La première chose qui a pu nous frapper dans le premier trailer du soft visionné pendant la conférence de Sony à la PGW, c’est surtout sa très grosse inspiration provenant de titres comme The Unfinished Swan, ou encore un certain Perception dans ses mécaniques, comme dans son aspect visuel. Maintenant, est-ce que le titre sera pour autant une bonne pioche ? La réponse, vous la trouverez dans notre test.
Sommaire
ToggleUn scénario un peu timide vous dites ?
C’est du moins la première impression qui nous est venu d’emblée en jouant à la production de Gattai Games. Le titre commence sans véritable introduction finalement, et nous met dans la peau de Dave, un protagoniste qui se lève de son lit comme un jour parfaitement normal. Mais ce dernier sera hélas plongé bien plus tard dans un monde qui semble pourtant irréel, et devra chercher des réponses sur ce qu’il se passe tout en poursuivant sa douce et tendre, Rose.
Très franchement, il était dans un premier temps très difficile d’analyser concrètement l’intrigue de Stifled, étant donné le peu d’indices qu’il nous est donné, sans compter l’absence d’une véritable introduction pour nous immerger. On pourra toujours essayer de choper quelques poupées par ci par là dans les décors du soft afin d’en apprendre plus sur l’histoire en elle-même via des bribes de souvenirs mais rien n’y fait, la narration est poussive et timide au possible. Du coup, on se contentera d’avancer tout en se décarcassant tant bien que mal pour y comprendre quelque chose.
Il y a de la bonne volonté pour proposer une histoire honnête, mais ce sera juste au niveau de la fin que ce sera à la limite réussi pour Stifled…
Et finalement, ce ne sera que lors de la toute fin du jeu que l’on pourra piger ce qu’il s’est véritablement passé pendant ces 2h30 de jeu, ce qui représente une durée de vie assez faiblarde comparé au prix proposé – 19.99 € -. Là en revanche, on ne pourra qu’admettre en sus d’être particulièrement triste, de donner un gros côté poétique au soft, et il faut croire que ces temps-ci, c’est la mode de proposer ce type de jeu. Mais ce n’est pas pour nous déplaire rassurez-vous, mais on aurait particulièrement apprécié que toute l’intrigue soit de cette même qualité, et pas qu’à la fin…
Vous l’aurez compris, la trame scénaristique n’en reste finalement pas moins plate et d’une réserve sans non, mais on pourra y trouver notre compte sur la direction artistique de Stifled, en soi plutôt réussie. En effet, la patte artistique du titre alternera entre des décors assez basiques, puis des phases où vous serez plongé dans le noir, et où vous pourrez voir les décors en noir et blanc en utilisant votre micro. L’esthétique des deux côtés est qu’on se le dise des plus réussies, même si nous pesterons sur des décors traditionnels sans inspiration, et manquant un peu d’identité. Mais pour le reste, chapeau bas notamment quand Stifled parvient à nous proposer quelques passages mémorables tout simplement irréels, qui parviennent quelquefois à fonctionner.
Entendez ma peur !
Stifled est on ne peut plus simple dans sa jouabilité, étant un hybride entre The Unfinished Swan et Perception. Première chose somme toute agréable, c’est que le titre jongle entre des phases tout en noir et blanc, puis avec des décors purement traditionnels. Pour commencer avec ces fameuses phases en noir et blanc, le tout se joue comme dans Perception, où le moindre bruit vous fera voir temporairement les décors. D’ailleurs, c’est en utilisant votre micro et en faisant du bruit dans ce dernier que vous produirez du son, et par conséquent que vous ferez apparaître le décor de manière purement éphémère. Sauf que voilà, en faisant du bruit, vous risquerez d’attirer tout simplement des monstres, indiqués avec une lumière rouge.
