Qu’on se le dise, le genre point and click est très clairement peu en vue ces temps-ci. Et c’est le studio indépendant polonais OhNooStudio, qui tente de faire revenir ce genre avec Tsioque. Plus on y pense, plus on constate que les studios indépendants polonais semblent être de plus en plus nombreux, mais surtout très talentueux pour nous sortir quelques petites perles vidéoludiques. Il semblerait bien que ce soit le cas de Tsioque, et vous allez vite savoir pourquoi en lisant notre test.
Une jeune princesse contre un sorcier maléfique
Au tout début du jeu, on nous propose une longue cinématique sous forme d’un livre de conte de fée. Nous incarnerons la jeune princesse Tsioque dont sa mère, la reine, est partie un beau jour de son château pour y combattre une créature en compagnie de son armée. De ce fait, il fallait qu’un beau jour, un sorcier maléfique, séjournant dans le château depuis belle lurette, fasse venir ses démons maléfiques, et s’accapare la forteresse. Tsioque est évidemment faite prisonnière, et son but sera de mettre hors d’état de nuire le fameux sorcier maléfique.
La trame est franchement ultra générique au premier abord, et reste incontestablement quelque chose que l’on a vu un million de fois dans les jeux vidéo. Du coup, on reste un peu détaché tout d’abord de l’intrigue, jusqu’à finir par s’immerger complètement. En effet, plus l’intrigue avance, plus on commence à apprécier Tsioque, et surtout les différentes situations qui nous sont proposées. Le jeu déborde d’un humour qui fait mouche, avec au passage une belle déclaration d’amour à la plupart des point and click de l’époque, mais aussi un bel hommage à Dragon’s Lair en l’occurrence. Nous serons également pantois par rapport à la fin du jeu, terriblement surprenante, mais tout aussi touchante sur sa finalité. Du coup, on oubliera assez facilement tout le synopsis bateau, ce qui est une très bonne chose. On aura de ce fait très envie d’y revenir, et surtout de tenter de découvrir les nombreux clins d’œil qui se cachent dans la plupart des tableaux proposés.
L’une de ses grosses qualités également ce sera ses graphismes, mais aussi la qualité de sa direction artistique. Tsioque nous émerveille à chaque tableau que l’on traverse dans le soft. Le jeu de OhNooStudio s’offre une habillage artistique terriblement charmeur faisant penser à Dragon’s Lair rien qu’avec son côté cartoon, et ses situations tout bonnement hilarantes. En somme, Tsioque nous donne la véritablement impression de traverser un dessin animé vivant. Le travail sur les décors dessinés à la main est époustouflant, et le souci du détail est bel et bien présent. On saluera aussi les animations, qui sont tout simplement exceptionnelles et aux petits oignons. Même si nous pourrons regretter quelques petites saccades sur certains tableaux, force est de constater que Tsioque a deux gros atouts dans sa manche que sont la direction artistique extraordinaire et variée dans ses décors enchanteurs, mais aussi sa technique tout simplement dingue à chaque environnement proposé. Chapeau bas aux développeurs.
Un point and click diablement maîtrisé
Concernant le gameplay maintenant, il faut dire qu’il est ultra simpliste au possible, et pour le coup très accessible. On est tout bonnement dans un point and click, et il faudra cliquer sur la plupart des décors avec notre bon vieux clic gauche, et ainsi interagir directement avec ce dernier. En soi, rien de bien compliqué, mais on lui reprochera juste que l’on ne puisse pas réellement faire déplacer Tsioque en cliquant sur tel ou tel endroit. Il faudra en fait cliquer sur certains éléments du décor pour que cette dernière daigne bien avancer. Dommage, on aurait justement voulu la faire déplacer par nous même justement.
Pour le reste, on part sur un code respecté des point and click que nous avions à l’époque. Nous ferons assez souvent face à des objets à trouver afin de les insérer à certains endroits et ainsi progresser, ou bien assez souvent cliquer au bon moment pour filouter certains gardes en l’occurrence. Nous aurons aussi la possibilité de réaliser à certains moments quelques petits mini-jeux sympas mais parfois relativement frustrants. Bienheureusement, il est possible de les passer si vous galérez pour continuer tout de même votre progression. Dans son ensemble, Tsioque s’offre une difficulté relativement bien dosée et si vous restez bloqué, c’est surtout parce que vous n’avez pas pris le temps de fouiller telle ou telle zone du château, afin de trouver le fameux objet qui vous aidera à résoudre une énigme comme un garde qui vous bloque le passage, ou bien des symboles sur un coffre qu’il faudra mettre dans le bon ordre pour l’ouvrir. Il faudra ouvrir l’œil à chaque instant, mais sachez que certaines actions ratées face à des gardes maléfiques vous voulant du mal vous amènera à un game over, et vous recommencerez inlassablement la même séquence jusqu’à ce que vous réussissiez la bonne action pour continuer votre progression. En clair, Tsioque est relativement équilibré et varié dans sa difficulté, jamais réellement frustrante, mais qui vous forcera à certains moments à utiliser votre matière grise.
Là où le bât blesse dans Tsioque, c’est sa durée de vie, mais aussi sa musique. Hélas, il faudra compter à peine deux petites heures de jeu pour une première run, et ainsi voir la fin du jeu. Côté rejouabilité, force est d’admettre qu’elle est pratiquement nulle, mais étant donné le charme que procure le jeu, il est certain que vous y reviendrez assez souvent avec grand plaisir. Pour 11,59 € ça reste encore cher payé, et il serait sage d’attendre encore une petite promotion pour pourquoi pas en profiter. Dans tous les cas, ce ne sera pas 11,59 € de perdu étant donné sa qualité évidente.
On parlait de la bande-son, et elle nous a pour le moins divisés. Le narrateur contant l’histoire est franchement au top dans son acting, comme les personnages dans les diverses cinématiques. Côté musique, elles ont un petit côté féerique, collent bien à l’univers, mais resteront hélas assez peu marquantes, ce qui reste diablement frustrant car le jeu est bourré de qualité à la base. Au passage, notez que le jeu est également uniquement en anglais, ce qui pourrait rebuter les anglophobes. Mais rassurez-vous, le jeu est clairement compréhensible si vous avez un niveau d’anglais basique.
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