Reprendre les codes du A-RPG à la Zelda et les transposer dans une aventure charmeuse en coopération : l’idée ne manque pas de charme sur le papier. Entre techniques maîtrisées et petites maladresses, AereA parvient à tirer son épingle du jeu et à embarquer le joueur quand il faut et surtout comme il faut.
Simple, mais diablement efficace !
AereA nous met dans la peau d’un élève du conservatoire de musique d’Aezir. Vous avez la possibilité d’incarner Jacques, Wolff, Jules ou Claude. Au service du grand Maestro Guido, vous allez devoir, seul ou jusqu’à quatre joueurs, explorer différentes zones et différents donjons afin de récolter les neuf instruments primordiaux et ainsi sauver le monde. Certes, ce n’est pas tout nouveau, mais tout comme la « musique classique » a inspiré les générations futures, il faut voir AereA comme un « RPG classique ». C’est connu, mais la recette fonctionne plutôt bien.
Autant vous prévenir tout de suite : tout dans le jeu est inspiré, façonné ou imaginé autour de la musique. Ainsi, Jacques se bat avec un bouclier en forme de violon et un archer en guise d’épée. Wolff, lui, aura une harpe en guise d’arc, la monnaie est représentée sous forme de notes de musiques, et ainsi de suite. La direction artistique, sublime, est conçue de façon à ce que cela soit le plus naturel et cohérent possible, ce qui donne au titre un charme marquant qui n’est pas sans rappeler de vieux contes de fées.
Et que serait une DA magistrale sans l’OST qui va avec ? Sur ce point, AereA surprend encore, tant les pistes du jeu sont de qualité et s’intègrent d’une très belle manière au jeu. S’inspirant du classique, de l’épique, du calme et du grandiloquent par moments, la bande son séduit renforce le côté « aventureux » du jeu qui, bien que très linéaire dans sa progression, tente de ne jamais lasser le joueur.
En effet, AereA prend le parti de proposer un HUB central au joueur, que vous visiterez régulièrement pour augmenter les caractéristiques de votre héros, ou encore vos compétences. Une fois les préparatifs terminés, vous allez parler au maître des quêtes qui se chargera de vous envoyer dans un coin précis du monde. Ainsi donc se découpent les « donjons ».
Ces zones de batailles sont pour la plupart fermées, et proposent un cheminement précis. Entendez par là que si vous avez deux chemins en face de vous, il n’y aura dans tous les cas qu’un seul qui sera « le bon », l’autre étant dans la majorité des cas un cul de sac ou un interrupteur à activer. Ce n’est donc pas la folie côté exploration, et cela pourra en laisser certains sur leur faim. Sans compter qu’il n’y a pas vraiment d’intérêt à explorer les zones de fond en comble, puisque vos visites dans ces lieux sont souvent de courtes durées.
Seul, c’est bien… À plusieurs, c’est mieux !
Le jeu vous incite donc à prendre de l’expérience durant un temps plutôt court (le temps de réaliser une quête par exemple) avant de vous renvoyer au HUB du jeu pour dépenser votre argent et améliorer les statistiques de votre héros. Si cela peut lasser en solo, sachez cependant que la force du titre se trouve ailleurs. Et nous entrons ici dans le vif du sujet. Le plus gros point fort d’AereA est sans conteste son mode multijoueur local en coopération. Branchez quatre manettes, trouvez-vous trois amis, et le tour est joué.
Le titre prend alors une toute autre tournure. Chaque joueur prend une classe différente, et se retrouve donc avec un arbre de compétence précis (que chacun est libre de faire évoluer à sa guise). Les défauts des « donjons » ne sont donc pas gommés pour autant : les lieux sont toujours fermés, plutôt linéaires et très peu portés sur l’exploration.
Mais le faire à plusieurs change la donne et apporte cette dose de fun que le joueur solo avait un peu moins. L’intérêt est donc là : jouer à AereA au moins à deux, et le jeu s’occupe de vous charmer. Certes bien loin d’être parfait, le titre s’assume joliment et propose un contenu solide et dense, qui ravira les fans de A-RPG.
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