Robocop: Rogue City – Unfinished Business est un stand alone qui vient mettre un point final au précédent opus, paru pour sa part fin 2023. Le titre, toujours développé par Teyon, propose ici une aventure plus compacte que Robocop : Rogue City, et offre une nouvelle histoire ainsi qu’un nouvel environnement avec l’omnitower de l’OCP. Après un jeu de base franchement sympathique à tous les étages et se dotant d’une fidélité infaillible au matériau d’origine, ce stand alone est toujours dans le même ton. Même s’il subsiste quelques écueils, le soft se révèle curieusement mieux amené et équilibré.
Conditions de test : Nous avons terminé Robocop : Rogue City – Unfinished Business en huit heures de jeu, en faisant pratiquement toutes les quêtes annexes de chaque mission principale. Le titre a été testé sur PC avec 32 Go de Ram, une RTX 3070 et un i5 12-400 (2.50Ghz).
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ToggleL’omnitower, nouvelle manigance de l’OCP
Cette petite extension reste dans les bases de ce que faisait déjà bien Robocop: Rogue City. Après avoir vu le commissariat de Metro West être mystérieusement attaqué, Robocop aura pour objectif d’aller à l’Omnitower. Censé être une nouvelle résidence pour les habitants de Detroit City afin de faire de la place pour la ville présentée dans Robocop 3 (le film), il se trouve que celle-ci a été prise d’assaut par des mercenaires. Notre héros de métal va devoir enquêter sur cette affaire, et surtout lever le voile sur le vol de son fauteuil, qui pourrait être la clé du contrôle de tous les dispositifs de l’OCP.
L’intrigue de Robocop: Rogue City – Unfinished Business, au départ énigmatique, se dévoile petit à petit et prend une épaisseur encore plus passionnante que le jeu de base. En dehors d’un méchant de l’histoire trop superficiel et manquant de profondeur, force est d’admettre que la narration s’offre des détails excitants qui raviront les fans de Robocop 3. On en apprend ainsi un peu plus sur la conception des fameux Otomo de la Kanemistu, mais également pas mal d’éléments qui font bien le lien entre Robocop 2 et 3. Teyon a donc bien pris le soin de rester dans sa ligne de conduite en matière de fidélité, et il faut dire que le résultat est positivement surprenant.
L’univers du studio polonais fonctionne à merveille, même si on pourra pester sur des personnages clés un peu en retrait. On pense notamment à l’agent Lewis (la coéquipière de Robocop), qui n’a pas été réellement bien traitée comme on l’aurait voulu sur cette extension. Idem pour le sergent Warren Reed, que l’on ne verra plus tout le long du jeu. En revanche, il y aura de quoi apprécier les quelques flashbacks du titre, faisant parfaitement corps avec l’intrigue. Tout ceci permet de comprendre un peu plus précisément leurs motivations. Il reste cependant quelques zones d’ombre et quelques maladresses dans le scénario. Mais malgré une fin trop abrupte, Robocop: Rogue City – Unfinished Business est une vraie bonne surprise dans son histoire.
On notera une nouvelle fois l’apparition des choix de dialogue, finalement trop édulcorés. Quand ces derniers avaient un impact sur la fin de Robocop: Rogue City, il n’en va pas de même sur ce stand alone. En règle générale, ces séquences de choix de dialogue vont surtout permettre d’en apprendre plus sur certains PNJ, voire le lore. Il n’y aura finalement qu’assez peu de conséquences évidentes sur la fin du jeu, si ce n’est au cours de certaines missions secondaires ou principales, dans le déroulement. Ce sera tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent sur ce système de dialogue, qui semble plus avoir été mis là pour cocher une case que par pure utilité sur ce nouvel opus.
Côté artistique, la production de Teyon n’a pas trop bousculé ses codes. Les environnements de l’Omnitower de l’OCP, s’il y a parfois quelques idées de génies dans la mise en scène, voire dans certains décors un peu diversifiés par étage, n’en restent pas moins trop génériques. On retrouve majoritairement trop de couloirs ou entrepôts grisonnants, et trop peu de panoramas, pour un renouvellent insuffisant pour nous émerveiller. Reste que l’esthétique du soft est toujours efficace dans un sens, tout en manquant un poil de folie pour vraiment nous séduire au maximum. Le résultat n’est pas foncièrement mauvais, car il y a quand même de bonnes choses avec cet esprit années 90 qui fait plaisir.
Robocop a toujours la patate de forain
Pour le gameplay si vous avez déjà touché à Robocop: Rogue City, il y a peu de place à la surprise. Concrètement, on retrouve les lents déplacements robotiques de notre protagoniste, armé comme toujours de son Auto-9. Une lenteur qui va avec le personnage, et donc ne pose aucun problème, comme nous l’avions précisé dans notre test du jeu de base, d’autant que cela aide à ressentir toute la puissance brute du personnage. Le feeling est à chaque fois fun et jouissif sur les gunfights, et il est évidemment possible d’attraper les ennemis pour les faire valser, ou bien tout simplement ramasser les armes de nos adversaires et de les utiliser, ou les lancer en guise de projectiles s’il s’agit d’armes blanches.
