C’est donc en 1997 que le Japon découvre Culdcept sur Sega Saturn, d’autres titres sortiront ensuite sur PlayStation, PlayStation 2, Nintendo DS, PS3, et PSP. L’opus PS2 est le seul à être arrivé outre-Atlantique. En 2017, c’est la 3DS qui a l’honneur d’introduire la série chez nous.
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ToggleLe Monopoly de la mort
Les japonais ont ce secret pour rendre des jeux, à première vue enfantins, un minimum sérieux et classe sans totalement friser le ridicule. L’exemple le plus parlant est sans aucun doute Yu-Gi-Oh avec ses duels de cartes endiablés sur terre, sur des motos ou même des overboards dernièrement. Bref, le tout est de créer un univers où tous les conflits se résolvent à travers le jeu. Culdcept Revolt n’échappe pas à cette logique et instaure même un scénario plutôt sinistre pour le coup. Nous incarnons Allen (qui est le nom par défaut), un jeune amnésique qui se retrouve dans une ville totalement fermée où un comte tyrannique règne en maître. Ce dernier traque et tue tous les pratiquants du Culdcept, appelés les « Cepters », afin d’avoir le contrôle total sur ces cartes extraordinaires. Un jeune groupe de révolutionnaires, les « Free Bats », lutte contre ce régime totalitaire et ces rebelles prennent rapidement sous leurs ailes notre jeune héros qui se révèle être un Cepter particulièrement puissant. C’est avec ce conflit en toile de fond qu’Allen devra mettre la lumière sur son passé.
Le mode solo n’est définitivement pas le point fort de Culdcept Revolt, bien au contraire.
Malgré ce qui a été dit précédemment, il est difficile de prendre vraiment au sérieux des morts survenues après avoir perdu à un jeu de plateau. On rigole plus qu’autre chose quand on se fait agresser par un gros balourd en armure et armé d’une hache qui va finalement vous défier à un jeu de cartes. Même en mettant ça de côté, les personnages et la narration sont plats au possible. L’aventure consiste principalement à trouver des réponses sur le passé d’Allen en croisant des personnages pas vraiment marquants. En résumé, on tourne en rond et on enchaîne les matchs. Et si l’on en croit les affrontements annexes, toutes les excuses sont bonnes pour jouer, même les plus farfelues. Vous l’aurez compris, vous ne jouerez pas à Culdcept Revolt pour son scénario. C’est surtout l’ambiance générale qui n’est pas du tout appropriée ou tout du moins très mal exploitée.
La rencontre de Magic : the Gathering et du vieux moustachu au chapeau haut de forme
C’est incontestablement le système de jeu qui rend Culdcept Revolt très intéressant. Il peut tout d’abord se targuer d’être le seul jeu de cartes de cette ampleur sur 3DS. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la concurrence n’est pas très rude en la matière sur la console portable de Nintendo. Pourtant la barre est placée très haut, le gameplay que propose le soft est très prenant en plus d’être très original. Sans oublier que pour nous, européens, c’est une première. Pour faire court, nous sommes face à un mélange entre le célèbre Monopoly et le jeu de carte Magic : The Gathering. Des sorts et des équipements peuvent être joués pour influer sur la partie et les monstres font office de maisons pour prendre le contrôle des cases.
Pour partir d’un principe simple, le terrain de jeu est un plateau des plus basiques avec différentes cases correspondant à des éléments : eau, feu, terre, air. Les joueurs disposent chacun d’une réserve de magie qui fait office de monnaie. Avec elle, ils peuvent utiliser différentes cartes, et notamment des monstres que l’on peut poser sur lesdites cases pour en prendre le contrôle. Si l’un des adversaires a le malheur de tomber sur votre territoire, il doit payer une taxe de passage ou alors vaincre le monstre gardien. Bien entendu, vous pouvez améliorer le niveau de vos cases pour en augmenter les taxes. Pour vous renflouer en magie, des points de passages sont positionnés sur le plateau. Chaque fois que l’on passe dessus, on en gagne une petite quantité avec un bonus si vous atteignez tous les points de passage différents. Cela correspond en quelque sorte à la case départ du Monopoly. Vous en obtenez aussi en début de tour mais le montant est faible. Le but du jeu est d’être le premier à atteindre une quantité totale de magie correspondant à la valeur de tous vos biens, autrement dit les cases possédées et leurs niveaux.
