Choice Provisions, anciennement Gaijin Games, est surtout connu pour la série des Bit.Trip. Cette fois-ci, les développeurs reviennent avec un genre totalement différent et novateur. On va voir un peu ce que vaut Tharsis, leur dernier titre.
Condition de Test : Nous avons testé le jeu sur une version presse non complète. Nous précisons qu’un mode mission, non disponible sur cette version, n’a pas pu être testé. Nous mettrons donc le test à jour si besoin.
Sommaire
ToggleMars et ça repart
Tharsis nous place à bord d’un vaisseau appelé L’Iktomi. L’engin et l’équipage à bord sont les premiers à effectuer une mission sur Mars au nom de l’humanité. Toutefois, rien ne se passe comme prévu puisqu’à mi-chemin, une tempête de météorites microscopiques endommage le vaisseau et tue deux membres. Pour ne rien arranger à cette situation catastrophique, l’appareil endommagé reçoit un signal de détresse provenant de la région de Tharsis sur la planète Mars. Malgré le fait que l’une des tâches de cette mission soit de trouver une forme de vie inconnue sur la planète rouge, les personnes à bord ne s’attendaient pas du tout à un tel événement, surtout si vite. Ce qui renforce encore plus leurs inquiétudes.
L’Iktomi ne peut plus faire demi-tour et doit donc finir le voyage la boule au ventre à cause des nombreux problèmes présents. On ressent parfaitement l’ambiance pesante que les développeurs ont voulu nous faire vivre. Au cours du jeu, vous serez amenez à gérer des dysfonctionnements, des modules endommagées, des pénuries de nourriture… Les problèmes sont nombreux et constant sans compter le mystérieux signal qui nous turlupine.
Le soft n’est pas beaucoup scénarisé, nous avons juste droit à quelques passages commentés à la manière d’un journal de bord. Pas besoin d’un background extraordinaire dans ce contexte et le peu d’informations que l’on nous fournit renforcent le sentiment de terreur et d’incertitude. On apprend, à chaque étapes, de nouvelles informations sur le signal ou sur les défis majeurs rencontrés par le personnel à bord. En tout cas, l’intrigue fait mouche puisque l’on a envie d’aller au bout pour enfin savoir ce qu’il en est exactement.
Les références apportant du réalisme
Pour cette histoire, les développeurs se sont appuyés sur deux références majeures. Tout d’abord le Baleinier Essex qui a également inspiré, au passage, Herman Melville pour le fameux roman Moby Dick. Attaqué par un énorme cachalot, le navire a fait naufrage et son équipage fût forcé de dériver sur des petites baleinières pendant des semaines. Pour survivre, les naufragés ont eu recours au cannibalisme. Puis de la mission Apollo 13 avec les mésaventures qu’elle a connue.
Le côté fiction de ce scénario de science-fiction doit donc être nuancé. Le réalisme apporte une expérience différente de ce que l’on connait en la matière avec des titres comme Dead Space par exemple. Les inspirations citées permettent d’offrir un scénario tout à fait plausible d’autant qu’une mission sur Mars n’est plus quelque chose d’irréalisable de nos jours.
La survie au bout des dés
Concernant le gameplay, nous somme face à un concept plutôt original qui ne manquera pas de nous surprendre. Tharsis propose de gérer les réparations de l’Iktomi à travers un jeu de stratégie se jouant aux dés. Il faut savoir que le vaisseau est divisé en plusieurs modules : contrôle de vol, une serre, un système de survie, un centre d’opérations, un laboratoire, une station médicale et un centre de maintenance. Le but étant de survivre en pendant 10 semaines en évitant que la barre de vie du vaisseau ne tombe à zero pour finalement atteindre Mars. Chaque semaine correspond à un tour de jeu. Cela parait peu, mais au vue de la difficulté, ces semaines vont vous paraître bien trop longues.
Chaque semaine donc, surviennent des évènements aléatoires qu’il faut résoudre impérativement. Cela peut être un dysfonctionnement des moteurs ou encore une panne de chauffage pour ne citer que ces deux cas. Les dommages causés aux différents modules sont représentés par des nombres, et ce sera aux membres de l’équipage de réparer les dégâts grâce à des lancers de dés. Chaque personne peut se déployer une seule fois par tour dans une zone choisi et lancer ses dés pour atteindre le nombre espéré. Il faut également prendre en compte le type de problème rencontré. Il arrivera un moment où vous ne pourrez pas tout gérer, il faudra donc faire des choix cornéliens. Par exemple, choisir de ne pas réparer les moteurs et perdre une barre de vie pour le vaisseau ou bien plutôt ne pas réparer la panne de chauffage ce qui fera perdre une barre de santé aux astronautes
Bien entendu, si ces soucis mécaniques étaient votre seule préoccupation, ce ne serait pas drôle. Après votre navire spatial, le plus important est de garder votre équipage en vie. Et autant dire que c’est cette tâche qui va vous frustrer le plus. En effet, un décès équivaut à un jeu de dés en moins, ce qui est extrêmement punitif sur ce soft. Il faut donc prendre soin de vos protégés et gérer plusieurs paramètres les concernant.
