S’il y a bien une chose à noter avec Candleman : The Complete Journey, c’est qu’il s’agit tout simplement du premier jeu de Spotlightor Interactive. Et en plus de ça, le titre n’est pas vraiment passé par une plateforme de financement comme Kickstarter, mais a dû en revanche passer par la case Steam Greenlight, qui permet aux joueurs de voter pour tel ou tel titre que ces derniers aimeraient bien voir atterrir sur Steam. Du coup, c’est depuis le 31 janvier dernier que Candleman : The Complete Journey est enfin de sortie, et le titre est-il finalement une expérience plus qu’agréable ?
Petite bougie veut devenir grande !
D’entrée de jeu, Candleman : The Complete Journey nous place dans la peau d’une bougie vivante. Cette dernière est sur un ponton, et se pose une question existentielle : pourquoi se brûle-t-elle ? Par la suite, elle apercevra dans son périple un phare, et aura qu’un seul rêve en tête : aller voir de plus près ce phare, et espérer briller aussi fort que ce dernier pour dissiper les ténèbres.
C’est tout ce qu’il y aura à dire sur l’histoire de Candleman : The Complete Journey qui, il faut le dire, propose une vision particulièrement philosophique de la vie d’une bougie. Et puis au fond, on arrive finalement à s’attacher assez rapidement à cet objet de notre quotidien qui se pose des questions sur son utilité à procurer de la lumière. En fait, Candleman : The Complete Journey adopte indéniablement une approche pleine de poésie avec un aspect complètement onirique. D’ailleurs, la fin est même à l’image de tout le jeu, à savoir un voyage poétique qui fait franchement du bien, même si cela a été vu un bon paquet de fois. Néanmoins, on comptera sur le travail de la narratrice dans le soft, pour nous immerger un peu plus dans l’univers magique de Candleman : The Complete Journey.
On a l’impression que Candleman : The Complete Journey picore des idées à droite et à gauche, mais parvient à nous envoûter avec un objet qui en deviendrait presque attachant, avec une direction artistique qui arrive à charmer.
Quant au background employé par le studio chinois Spotlightor Interactive, il faut bien admettre que le boulot est remarquable. Si dans un premier temps, on pourra peut-être reprocher au soft de s’être inspiré un chouïa de Little Nightmares au niveau de certains décors – notamment les premiers niveaux, avec le côté glauque en moins évidemment -, Candleman : The Complete Journey restera pour le moins enchanteur à chaque décor, relativement agréable visuellement. Le titre arrive à proposer qui plus est une belle panoplie de variétés en matière de décors les 12 chapitres durant. Cependant, on pourra parfois lui reprocher un level-design peu inspiré et confus sur certains niveaux mais pour le reste, c’est d’un assez bon niveau esthétiquement parlant pour apprécier le titre à sa juste valeur.
Une bougie, ça brûle
Du côté de sa jouabilité, Candleman : The Complete Journey devrait convenir aux joueurs occasionnels comme aux hardcore gamers. Le soft mélange en fait de la plateforme, avec quelques petits casse-têtes. D’ailleurs, la jouabilité du titre est on ne peut plus simple en premier lieu. Vous aurez juste une touche pour sauter, et une autre pour faire brûler votre bougie et donc la consumer, afin d’y voir plus clair dans les niveaux, qui sont sombres de manière volontaire. Mais attention, la particularité du titre est que vous ne pouvez pas réellement allumer votre bougie que 10 secondes car sinon, et si vous restez appuyé vraiment 10 secondes sur la touche en question, la bougie fondra significativement, et mourra quand elle n’aura plus de cire. Ce qui fait que pour voir par où progresser dans certains stages, vous devrez allumer la bougie vivante par à-coup, afin de continuer le niveau sans vous prendre un malheureux vide alors que vous poursuivez votre périple dans le noir complet.
