Le modèle free-to-play peut être parfois un modèle économique viable pour certains développeurs qui ne veulent pas forcément que les joueurs passent à la caisse pour essayer leur jeu. C’est ce que propose le studio Français Crazy Dreamz, qui adopte un concept particulier avec MagiCats Builders. Vous essayez les niveaux de la communauté, tout en ayant la possibilité de créer le vôtre et tout ça, sans y mettre un rond. Le concept est-il intéressant à la longue ou s’essouffle-t-il un peu trop vite ?
Apprendre à créer des niveaux en s’amusant ?
Ici, dans MagiCats Builders, pas de scénario ou quoi que ce soit. Lorsque vous arrivez dans le soft, et après avoir passé le didacticiel qui pose les bases, vous arrivez ensuite sur le menu du soft. On vous donne la possibilité de créer votre niveau, un mode aventure pour vous apprendre les bases de création et de codage, ainsi que la faculté de pouvoir jouer aux niveaux de la communauté. Concrètement, pour en venir d’abord au mode aventure il est assez sommaire, mais nous apprend au moins toutes les subtilités de l’éditeur de niveaux. D’ailleurs, et une fois sur n’importe quel niveau de ce mode-là, vous pouvez éditer le niveau en question, afin de progresser et le terminer.
L’alchimie entre jouer le niveau et switcher instantanément avec l’éditeur est une brillante idée sur ce mode aventure. Par contre, il y a un souci dans tout ça. Effectivement, vous passerez malheureusement assez vite outre ce fameux mode-là, totalement dénué d’explications claires au fur et à mesure que l’on progresse. Ce qui fait que par la suite, vous tenterez d’expérimenter sur le tas l’éditeur de niveaux. Et heureusement, ce dernier est on ne peut plus simple. Vous aurez des objets de base à disposition comme des plateformes, des ennemis, des blocs pour créer un terrain, et j’en passe. On peut les placer assez aisément, mais c’est la partie codage des simples plateformes ou objets qui va s’avérer problématique, car le tout est encore une fois assez mal expliqué.
Un éditeur simple mais en dent de scie à cause du codage en somme, et l’aspect free-to-play vaut-il le coup ? Pas forcément pour la création de niveaux en tout cas. Les joueurs seront assez bridés à ce niveau-là, car vous serez forcé de débloquer chaque élément de création petit à petit, en achetant notamment des boosters. Ces derniers vous donnent aléatoirement un paquet d’éléments pour l’édition de niveaux par exemple. C’est pour le coup une idée pas vraiment bienvenue, surtout qu’il faudra passer à la caisse – 14.99 €, si vous voulez avoir tous les objets et environnements pour la création de votre fameux level…
Son côté free-to-play est intéressant, mais la plupart des micro-transactions discutables et le manque de contenu côté créations tuent un peu le jeu dans l’œuf actuellement.
Pour créer vos niveaux, sachez que vous n’aurez également que deux slots de départ sur les neuf, et il faudra évidemment débloquer les autres moyennant des pièces d’or. Celles-ci se gagnent en jouant les autres niveaux de la communauté, ou en accomplissant des succès. De ce côté-là rien de choquant car on peut gagner assez vite des pièces d’or avec les succès. En revanche, pour l’édition de niveaux cela perd de son intérêt car cela prend vraiment trop de temps pour tout débloquer sans le pack fondateur. De plus le manque de contenu se fait encore sentir de ce côté-là, même si l’on a tous les éléments en notre possession. Et puis, dommage que l’on soit limité à seulement neuf slots de niveaux à créer par joueur, c’est assez peu.
Et sinon pour les niveaux de la communauté, ce n’est clairement pas la joie. Si un système a été mis en place pour éviter qu’il y ait des niveaux infinissables qui soient publiés, certains le sont en apparence malheureusement. En effet, il se peut que l’on tombe parfois sur des stages non seulement peu inspirés, mais dont on se demande en plus si ces derniers sont véritablement finissables, vu le nombre d’ennemis que ledit joueur a par exemple mis sur notre chemin. Très franchement, sur la tripotée de niveaux que nous avons pu faire, un seul est sorti du lot et encore, tous les niveaux de la communauté se finissent beaucoup trop rapidement, et on finira assez vite par se lasser du jeu pour passer à autre chose…
Un calibrage hasardeux côté gameplay…
Concernant le gameplay, et si vous ne le savez pas encore, MagiCats Builder prend la forme d’un simple platformer. Notre chat en herbe peut effectuer un petit dash en appuyant deux fois sur la touche saut, et aura la particularité de s’accrocher aux parois tel un Spider-Man en herbe. Mais au bout de quelques minutes, on se rend vite compte que le gameplay de MagiCats Builders manque clairement de peaufinage. Les sauts sont relativement imprécis, la touche d’attaque a parfois du mal à répondre, et ce dash aérien est une mauvaise idée, car il pourrit totalement les contrôles, car on a souvent le réflexe d’appuyer deux fois sur la touche pour effectuer un double saut… Et cela aurait d’ailleurs été bien mieux que ce dash, où il aurait fallut l’assigner sur une autre touche en l’occurrence ! Aussi, la possibilité de s’accrocher aux parois est également une plaie par moment, car cela marche également quand ça veut justement…
MagiCats Builder avait du potentiel dans son concept de créer et jouer à des niveaux en free-to-play, mais il est vite rattrapé par ses nombreux défauts.
Le gameplay aura de quoi refroidir incontestablement, surtout qu’à la base, le côté plateforme paraissait séduisant, comme sa direction artistique. C’est bienheureusement ce point qui sauve les meubles. Le style visuel coloré et tout mignon ravira les amateurs du genre, avec des décors et des textures pour le coup agréables à l’œil. Très honnêtement, on pourra quasiment rien reprocher à Crazy Dreamz sur cet aspect. Il y aura peut-être les arrière-plans cela dit, qui auront le dont de se répéter un peu. Mais sinon, pour un titre free-to-play, le travail accompli sur MagiCats Builder est plutôt abouti. A la rigueur, il y aura peut-être les animations à revoir mais pour le reste, le boulot monstre des développeurs se ressent sur la patte graphique, vraiment charmante et plaisante.
Du côté de la bande-son, même si nous n’avons pas de doublages ce qui est logique, le titre instaure la fête du bug. Les bugs de son se répètent au niveau des bruitages qui ne sont déjà pas forcément exceptionnels. Ensuite, si les musiques ne sont pas déplaisantes à première vue, on se rend un peu trop vite compte que finalement, ces dernières ne seront qu’anecdotiques, et absolument pas marquantes pour un sou.
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