Dans le milieu du jeu vidéo, s’il est un genre qui parvient à rassembler les foules, c’est bien celui des RPG. Et, le titre dont nous allons vous parler ici-même s’inscrit parmi ces derniers. Grimshade, de son nom, est un RPG au tour par tour développé par Talerock et édité par Asterion Games. Si ces noms ne vous disent rien, c’est parce que nous sommes très loin du gratin du milieu.
Non, Grimshade ne tend pas à s’imposer aux côtés de Final Fantasy ou bien de Fire Emblem. Mais se faire une petite place dans votre ludothèque Steam reste malgré tout l’objectif. Mais pour cela… il y a du travail ! Et est-ce que ce titre dont finalement peu de gens parlent vaut le coup ? Est-ce qu’il mérite qu’on lui laisse quelques petits octets pour qu’il puisse faire son nid ?
Un jeu au final plutôt frustrant en la personne de Grimshade
Niveau histoire, le joueur devra suivre un homme du nom d’Alster Garuda et un garçon, Kiba, n’ayant aucun souvenir de qui il est. Le synopsis n’est pas très compliqué, et nos deux héros vont rapidement se lancer dans une aventure à travers Ree’Fah durant laquelle ils vont prendre part à diverses batailles épiques et recruter moult camarades pour combattre à leurs côtés. Jusque-là, c’est plutôt prometteur et les bases de n’importe quel RPG, bon ou mauvais sont en place.
Le joueur découvre alors le jeu via l’attaque d’une ville par une force inconnue. Alistar affronte une femme qui parvient à prendre le dessus sur lui et à l’éjecter dans la forêt. C’est là que ce dernier rencontrera Kiba, entouré de cadavres. Là, ça sent bon le drama.
Durant le développement de l’intrigue, le joueur sera amené à contrôler le jeune garçon amnésique et devra prendre pléthores de décisions, qui influeront sur le déroulement des choses. Ainsi, vous pourrez par exemple aider vos compatriotes à faire face à des hordes de monstres et être rétribué pour cela, ou simplement ignorer ces derniers et vous retrouver détesté pour avoir laissé vos congénères mourir. C’est un exemple parmi d’autres des choix que vous devrez effectuer tout au long de l’aventure.
Bref, le jeu peut alors commencer. Et, comme tout RPG au tour par tour qui se respecte, il faut jeter un œil attentif au système de combat. Ce dernier est assez simpliste, avec diverses compétences pour les personnages, que le joueur peut utiliser. Non, nous ne sommes pas au niveau de l’excellentissime XCOM 2 mais le tout fait bien le taff. Le joueur passera le plus clair de son temps à tuer ou stun ses ennemis en commençant par le plus fort pour plus de facilité.
Néanmoins, quelques soucis viendront rapidement se mêler à la partie et d’autres mécaniques essentielles pour un RPG seront bien moins réussies. A commencer par les dialogues, qu’il arrive souvent de passer par erreur. Le jeu ne gardant aucune trace desdits dialogues, il est courant de chercher quelque chose à l’aveuglette. Sans compter que les dialogues que le joueur aura à lire sont, pour certains, d’un ennui plutôt important. Et, quand on voit la quantité de lignes de texte qu’il faut lire, il n’est pas envisageable que ces dernières soient barbantes.
Il n’y a pas que le visuel dans la vie
En outre, Grimshade souffre d’un problème de taille : les déplacements. En effet, le tout s’effectue au clic, avec des déplacements en ligne droite, à l’image de Pillars of Eternity 2 par exemple. Le souci étant que dès qu’un objet entre dans la trajectoire du personnage, ce dernier s’arrête tout simplement d’avancer. Le joueur se retrouve alors à cliquer inlassablement partout sur l’écran pour offrir une trajectoire quelque peu logique à son avatar.
Et, pour un jeu de stratégie au tour par tour, le manque de variété dans les combats ne va pas améliorer l’impression globale. Puisqu’il faut énormément de temps avant de pouvoir débloquer de nouvelles compétences et ainsi mettre au point une vraie stratégie de combat, chaque affrontement n’est qu’une pâle répétition du précédent. Le joueur s’évertue à faire continuellement la même chose, de phase de combat en phase de combat. Pas vraiment palpitant.
Malgré tout, on peut reconnaître un point positif prépondérant à Grimshade, ce sont ses visuels. Les artworks réalisés à la main sont de très bonne qualité et renforcent un peu le sentiment de profondeur dans les décors et autres environnements, montrant par la même occasion l’implication et l’envie de fournir un travail de bonne facture de la part de l’équipe en charge des visuels.
En dehors de ces visuels plaisants et bien travaillés, le jeu manque clairement de profondeur. Les joueurs lâcheront très vite le scénario, qui ressemble plus à une simulation de relations humanoïdes qu’autre chose, sans compter que le sérieux censé être présent dans la trame s’efface à mesure que l’on remarque le manque d’implication dans son écriture.
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