Vous l’aurez compris, les gunfights sont frénétiques, très brutaux, et les neutralisations que l’on peut faire devant certains éléments du décor font leur petit effet. Bien entendu, il y aura bien quelques couacs avec ce côté brouillon et un poil lent, mais qu’à cela ne tienne, qu’il est jubilatoire de défourailler nos ennemis à coup d’Auto-9 dans la tête ou les bijoux de famille. Par ailleurs, sachez qu’il y a toujours l’upgrade du pistolet de Robocop à l’aide des connectiques et cartes mères, prenant la forme d’un mini jeu. Il suffira de placer les connectiques au bon endroit tout en évitant les nœuds rouges, afin d’augmenter considérablement les statistiques de l’arme (perçage d’armure, dégâts, portée, le nombre de munitions…).
Une fois le tout amélioré, force est de constater que vous ne pourrez clairement plus vous passer de cette pétoire qui peut faire de sacrés dégâts. Le système de compétences n’a quant à lui pas bougé, et reste dans la même veine que le jeu de base. À savoir des points de compétences à assigner dans chaque domaine chaque fois que l’on monte de niveau (vitalité, déduction, ingénierie, etc.). La base fonctionne toujours du feu de dieu, et les nouveautés proposées dans le soft permettent d’embellir le tout. En plus des compétences de base permettant d’étourdir les ennemis ou de ralentir le temps, on constate l’apparition de nouveaux types d’ennemis comme des drones ou des fameux Otomo de la Kanemitsu.
Ces derniers, même s’ils restent pour la plupart stylés tout en variant le bestiaire, n’apportent finalement qu’assez peu de choses positives. La faute à une IA qui, comme dans le jeu de base, est par moment aux fraises. C’est dommage car, dans l’ensemble, Robocop: Rogue City – Unfinished Business fait tout son possible pour embellir sa jouabilité, notamment avec sa nouvelle arme Cryo assez bien pensée. Cette pétoire lance d’énormes projectiles de glace qui terrassent tout sur leur passage. Il y a aussi le minigun pour vaporiser comme il se doit nos adversaires. Au passage et il faut le souligner, la difficulté du jeu est beaucoup plus équilibrée que sur le jeu de base, permettant à ce stand alone d’être plus accessible.
Un rythme qui ne fait pas le Robo
Sur sa structure même, le bébé de Teyon est plus maitrisé, mieux amené, mais reste un poil répétitif au niveau de la présentation. Autrement dit, le soft offre un rythme plus frénétique au début comme un peu plus posé par la suite. Au choix, notre policier robot devra se frotter à des affrontements frénétiques non-stop, comme à des passages plus posés et narratifs. De petits moments semi-ouverts seront également de la partie, avec la possibilité de parler à des protagonistes, puis de réaliser quelques missions annexes à base d’enquêtes et de scan, comme le faisait bien le jeu de base.
Cet ensemble fonctionne toujours, avec malheureusement une boucle qui se répète un peu trop. Il y a un peu de verticalité certes, mais le soft va proposer majoritairement de la ligne droite redondante. Cela est regrettable, bien que les divers chouettes passages, donnant la possibilité d’incarner d’autres protagonistes, permettent de varier au moins l’expérience de jeu. Vous allez tour à tour incarner par exemple Alex Murphy quand il était encore en vie avec un feeling plus pêchu, nerveux et très réaliste dans ses gunfights. Vous pourrez aussi prendre le contrôle d’une protagoniste se faisant poursuivre par des malfrats dans les rues de Detroit, avec un côté anxiogène saisissant.
Ce ne sera pas tout, car vous pourrez même vous mettre dans la peau d’un ED-209, les immenses créatures robotiques que vous affrontiez dans le jeu de base. Encore une fois, les sensations de ce tas de ferraille sont jouissives à souhait, avec un sentiment de puissance aussi palpable dans le costume de Robocop. Bien que ces moments de gameplay soient trop courts, nous glisser dans d’autres personnages et voir différents points de vue est bougrement intéressant. En revanche, ces expériences nous laissent hélas sur notre faim. Mais en huit heures de jeu, nous sommes forcés d’admettre son côté condensé et largement plus digeste que le jeu de base.
Techniquement non sans écueils regrettables
Vient l’aspect technique, qui va faire sérieusement grincer des dents. Toujours sur le même moteur que Robocop: Rogue City, ce stand alone fait un peu la tête pour de l’Unreal Engine 5. S’il y a encore de jolis effets de lumière et une modélisation plutôt convaincante des divers modèles 3D, c’est l’optimisation qui sera à pointer du doigt.
Car malgré beaucoup d’effets graphiques et de textures pour le moins soignés, Robocop: Rogue City – Unfinished Business va jongler entre quelques baisses de framerate et quelques freezes, jusqu’à de sympathiques crashs alors que le titre tourne en DLSS dans son mode performance. On se doute évidemment qu’un patch day one viendra corriger quelques problèmes, mais il se pourrait bien que le jeu de Teyon soit sorti un peu trop en avance, étant donné également le lot de bugs hallucinant, notamment de physique, que l’on a pu voir.
Pour finir en apothéose, la bande-son de Robocop: Rogue City – Unfinished Business est toujours un régal. Avec un thème principal reprit de plusieurs manières différentes, autant dire que la composition musicale du soft arrive sans souci à se renouveler à chaque fois. C’est un pur régal au même titre que les doublages qui sont, eux aussi, de bonne facture. Bien que l’on aurait aimé encore plus de musiques pour bien rythmer les combats, il faut dire que le résultat est, une fois encore, de haute volée, montrant toute la passion des petits gars de Teyon.
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