Et donc plutôt que de faire du bruit, vous serez amené à ramasser quelques objets à terre, afin de les balancer dans la direction inverse où vous allez progresser, afin de les distraire et passer sans soucis. Le bruit est donc une mécanique de gameplay à prendre en compte de manière sérieuse dans cette phase-là, sous peine de vous faire dévorer par lesdits monstres. Hormis cette mécanique-là qui consistera à passer sans vous faire attraper par ces ennemis pas très accueillants, vous devrez progresser tout simplement en marchant tel un walking simulator, et tout en actionnant parfois quelques mécanismes. L’approche de cette phase de jeu est agréable au premier abord, mais dommage que la répétitivité devienne vite flagrante, voire un peu redondante… Cependant, certains passages sont un peu stressants quand il faut notamment éviter ces immondes créatures mais au-delà de ça, vous en aurez vite marre de faire systématiquement la même chose.
Le gameplay à base de fond sonore est original mais seulement, il est regrettable que les mécaniques de gameplay soient un peu redondantes et répétitives à la longue.
Ensuite vient une autre phase de jeu, celle avec des décors purement classiques. Vous allez traverser notamment votre propre maison, et bien d’autres décors. L’interactivité dans cette phase de jeu ici présente est plutôt sympa, et vous pouvez quasiment explorer toutes les pièces pour visualiser quelques objets, des poupées qui vous remémoreront quelques passages du personnage avec sa chère et tendre Rose via quelques dialogues, et bien d’autres joyeusetés. Mais au-delà de ça, vous n’aurez juste qu’à avancer, où même résoudre une ou deux pseudo énigmes très légères à base de codes à trouver par exemple, mais rien de bien transcendant malheureusement. Il y aura également des passages qui tenteront de vous mettre en mode oppression avec quelques très légers scripts censés vous donner la chair de poule de par son ambiance un peu angoissante et pesante, mais il n’en sera rien étant donné que ces passages-là sont juste trop prévisibles.
Néanmoins, et en dépit des 2h30 de jeu soit une durée de vie famélique, on ne pourra qu’être enjoué d’avoir la possibilité de jouer au soft en mode VR comme non VR. Nous vous recommanderons sans rechigner la version VR, bien plus immersive, bien calibrée, et surtout beaucoup plus fun que la version non VR. Pour pointer les objets en mode VR, il faudra utiliser votre casque puis ramasser l’objet, ou ouvrir des potes, des tiroirs, et j’en passe. Le tout se fait d’ailleurs sans le moindre motion sickness, et il faut commencer à croire que les développeurs savent enfin maîtriser le casque de réalité virtuelle de Sony pour éviter ce genre de soucis, qui était présent on le rappelle dans un RIGS voire Here They Lie, où il fallait pratiquement un sac à vomi à côté pour pouvoir y jouer le plus longtemps possible.
L’aspect sonore vraiment efficace ?
Avant de partir sur le sound design de la production de Gattai Games, Stifled reste graphiquement en demi-teinte. Si nous sommes forcé d’admettre que le style graphique tout en noir et blanc de Stifled est saisissant et assez réussi, on ne pourra pas dire que ce soit tellement le cas pour les décors traditionnels, qui accusent un retard graphique flagrant. Sur PS4 standard du moins, le jeu est tout bonnement aliasé en version VR mais un peu plus propre en non VR, mais cela n’excuse pas des textures qui ne sont tout simplement pas au niveau de la PS4. On comptera aussi les quelques freezes qui peuvent parfois pourrir un chouïa l’immersion, qui est pourtant sympathique en VR de base. Vous l’aurez bien compris, Stifled propose à boire et à manger techniquement parlant, et on voit bien que le studio basé à Singapour n’avait pas forcément un budget ultra conséquent pour nous en mettre tout simplement plein la vue, et c’est bien dommage.
Pour l’aspect sonore néanmoins, on peut déjà affirmer que les doublages en français ne sont tout simplement pas immondes dans un premier temps. C’est déjà un bon début, puis les thèmes musicaux employés arrivent à renforcer l’immersion, en sus de proposer une ambiance bien lourde qui favorise l’oppression quasi instantanément, même si les scripts qui sont censés vous donner la chair de poule ne sont pas au niveau, comme nous avons pu l’évoquer plus haut. En somme, une mécanique sur deux marches…
Cet article peut contenir des liens affiliés