Justement, utiliser la lumière de la bougie fait au final partie intégrante du gameplay de Candleman : The Complete Journey. Dans chaque niveau, vous aurez la possibilité d’allumer d’autres bougies disséminées ou cachées, ce qui vous donnera la faculté de débloquer une phrase supplémentaire à chaque stage, si vous allumez toutes les bougies dans le niveau en question. Et ces bougies à allumer vous aideront grandement à vous y retrouver dans la pénombre au passage, ce qui n’est pas un mal, et cela vous évitera d’allumer votre bougie qui se consume à vitesse grand V pour arriver à la fin des divers niveaux en toute tranquillité. Mais ce n’est pas tout, car la lumière pourra également interagir directement avec des éléments du décor entre faire grandir des pétales de fleurs, des fruits à piques, voire faire avancer des nénuphars afin de continuer à progresser sans trop de mal. En fait, le soft arrive en sus à se renouveler sans véritables soucis en termes de puzzles à résoudre, ce qui aura le don de ne pas vous ennuyer une seule seconde car la variété sera de la partie. Il peut y avoir c’est vrai quelques répétitions par moment, mais on n’enlèvera pas au studio chinois d’avoir voulu apporter de la diversité, et exploiter l’élément de gameplay qu’est la lumière au maximum, même si la plupart des casse-têtes ne sont pas d’une difficulté insurmontable, hélas.
Après, il y a tout un aspect plateforme, qui reste classique, tout en arrivant lui aussi à trouver du renouvellement. Effectivement, dans les premiers niveaux du moins, l’aspect plateforme sera on ne peut plus basique. Vous devrez tout bêtement éviter les pièges qui peuvent parfois s’activer en allumant votre petite bougie, et bien évidemment sauter de plateformes en plateformes pour progresser. Cela reste tout bonnement d’un classicisme flagrant, mais quelques éléments de gameplay viendront se greffer par la suite, afin de rendre cet aspect plateforme plus intéressant, et ça marche du feu de dieu. Bien entendu, nous vous laisserons jouer au titre pour que vous puissiez apprécier ces mécaniques-là, car nous n’allons pas vous en dire plus et vous laisser découvrir le tout par vous-même. Les deux seules ombres que nous avons pu notifier, ce sont les rares imprécisions au niveau des sauts qui peuvent être assez agaçants, ou bien encore la caméra fixe qui n’est parfois pas si bien placée que ça, et qui peut être un véritable calvaire pour apprécier les distances, surtout quand elle passe parfois un peu en vue du dessus notamment…
La production de Spotlightor Interactive pose des mécaniques bien huilées, pour un résultat agréablement surprenant. Il s’agit d’une des surprises indépendantes de cette année 2018 !
Vous l’aurez compris, le mariage entre du puzzle et de la plateforme fonctionne bien malgré quelques légers accrocs, mais le titre reste cependant un peu court. Il vous faudra pas moins de 4 ou 5 heures de jeu pour venir à bout des 12 chapitres de Candleman : The Complete Journey. La difficulté reste d’ailleurs particulièrement équilibrée, avec des passages un peu tendus comme un peu plus tranquille. Pour rallonger éventuellement la durée de vie du titre, vous pouvez toujours vous amuser à trouver et allumer toutes les bougies pour débloquer systématiquement une nouvelle phrase du périple de notre petite bougie mais au-delà de ça, ce sera tout et la rejouabilité ne sera pas assurée. Pour un jeu à une quinzaine d’euros, cela reste relativement un peu chéro au vu de sa durée de vie et de sa faible rejouabilité.
Pour terminer, nous allons aborder l’aspect technique comme la bande-son. Déjà, il faut dire les choses, Candleman : The Complete Journey est bien loin d’être vilain concernant ses graphismes. Les textures du soft sont franchement agréables, et les effets de lumière et d’ombre sont de bonne facture. Alors, il se peut que parfois, le soft ait quelques loupés avec des textures pas forcément très nettes et même un peu baveuses mais pour le reste, l’atmosphère graphique globale reste une franche réussite que ce soit dans la modélisation comme dans les divers effets employés. D’ailleurs, le jeu reste d’une fluidité irréprochable, avec des temps de chargement entre les niveaux affreusement courts, et ça fait plaisir.
La bande-son n’est quant à elle pas des plus vilaines également. Les musiques sont douces pour notre ouïe, mais se font malheureusement parfois un peu trop discrètes. En revanche, on pourra compter sur la narratrice lors des cinématiques, vraiment investie et qui arrive à nous raconter parfaitement l’histoire de cette petite bougie sans défense. Enfin, il faut savoir que les bruitages à contrario, auront parfois tendance à vous taper un peu sur le système, notamment quand votre bougie marche…
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