Culdcept Revolt propose un jeu riche et profond qui prend un certain temps à maîtriser pleinement
Ce cadre simple gagne en richesse grâce aux nombreuses cartes différentes que l’on peut posséder (environ 400) et donnant tout un tas de possibilités. A commencer par les monstres qui disposent tous d’une jauge de point de vie et d’une jauge de force mais surtout de nombreuses capacités diverses et variées qu’il serait trop long d’exposer. Ce qu’il faut retenir, c’est que les monstres défendent un territoire ou en attaquent d’autres. Pour éviter de payer une taxe, mieux vaut donc être sûr d’éliminer votre cible parce que si elle arrive à encaisser vos coups, vous devrez passer à la caisse. C’est là qu’interviennent également les cartes d’équipement. Pendant un combat, les joueurs peuvent en utiliser une seule pour booster leur attaque ou leur défense. Il faut donc bien prendre garde à qui possède l’initiative.
La dernière catégorie de cartes, les sorts, sont aussi très utiles et donnent de nombreux coups de pouce en tout genre. Ils peuvent affaiblir les ennemis, renforcer vos monstres, vous donner de la magie supplémentaire… Le terrain de jeu joue aussi un grand rôle. Les cases élémentaires donnent des bonus en HP si le monstre posé est du même élément et ce bonus est encore augmenté si vous avez en jeu d’autres monstres du même élément. De plus, des cases spéciales sont aussi là pour donner des petits bonus comme des sorts ou la possibilité d’ajouter des cartes dans son jeu.
Le fond est là mais la forme…
Culdcept Revolt propose un gameplay solide et prenant, sans oublier que les collectionneurs de cartes pourront s’en donner à cœur joie, toutefois le gros problème du jeu réside dans sa forme. Comme un plat qui serait très moche à regarder mais excellent au goût. On remarque très vite que la lenteur du mode scénario est là pour introduire « en douceur » toutes les subtilités du jeu qui sont extrêmement nombreuses. Même si les explications sont clairs et bien amenées, c’est laborieux et il faut vraiment s’accrocher pour que l’on puisse en saisir toute la profondeur. Pour ne rien arranger, le titre n’est pas très attrayant graphiquement. On croirait que le jeu a été développé pour la Nintendo DS et non pour la 3DS. Mis à part le chara-design des personnages et les images des cartes, c’est plutôt en dessous de ce que l’on peut attendre même en termes de graphismes low cost. Rien à dire concernant les musiques qui sont bonnes dans l’ensemble, mais l’autre gros soucis réside dans la localisation du titre. En effet, vous n’aurez que les textes en anglais. La barrière de la langue est particulièrement pénalisante à cause des soucis énoncés précédemment.
Les graphismes, l’apprentissage en dent de scie et la langue anglaise peuvent être de lourdes barrières mais si vous les franchissez, le multijoueur en local ou en ligne en contentera plus d’un.
Le mode solo vous servira surtout à collecter des cartes pour vous attaquer aux matchs en ligne. Si vous n’avez pas l’âme d’un compétiteur, vous pouvez aussi jouer pour le fun avec vos amis en ligne ou en local. Le soft se rattrape un peu sur ce point. La personnalisation des parties est très poussée. Vous pouvez ajouter des règles particulières, des restrictions, des handicaps… On peut évidemment choisir son terrain de jeu parmi un large panel mais aussi l’apparence des dés et des avatars. Culdcept Revolt est un de ces jeux qui peuvent se jouer comme ça pour s’amuser mais aussi à haut niveau grâce aux différents decks que l’on peut construire et qui donnent accès à des stratégies très poussées.
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