intenses et un potentiel compétitif certain
On se dirige donc rapidement vers le mode en ligne. On peut choisir d’intégrer un parc public avec les joueurs du monde entier ou de s’orienter vers un parc « privé » en rejoignant un ami connecté, en utilisant un code d’accès partagé, ou en créant soi-même la session. Et c’est bien là que le titre révèle son potentiel. Dans Drag x Drive, on peut jouer meneur avec un fauteuil plus rapide mais fragile, ailier avec des statistiques plus équilibrées ou pivot. Ce dernier poste est un poste lourd et peut difficilement être bousculé.
La présence des trois dans une équipe n’est pas obligatoire donc on peut se retrouver avec trois pivots ou trois meneurs. Le reste se joue comme une partie de basket classique avec une raquette au sein de laquelle on marque deux points puis trois lorsqu’on se trouve au-delà. La petite subtilité est qu’en réalisant un dunk, un trick ou lorsqu’on associe le tir à un mouvement technique, on peut rajouter de 0,1 à 0,3 point au panier. De quoi faire la différence lors des rencontres serrées et impressionner les adversaires voire, disons-le franchement, les dégoûter au pire moment.
Pour passer, presser L et R suffit. La passe est semi-automatique mais il faut quand même s’orienter au mieux pour l’assurer. Pour défendre, on peut bloquer le chemin de l’adversaire et, si on le percute de face, la possession sera perdue jusqu’au moment où un autre joueur récupère la balle. Il est également possible de lever les bras pour gêner ou intercepter, en sachant que se mettre sur une roue et lever un bras permet d’aller plus haut. Afin de conserver du dynamisme, chaque équipe dispose de 14 secondes de possession, après quoi il faut à nouveau batailler pour obtenir le ballon.
On enchaîne ainsi les matchs avec plaisir même si, il est vrai, jouer plus d’une heure est épuisant. On peut même interagir avec ses coéquipiers ou les adversaires avec quelques emotes textuelles ou s’approcher pour taper dans les mains. C’est un détail, mais ça donne un peu plus de dynamisme à l’ensemble.
Une retenue qui nuit aux qualités du jeu
Ce qu’on ne comprend pas, c’est que Drag x Drive gère très bien le fait de lancer les matchs mais ne propose absolument aucun mode tournoi. Impossible d’organiser la moindre compétition en jeu avec trois ou quatre équipes. De temps en temps, les rencontres seront entrecoupées d’un mini-jeu (auquel vous pouvez décider de participer ou non via les menus du jeu) : une course d’un point A à B ou la poursuite d’un ballon fou à travers le parc. Un bon moyen de patienter et de se détendre un peu, mais si vous n’avez pas envie d’y participer, il vous suffira de les désélectionner dans le menu. D’ailleurs, pour les matchs, vous pouvez opter pour le fait de participer le plus possible ou de vous contenter d’intégrer un groupe au sein duquel il manque un joueur.
On se retrouve donc en face d’un jeu qui propose un gameplay plus profond qu’espéré, ouvrant la voie à des matchs intenses avec une vraie progression, mais qui ne permet pas à ce potentiel de pleinement s’exprimer. Peut-être que cela viendra avec de futures mises à jour mais pour le moment, on a l’impression de faire rouler une Formule 1 sur un circuit de karting, et de n’avoir accès qu’à un tracé. Difficile de comprendre pourquoi un tel gameplay, qui, pour une fois, met en avant le handisport, n’est pas doté de modes de jeux plus nombreux et plus personnalisable afin d’attirer le plus de monde possible. En revanche, cette retenue permet au titre d’être proposé au prix de 19,99 euros.
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