C’est un fait : il est très peu répandu d’utiliser les jeux du cirque et les combats de gladiateurs au sein d’un titre. Il est d’autant plus rare de se voir proposer un soft pareil avec un gameplay orienté gestion. Pour autant, Domina joue de cette ambivalence avec une certaine aisance, ce qui le rend si intriguant !
Une main de fer, dans un gant… de titane !
Domina vous met dans la peau d’une maîtresse des jeux. Comprenez par là que vous êtes à la tête d’une écurie de gladiateurs, et vous avez une année pour prouver votre valeur et partir à la conquête de Rome. Pour cela, vous devrez gérer efficacement vos soldats, penser à leur bien-être, veiller à ce qu’ils s’entraînent convenablement et, bien entendu, qu’ils remportent un maximum de combats.
Vous démarrez donc le jeu sans trop savoir où vous mettez les pieds. Les débuts sont en effet très laborieux, et vous avez très peu d’indications : c’est en forgeant que l’on devient forgeron ! Vous n’êtes pas seul pour autant, puisque qu’un légat du sénat, un docteur et un autre membre de l’administration romaine sont présents pour vous prêter main forte.
Le docteur, par exemple, vous permet de rechercher des compétences supplémentaires ou des techniques afin de vous perfectionner lors des combats. Dans Domina, le temps défile automatiquement, et la moindre action ne se réalise pas tout de suite : il faut donc être patient et jongler correctement entre entraînement et recherche afin de viser une optimisation efficace.
Les joutes se déroulent également de manière automatique, ou tout du moins au début, puisque vous aurez la possibilité par la suite de prendre le contrôle de vos combattants. Dans les premiers temps, avoir des guerriers correctement équipés et avec des stats solides vous garantiront la victoire, mais cela se corsera très vite et vous devrez véritablement apprendre à bien gérer votre écurie.
Vous devrez donc veiller à entretenir le moral de vos troupes, en libérant un pauvre bougre de votre joug afin de donner de l’espoir à ceux qui restent (un exemple parmi d’autres). Il faudra également penser à améliorer l’équipement contre monnaie sonnante et trébuchante.
C’est donc durant ces phases de temps morts, entre les duels, qu’il ne faudra pas chômer. Car oui, Domina est exigeant, et l’on a vite fait de subir défaites sur défaites en conséquence d’une mauvaise gestion ou d’une impatience mal dosée. Le jeu est difficile, mais ravira celles et ceux qui passeront outre le début un peu délicat.
De la violence en pixel !
Alors oui, malgré la direction artistique très épurée et très pixelisée, il y a un aspect du jeu qui fonctionne à merveille : la violence ! De l’hémoglobine en veux-tu, en voilà, qui donne à ce titre au look enfantin une dimension beaucoup plus mature.
Nous aurions pu penser que le côté « pixel-art » donne au titre un côté adouci : erreur ! On sent véritablement l’aspect un brin dérangeant qu’inspirent les combats de guerriers. Durant les rixes, on entend les cris de la foule, on voit le sang gicler, on ne sait pas si l’on va gagner ou perdre, et en cas de défaite, on espère ne pas être mis à mort, car un esclave en moins est tout de même une grosse perte pour l’écurie : c’est un peu dans cet esprit que l’on progresse dans le jeu.
Ce parti pris artistique est donc louable, car les animations sont de qualité, le game-design en général colle très bien à l’ambiance romaine, et l’OST, très nerveuse et dynamique (plus axée « rock ») s’accorde bien avec le côté sanguinaire du soft.
Disons-le tout de suite, c’est un choix de conception et de proposition qui ne séduira pas tout le monde. Mais pour celles et ceux qui veulent voir au-delà de cet aspect, pour apprécier un jeu de gestion efficace et solide, il faut bien admettre que Domina est un bon choix pour un petit prix (9,99€).
Concrètement, Domina est un très bon défouloir mêlant de manière plutôt habile gestion et nervosité. Certes, le titre ne réinvente pas la roue, mais a au moins le mérite de proposer quelque chose de bienvenu, dans un univers trop peu exploité. Pour le reste, c’est le goût et les couleurs : on adhère ou non !
Pour autant, nous pourrions reprocher une très mauvaise ergonomie des menus qui, sans être chaotique, pourrait être grandement améliorer afin de fluidifier les actions. Depuis la sortie du titre, les développeurs ont pris soin de s’en occuper en sortant des mises à jour régulières améliorant le confort du jeu, il y a donc fort à parier que d’ici à quelques mois, certaines choses seront peaufinées. L’ajout d’une traduction française, pour le moment inexistante, serait également bienvenue !
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