Les Hannibal Lecter de l’espace
La santé, la nourriture et le stress sont les plus importants. Cela va de soi, si le premier tombe à zéro, cela signifie la mort pour l’individu. La nourriture permet aux membres de l’Iktomi de récupérer trois dés à la fin d’un tour. Lors d’une fin de semaine survient également un choix entre plusieurs situations pour disposer de bonus supplémentaires, mais également de pénalités. Le niveau de stress de chaque personne détermine le degré de ces pénalités. Plus le niveau est élevé, plus elles sont sévères. Si la nourriture vous manque, vous serez amener à utiliser la pratique du cannibalisme. (cf la référence de l’Essex). En plus de transformer les dés basiques d’un membre en dés sanglants, goûter à la chair humaine augmentera le stress et fera perdre un point de santé maximum au mangeur.
Tout est fait pour rentre votre tâche très laborieuse. Pour commencer, le déploiement dans une zone dangereuse affecte directement la santé des pauvres volontaires aux réparations. Une fois arrivé sur place, même les dés peuvent être contre vous. Selon ce qui vous est proposé et le chiffre que vous effectuez avec vos dés, ces précieux objets à six face peuvent vous blesser, entrer en état de stagnation avec une impossibilité de les relancer, et carrément disparaître si ils rentrent dans le vide. Comme si le côté hasardeux de cette pratique n’était pas suffisant, ces malus n’arrangent pas les choses. Heureusement, vous pouvez disposer de trois assistances maximum qui vous sauvent automatiquement de ces désagréments.
De ce fait, la réparation ne doit pas être toujours votre priorité absolue. Vous serez parfois obligé de visiter un module spécifique pour regagner des dés, soigner vos blessures, baisser votre niveau de stress, acquérir de la nourriture… Les classes des naufragés de l’espace peuvent également vous servir. Et là encore, il faut utiliser des dés. Le médecin pourra, par exemple, soigné tous les occupants d’un module contre un dé de cinq ou plus. Heureusement, les cartes de recherche sont présentes pour vous aider en cas de besoin. En posant jusqu’à six dés dans cette zone, vous pouvez utiliser des cartes donnant plusieurs effets différents. Toutefois, la main qui vous est proposée est aléatoire, il vous en coûtera un dé pour en piocher d’autres.
Le facteur chance, trop important, est sans conteste le plus gros reproche que l’on peut faire au jeu. Du coup l’aspect stratégie se voit limité. Déjà que les dés servent absolument à tout, nous sommes loin d’un simple challenge corsée. Le game over arrive souvent sur un lancer. Et encore, on vous parle du mode normal, les plus fous qui tenteront le mode difficile ne sont pas sortie de l’auberge.
« Longue vie et prospérité »
Malgré le fait que l’on peut débloquer de nouveaux personnages en effectuant un certain nombre de choses, et que chaque mission de dix semaines ne se déroule jamais de la même manière, on en fait vite le tour. Ne vous attendez pas à y rejouer trop souvent surtout que gagner une partie tient presque du miracle.
En terme de bande son, nous avons droit à des thèmes inquiétants et presque effacés renforçant l’immersion du naufrage dans un espace vide et silencieux. Les bruitages sont aussi de bonne facture, on regrette seulement le manque de voix. En effet, il aurait été sympathique d’entendre les protagonistes avec leurs fluctuations de stress et leurs réactions face au cannibalisme.
Pour les graphismes, rien d’époustouflant techniquement, en revanche la direction artistique est très réussie. Pour le design de l’Iktomi, Choice Vision s’est inspiré des engins spatiaux des années 90 en modernisant un peu le tout. Quant à l’intérieur, ce sont les années 70 qui sont mis à l’honneur avec beaucoup de références à des séries de science-fiction de cette époque, en particulier UFO : Alerte dans l’espace que vous devez surement ne pas connaitre. Autre point marquant, la salle des moteurs du vaisseau est une réplique modernisée de celle de la série culte, Star Trek.
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