Parmi les myriades de jeux indépendant, One BTN Bosses a fait surface le 6 août dernier sur PC. Première production de Midnight Munchies, composé de trois membres éparpillés en Espagne, au Danemark et en Slovénie, le titre nous propose un concept simple : dézinguer des boss à bord d’un mini vaisseau spatial, avec un gameplay à une seul touche. Avec cette idée surprenante, One BTN Bosses est-il pour autant brillant dans son exécution ? Eh bien pour tout vous dire, il est même plus profond qu’il n’y paraît.
Conditions de test : Nous avons terminé le mode campagne de One BTN Bosses en 3 heures de jeu. Nous avons ensuite passé deux petites heures sur son mode roguelike, histoire de voir ce qu’il a dans le ventre. Le titre a été testé sur PC avec 32 Go de Ram, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
Histoire oubliable, patte graphique rétro clinquante
La narration de One BTN Bosses sera concrètement dispensable. Votre petit vaisseau rencontre au début du jeu Ace, qui vous annonce la couleur. Vous devez battre tous les gros boss afin de devenir vous-même le big boss. C’est ici que débute votre quête, et vous devrez parcourir chaque niveau de la campagne en battant tous les boss sur votre chemin.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas via sa trame que One BTN Bosses va nous captiver instantanément. S’il y a quelques références relativement drôles, l’écriture sera très faible dans l’ensemble, et dotée qui plus est d’une fin très prévisible. Ceci dit, on appréciera à minima cette sorte de satire du monde du travail, qui propose quand même quelques petites répliques bien senties. Mais en dehors de ça, c’est tout ce qu’il y a à se mettre sous la dent, et le mode campagne ne sera finalement qu’une bête mise en bouche du mode roguelike.
Pour le reste, One BTN Bosses puise sa force dans son esthétique minimaliste. Bénéficiant d’un habillage très rétro, le soft est visuellement soigné, avec des ennemis et des attaques relativement bien modélisé. S’il manque logiquement une variété dans les ennemis voire les décors qui sont hélas un peu vides, ce côté sommaire lui donnera un certain charme, avec une belle palette de couleurs qui lui offrira un cachet original. Il y aura toutefois quelques couacs avec quelques freezes sur certains niveaux, mais dans l’ensemble l’expérience reste fluide et flatteuse pour notre rétine. Comme quoi, avec peu de moyens, on peut arriver à un résultat très attrayant.
L’autre satisfaction viendra aussi de sa bande-son, qui a le don de rythmer le jeu comme il faut. Avec de petites musiques électroniques et rétros qui font le café, le bébé de Midnight Munchies est vraiment bien ficelé de ce côté là. Les bruitages sont bons, mais notez qu’il n’y a pas de doublages, juste du texte à lire. Carton rouge en revanche pour l’absence de traduction française, forçant les joueurs à se cogner le jeu tout en anglais.
Simpliste mais profond dans son gameplay
Comme son nom l’indique, le titre de Midnight Munchies se joue à une seule et unique touche. Votre vaisseau tourne sur une boucle qui peut varier en fonction des niveau, et la pression de cette seule touche vous permet d’aller à droite ou à gauche. De plus, votre bolide tirera en même temps qu’il se déplace, afin de réduire à zéro la barre de vie des boss le plus vite possible. Globalement, le gameplay de ONE BTN Bosses est simpliste, mais sachez qu’il est bien plus profond que ça dans son unique mécanique.
Il faut savoir qu’à chaque boss défait, vous gagnez des GP, faisant office de points d’expérience. Ils vous permettent de déverrouiller des couleurs changeant le fond du jeu, mais aussi de nouvelles capacités. Cela peut être votre vaisseau qui peut faire un énorme dash temporaire par la pression de cette seule touche, voire changer de sens en allant plus vite pour ainsi lancer plus de projectiles sur l’ennemi. Ce système de progression est super classique, mais bougrement efficace dans l’exécution.
Parmi les autres bonnes idées, il y a cette progression liée entre les modes campagne et roguelike. En effet, il est possible de switcher instantanément entre les deux, malgré leur fonctionnement bien diférent. Contrairement au mode histoire linéaire, le mode roguelike vous invite à traverser 5 étages d’une seule traite, en sachant que votre vie ne se recharge pas. La petite subtilité résidera dans les cartes à sélectionner. Vous pourrez en sélectionner une en battant un boss ou en arrivant dans des zones spécifiques (magasin ou repos). Ces cartes, nommées découvertes, vous donneront par exemple un point de vie supplémentaire, vous referont une santé ou amélioreront tout simplement une capacité de mouvement choisie, voire votre arme.
Force est de constater que le mode roguelike est super efficace. Basculer sur ce mode peut vous permettre de déverrouiller pas mal d’éléments, et forcément bien mieux négocier les niveaux du mode campagne par la suite. En revanche, parmi les couacs à noter, il y a les hitbox et la difficulté. Il n’est pas rare de devoir s’y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à battre un boss, à cause des projectiles abusifs que celui-ci nous lance. La difficulté est parfois un poil déséquilibrée, au même titre que la gestion des hitbox, parfois frustrante et injuste. Fréquemment, vous pouvez vous faire toucher pour un rien. En sachant qu’au début du jeu vous ne pouvez vous faire toucher que trois fois avant de mourir, c’est d’une frustration immense de se faire parfois toucher deux fois de suite sans comprendre comment.
Pour pinailler également, la variété dans le level-design n’aide pas non plus. Le rail sur lequel évolue votre vaisseau varie peu, en passant d’une forme triangulaire, à carrée, ronde ou bien juste une ligne droite ornée d’un portail vous faisant boucler à l’infini sur ce même rail. Il faut dire que la construction est un peu la même à chaque fois, au point que le titre en devient hélas un peu répétitif. Son côté addictif est a contrario toujours chouette, mais plombé par cette structure qui se répète. De plus, si la plupart des capacités de tir ou de mouvement sont variées, elles ne sont pas toutes intéressantes. Par conséquent, nous reviendrons trop souvent aux mêmes capacités, plus pratiques et moins fastidieuses à utiliser.
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